Beni : la MONUSCO sensibilise des femmes vulnérables pour prévenir l'exploitation et les abus sexuels.

La MONUSCO sensibilise des femmes vulnérables pour prévenir l'exploitation et les abus sexuels. PHOTO MONUSCO/Michael Ali

30 mar 2022

Beni : la MONUSCO sensibilise des femmes vulnérables pour prévenir l'exploitation et les abus sexuels.

Koumbo Sy

L’équipe de Conduite et Discipline du bureau de la MONUSCO à Beni, au Nord-Kivu, a organisé le 26 mars dernier un atelier de sensibilisation des femmes vulnérables appelées généralement ‘’femmes libres’’ sur la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels. L’objectif est de les informer sur les mécanismes mis en place par la Mission dans le cadre de cette lutte.

 « Cet atelier entre dans le cadre de la politique « Zéro Tolérance » du Secrétaire général des Nations Unies qui consiste à faire de la prévention, en prenant les mesures nécessaires pour qu’aucun acte d’abus et d’exploitation sexuels n’apparaisse lorsque les personnels des Nations Unies sont en mission », a déclaré Mbette Mbainadjim, le responsable de l’équipe Conduite et Discipline de la Monusco à Beni.

Ce travail de sensibilisation est fait régulièrement auprès des casques bleus, du personnel civil et de police de la MONUSCO. C’est en rapport avec les relations qu’ils sont appelés à entretenir avec les populations qu’ils sont venus servir lorsqu’ils sont en opération.

Pour leur part, les membres des communautés sont sensibilisés sur leurs droits, le comportement attendu des casques bleus ou du personnel des Nations Unies de façon générale et sur la manière de signaler des abus et de demander de l’aide. Les leaders communautaires, eux aussi, voient souvent leurs capacités renforcées sur la problématique d’exploitation et d’abus sexuels.

C’est ainsi que l’équipe de Conduite et Discipline en a ciblé une cinquantaine en situation de vulnérabilité et qui sont les plus exposées, afin d’échanger avec elles sur les mécanismes mis en place par la MONUSCO pour des réclamations en cas d’abus.

Denise Kasika Lisette, l’une des femmes qui a suivi cette formation a déclaré : « Je félicite ceux qui ont organisé cet atelier. Ça m’a permis de connaître mes droits et de dire que ma dignité doit être respectée ». Elle souligne qu’à partir d’aujourd’hui, si sa dignité est bafouée, elle sait où aller se plaindre et comment faire pour rentrer dans ses droits.

La MONUSCO a mis à disposition une ligne verte afin de permettre aux membres de la communauté d’alerter des cas d’exploitation et d’abus sexuels.

Le chef de quartier Nzuma, Josué Kapisa, membre du Réseau communautaire de canalisation des plaintes (CBCN), pense que cet atelier va beaucoup apporter à ces femmes. « Nous leur avons donné des pistes de solutions. Aujourd’hui, en cas de problème, elles savent où aller pour suivre leur dossier ».

Les associations féminines de Beni et le bureau Genre, Famille et Enfant qui ont participé activement à cet atelier disent, pour leur part, que l’initiative est à saluer et à dupliquer pour que le plus grand nombre soit informé.

C’est ce que relève Ruth Sabuni, cheffe du bureau Genre, Famille et Enfant : « Ces femmes étaient des cibles oubliées. L’atelier nous a permis de les reconnecter avec la société. Elles sont aujourd’hui informées. Elles savent comment alerter, comment orienter les plaintes et comment en faire le suivi. C’est très important. C’est pourquoi, il faut multiplier ce genre d’activités », a-t-elle conclu.