La MONUSCO apporte son secours dans la tragédie de Kamanyola et appelle à une enquête

La MONUSCO apporte son secours dans la tragédie de Kamanyola et appelle à une enquête

La MONUSCO apporte son secours dans la tragédie de Kamanyola et appelle à une enquête. Photo MONUSCO/Alain Likota

18 sep 2017

La MONUSCO apporte son secours dans la tragédie de Kamanyola et appelle à une enquête

Bukavu, le 17 septembre 2017 - Évacuation héliportée de 26 blessés en état critique, patrouilles et escortes spéciales, soins de premier secours, discussion pour l'inhumation des dépouilles mortelles : ce sont là, entre autres, les actions menées à l'immédiat dans le cadre de la tragédie vécue le vendredi 15 septembre 2017 à Kamanyola, une cité du territoire de Walungu dans la province du Sud-Kivu. 

C'est devant la base militaire de la MONUSCO de Kamanyola que des milliers de demandeurs d'asile burundais sont venus se masser pour bénéficier de la protection des casques bleus pakistanais depuis le soir du vendredi 15 septembre 2017. Cela est arrivé après une échauffourée mortelle entre ces burundais d'une part et les FARDC et la PNC de l'autre, devant le bureau de l'Agence Nationale de Renseignement (ANR) de Kamanyola. Dans la foulée, un sous-officier a été tué, de même qu'une trentaine de demandeurs d'asile parmi les quelque 2000 hébergés pour la plupart dans des familles d'accueil dans quelques villages autour de la cité de Kamanyola.

Dès l'accalmie, c'est devant la base militaire de la MONUSCO, située à environ deux kilomètres du lieu du drame, que des milliers de ces burundais sont venus chercher protection. Avec eux, des blessés, certains dans un état critique, mais aussi des morts, étalés à même le sol. C'est là que, dès le soir du vendredi 15 septembre, ils ont passé la nuit. Dès lors, la MONUSCO a organisé des patrouilles et escortes spéciales en leur faveur ; des soins médicaux d'urgence et des médicaments ont été administrés par le personnel médical de cette base. En même temps, une bonne partie de la nourriture leur a été donnée, en attendant un dénouement de la situation.

L'après-midi du samedi 16 septembre, le ministre provincial de l'éducation et gouverneur a.i., le chef de Bureau a.i de la MONUSCO Sud-Kivu, le chef de Bureau du HCR Sud-Kivu, les représentants de la Commission Nationale pour les Réfugies, le commandant adjoint de la Brigade du Sud-Kivu, la Police Nationale Congolaise, le chef de l'ANR Kamanyola, entre autres, ont tenu une réunion avec des représentants de ces demandeurs d'asile pour des mesures urgentes. Le même soir, l'inhumation a commencé. Cette même nuit, des hélicoptères de la MONUSCO ont évacué des blessés en état critique vers l'aéroport de Kavumu. Sur place, des équipes médicales de la MONUSCO ont à nouveau apporté d'autres soins, avant de transférer nuitamment les blessés à l'hôpital général de référence de Bukavu, à bord de plusieurs ambulances de la MONUSCO mobilisées à cet effet.

Dans l'entretemps, dans un communiqué publié le même samedi 16 septembre, Maman Sidikou, chef de la MONUSCO, a condamné les actes de violence de Kamanyola, qui ont coûté des vies humaines. Il a appelé les autorités congolaises "à ouvrir promptement des enquêtes judiciaires afin de faire lumière sur les faits et de rendre justice aux victimes."

Alain Likota