La MONUSCO forme les professionnels des médias sur la problématique du Genre à Kinshasa, RD Congo

4 juil 2013

La MONUSCO forme les professionnels des médias sur la problématique du Genre à Kinshasa, RD Congo

Kinshasa, 3 juillet 2013 – Les violences faites aux femmes, et plus singulièrement les viols commis contre les femmes, constituent une préoccupation majeure pour la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), surtout que celle-ci a pour mandat d'assurer la protection des populations civiles dans le pays.

C'est dans ce cadre que l'unité Genre de la MONUSCO, dans sa stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre, notamment les abus sexuels y compris les viols, a organisé ce 3 juillet à Kinshasa, un atelier de formation en « Genre et Médias » pour une centaine de journalistes et autres professionnels des médias. Il est attendu que ces derniers portent le message sur l'urgence de combattre le fléau des violences sexuelles à l'attention du grand public au terme de cette formation.

La rencontre avait trois objectifs principaux : améliorer la compréhension des questions relatives au genre dans les opérations de maintien de la paix ; montrer comment intégrer le concept Genre dans le travail des journalistes ; et établir un Réseau de travail sur le Genre.

Le combat que mène la MONUSCO aux côtés des autorités congolaises pour combattre les violences sexuelles commence à porter ses fruits, mais demeure bien en deçà des attentes. En effet, la RD Congo tient le triste record d'être parmi les pays où le taux de violences sexuelles est le plus élevé au monde, ce qui lui a valu d'être qualifié parfois de « capitale mondiale du viol ». Selon les organisateurs de cet atelier les chiffres les plus élevés des cas de violences sexuelles sont essentiellement dans l'est de la RD Congo caractérisé par une grande instabilité. Par exemple, en 2007, la province du Sud Kivu enregistrait à elle seule 12.031 cas de viols. Ces exactions sont le fait d'éléments armés appartenant soit à des groupes rebelles, soit aux forces de sécurité et de défense du pays.

Plusieurs documents ont servi de base à ces échanges dont notamment la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité qui reconnait l'importance du rôle que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits, et la consolidation de la paix ; la Résolution 2098 de l'ONU qui renouvelle le mandat de la MONUSCO jusqu'au 31 mars 2014 tout en la renforçant d'une Brigade d'intervention pour combattre les groupes armés à l'est de la RD Congo ; l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD Congo et la région signé en février dernier à Addis-Abeba, dans lequel les femmes sont appelées à jouer un rôle central ; et enfin le Plan d'action du Gouvernement congolais pour l'application de la Résolution 1325.

Les panelistes ont reconnu que pour mettre fin aux violences faites aux femmes, celles-ci doivent pouvoir accéder aux postes de prise de décisions pour influer et apporter de nouvelles orientations. Les médias privés comme publiques peuvent aider en cela, notamment en sensibilisant le public sur les questions liées à la problématique de la parité Homme-Femme. « Nous attendons de vous les journalistes et professionnels des médias que vous mettiez la question du Genre au cœur de vos productions et reportages afin de faire prendre conscience à la population et aux décideurs de l'ampleur du phénomène des violences sexuelles en RD Congo », a dit Elsie Effange-Mbella, Conseillère principale en Genre de la MONUSCO.

Les travaux de l'atelier avaient été ouverts par Geneviève Inagosi-Kassongo, Ministre du Genre, de la Famille et de l'Enfant, qui avait été précédée dans son allocution par Charles Antoine Bambara, Directeur de l'Information publique de la MONUSCO.

Penangnini Toure/ MONUSCO