Madnodje Mounoubai, porte-parole : Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Au cours de cette conférence de presse, nous vous parlerons de la célébration de la Journée Internationale de la Paix, des activités des composantes de la MONUSCO et de la situation militaire.

Décès de Mme Olamide Adedeji, Directrice a.i. de la Division de l'Information Publique

Avant d'aborder ces différents points, c'est avec un cœur très lourd que nous annonçons à vous qui êtes ici et à tous les auditeurs de Radio Okapi le décès inopiné survenu le dimanche 19 septembre 2010 de Mme Olamide Adedeji, Directrice du Bureau de Bunia et Directrice par intérim de la Division de l'Information Publique de la MONUSCO.

Au nom de la Mission de l'ONU en RDC, le Représentant Spécial, M. Roger Meece, a adressé à la famille de la défunte « nos profondes condoléances ainsi qu'aux autres membres de sa famille. »

Mme Adedeji était mariée et laisse derrière elle deux enfants. Une cérémonie pour honorer sa mémoire est en cours de préparation ici à Kinshasa et à Bunia.

Célébration de la Journée Internationale de la Paix

Hier, mardi 21 septembre, le monde entier a célébré la Journée Internationale de la Paix, placée cette année sous le thème «Jeunesse pour la paix et le développement.» Différentes activités ont été organisées par la MONUSCO et ses partenaires à travers la RDC.

A Kinshasa, cette journée a été marquée, entre autres, par la réflexion sur la contribution de la jeunesse dans la construction de la paix pour un développement durable, sur le dialogue et la compréhension mutuelle, la responsabilité des jeunes face aux droits de l'homme.

A cette occasion, M. Roger Meece s'est adressé aux jeunes congolais en ces termes : « Joignez-vous à nous, travaillez avec nous pour la paix, mettez votre énergie au service de la paix, faites connaître vos projets et vos idées, soyez créatifs et passionnés, aidez-nous à faire régner la paix et la prospérité pour tous.»

Le Représentant Spécial a également déclaré que, « aujourd'hui, nous sommes heureux de constater que des progrès énormes ont été faits. Si la paix n'est pas totale, elle est au moins une réalité pour la majorité du pays et pour un grand nombre de congolais. »

Activités des composantes de la MONUSCO

Activités de la Police des Nations Unies

Il y a près d'un mois, nous vous parlions d'un projet développé par la Police MONUSCO et financé par l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) pour le renforcement des capacités de la PNC au Centre d'Instruction de Kapalata à Kisangani. En prélude, la formation de 28 formateurs de la PNC par la Police MONUSCO a eu lieu du vendredi 20 août 2010 au vendredi 17 septembre dernier. Depuis le lundi 20 septembre 2010 a débuté la session de formation initiale à l'intention de 500 éléments de la Police Nationale Congolaise. Il s'agit essentiellement de 500 recrues issues pour la plupart de divers groupes armés. Parmi ces recrues, on compte 109 ex-CNDP, 106 ex-Mai Mai Simba, 92 ex-Mai Mai Rwenzori, 84 ex-Pareco Lafontaine, 81 ex-Pareco Zebulon, 23 ex-UJPS Kadogo et 2 ex-Mai Mai Kifwafwa. Deux apprenants sont membres du gouvernement congolais.

Comme nous l'avions déjà dit, ce projet s'inscrit en ligne droite non seulement du Programme d'Actions Prioritaires du Gouvernement Congolais dans son volet relatif à la Reforme de l'Institution Policière, mais aussi du Cadre Stratégique Intégré des Nations Unies pour la RDC. La formation durera 6 mois.

A Mbandaka, du mercredi 15 au lundi 20 septembre 2010, 75 policiers du Groupe Mobile d'Intervention de la PNC ont été formés par la Police Civile de la MONUSCO aux techniques modernes du maintien et rétablissement de l'ordre public (MROP). Cette formation rentre dans le cadre de l'appui de la Mission à la réforme du Secteur de la Sécurité en RDC.

Activités de la Division Electorale

Au Sud-Kivu, le Bureau de Représentation Provinciale de la Commission Electorale et la section électorale de la MONUSCO ont procédé vendredi dernier à la sensibilisation de la population de Nyantende, dans le territoire de Kabare, sur la révision du fichier. Cette activité a permis à cette population de comprendre les raisons de cette révision, les personnes concernées par l'opération, les pièces à présenter, etc. Après Nyantende, l'équipe a prévu de se rendre à Birava et Idjwi dans la même province.

Activités du Bureau des Droits de l'Homme

Au Nord-Kivu, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) a effectué du 14 au 17 septembre 2010, une mission d'enquête dans la localité de Mubi, au nord-ouest de Walikale centre, afin d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme sur des civils commises au cours de l'attaque de Mubi dans la nuit du 16 au 17 aout 2010 par une coalition de combattants des FDLR et Maï Maï Cheka. Le BCNUDH a été en mesure de confirmer 26 cas de violences sexuelles (21 femmes, 3 filles et 2 hommes), 17 cas de travaux forcés avec enlèvement, ainsi que des actes de pillage. Cependant, il est important de noter que le BCNUDH n'a pas été en mesure d'accéder à la plupart des victimes de violences sexuelles qui se sont soit réfugiées dans d'autres localités, soit craignent d'être rejetées par leur communauté. Cette mission fait suite à la mission d'une Equipe Conjointe de Protection (JPT) qui s'est rendue à Walikale et Mubi du 30 juillet au 2 septembre.

Dans la Province Orientale, plusieurs violations des droits de l'homme perpétrées par la LRA ont été rapportées par le BCNUDH. Dans le district de Dungu, suite à l'attaque du village de Liakanda le 15 septembre, 3 personnes ont été tuées, dont le chef du village. Le 17 septembre, un autre homme aurait été tué à Ngilima. A Nambili dans le Haut-Uélé, le 16 septembre, la LRA aurait attaqué un groupe de marchands. Lors de cette attaque, 3 personnes ont été tuées et 2 mineurs enlevés, dont un a réussi à s'échapper. Des biens ont également été pillés.

A Uvira, le BCNUDH a organisé du 14 au 16 septembre 2010 une session de formation pour 28 para-juristes travaillant dans des ONG des droits de l'homme et faisant l'orientation des victimes de violences sexuelles. L'objectif de cette formation était de fournir aux participants des informations nécessaires pour mieux orienter les victimes de violences sexuelles dans toutes les étapes de la phase pré-juridictionnelle. Cette activité a été réalisée en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans le cadre du projet de lutte contre l'impunité des violences sexuelles financé par l'Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI).

Au Katanga, les activités de la campagne de sensibilisation et de lutte contre l'impunité des violences sexuelles menées par le BCNUDH et l'ONG Action Contre l'Impunité pour les droits humains (ACIDH), en partenariat avec l'UNICEF, se sont poursuivies le 14 et 15 septembre dernier à Kasumbalesa. Le BCNUDH a sensibilisé 80 femmes de cette cité sur le contenu des lois relatives aux violences sexuelles et l'importance de lutter contre les arrangements à l'amiable. Le BCNUDH a également formé 14 OPJ, 5 ONG et 2 magistrats civils sur l'accompagnement judiciaire des victimes de violences sexuelles.

A Kananga, dans la province du Kasaï Occidental, conjointement avec la section Etat de Droit, le BCNUDH a organisé le 15 septembre une journée d'entretien et d'information de plus de 60 femmes de différentes institutions étatiques et non étatiques de la province sur la réforme du secteur de la sécurité et de la Justice. Cette activité avait comme objectif de renforcer l'implication des femmes dans l'adoption de ces réformes au Parlement.

En Province Orientale, une équipe de la MONUSCO a visité les prévenus détenus dans le cachot de la Police Nationale Congolaise dans le territoire d'Isangi à 125 km de Kisangani. L'équipe a pu se rendre compte de la nécessité d'organiser dans les jours à venir des formations de renforcement des capacités en ce qui concerne, notamment, les documents et la durée de détention, l'utilisation de la main-d'œuvre pénitentiaire, la différenciation des affaires civiles et pénales, etc.

Situation militaire

A l'Ouest de la République Démocratique du Congo, la situation sécuritaire reste stable

En Province Orientale, la semaine dernière a aussi été calme. La MONUSCO est cependant préoccupée par des informations concernant une possible implication de la LRA dans uns trafic d'armes à travers le Sud Soudan et la République Démocratique du Congo vers l'Ouganda.

En Ituri, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) continuent d'enregistrer des succès dans leurs opérations contre les miliciens, notamment dans la région de Poto-Poto et de Zunguluka.

La Force de la MONUSCO continue pour sa part de fournir une assistance aux déplacés du Sud du territoire d'Irumu, cela de concert avec les organisations non gouvernementales.

Au Nord-Kivu, les tensions se sont multipliées et les attaques perpétrées par les éléments des groupes armés ont augmenté la semaine passée. Les rapports ont signalé plusieurs cas de pillage dans la région de Rutshuru, où la localité de Kiwanja a été le point focal d'activités criminelles.

Néanmoins, quelques cas de reddition ont été enregistrés. Le 13 septembre 2010, deux éléments FDLR se sont ainsi rendus à une patrouille conjointe des FARDC et de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) à Nyamilima. Le 14 septembre 2010, deux autres combattants des FDLR se sont rendus à Kiwanja.

L'opération « Shop Window » lancée par la Force de la MONUSCO s'est terminée le 18 septembre 2010. Au total, vingt-sept éléments Mayi-Mayi se sont rendus, pendant que trois autres éléments Mayi-Mayi et un élément FDLR ont été arrêtés. La Force de la MONUSCO a établi dix bases légères de déploiement temporaire dans les régions de Pinga, Kibua et Walikale, et a mené plus de 350 patrouilles de sécurisation de la zone. Le nombre des violations des Droits de l'Homme a ainsi très nettement diminué pendant l'opération, marquant de façon évidente le succès de cette importante opération.

Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire était de manière générale relativement stable malgré quelques incidents.

Le 11 septembre 2010, les éléments FDLR ont enlevé un civil au village Kabikokole. Le même jour, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Katchungu a reçu l'information selon laquelle les combattants des FDLR avaient incendié quelques maisons à Kisuku, situé à 55 kilomètres au Nord de Shabunda. Le 15 septembre 2010, les éléments Mayi-Mayi ont voulu attaquer le village Mukera, situé à 24 kilomètres à l'Ouest de Baraka, mais ont été repoussés par les FARDC et trois éléments Mayi-Mayi auraient été blessés. Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, environ vingt éléments FDLR ont attaqué le village Kigolo près de Mwenga et ont enlevé un civil. Dans la nuit du 16 au 17 septembre 2010, un groupe d'environ sept éléments des FDLR a pillé quelques maisons au village Caingada, situé à 9 kilomètres au Sud-ouest de Bunyakiri. Une patrouille des FARDC a été dépêchée sur les lieux, mais les rebelles sont parvenus à s'échapper vers la forêt du parc national de Kahuzi-Biega.

En outre, plusieurs combattants des FDLR actuellement cachés dans la forêt près de Bunyakiri ont exprimé le 17 septembre 2010 leur intention de se rendre.

L'opération unilatérale de bouclage et de neutralisation des FARDC consistant à déloger les combattants des FDLR des forêts du parc national de Kahuzi-Biega se poursuit.

Au sujet des activités de la Force de la MONUSCO, la Brigade du Sud-Kivu continue de renforcer son dispositif dans le territoire de Shabunda où la situation sécuritaire s'améliore progressivement. Le 16 septembre 2010, les Forces Spéciales Egyptiennes de la Force de la MONUSCO ont mené trois patrouilles à Chumbogo, situé à 7,5 kilomètres à l'Est de Katchungu.

Au Maniema, la situation sécuritaire est sous contrôle. Un nombre croissant de redditions volontaires des éléments Mayi-Mayi Simba a été rapporté pendant la période sous examen. Les Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO basés à Lubutu ont signalé le 13 septembre 2010 que six combattants Mayi-Mayi Simba se sont rendus aux FARDC au village Lukumbi dans le territoire de Walikale, et attendent d'être transférés à Lubutu.

Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1755 patrouilles armées et fourni 110 escortes, pendant que 323 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force pendant la période sous examen.