« On ne se découragera jamais », annonce la cheffe de la MONUSCO après sa visite à Beni

« On ne se découragera jamais », affirme Bintou Keita à Beni/PHOTO MONUSCO/MIchael ALi

13 sep 2021

« On ne se découragera jamais », annonce la cheffe de la MONUSCO après sa visite à Beni

Joel Bofengo

Le séjour du leadership de la MONUSCO du 6 au 10 septembre 2021 en Ituri et à Beni s’est passé dans un contexte sécuritaire assez particulier. La semaine précédente, un convoi escorté par des militaires congolais et des casques bleus de la mission a été attaqué en Ituri, causant des morts et d’importants dégâts matériels.

Pourtant, quand la presse l’interroge sur son état d’esprit à la fin de cette visite de plusieurs jours à Beni, la cheffe de la MONUSCO affirme repartir « encouragée ».

Durant tout son séjour à Beni, Bintou Keita a répété que la mission onusienne allait poursuivre son engagement pour la protection des civils.

 « On m’a dit dans une des réunions : comment avez-vous le courage de revenir à Beni quand on vous a dit que la MONUSCO s’en aille. Alors moi je dis : on ne va pas se décourager, on ne se découragera jamais. On a un objectif qui est d’accompagner le pays pour arriver à une consolidation de la paix », a déclaré la cheffe de la MONUSCO.

Opérations conjointes

Depuis le mois d’août, la MONUSCO et l’armée congolaise mènent des opérations conjointes. Jeudi 9 septembre, au lendemain de son arrivé à Beni, Bintou Keita qui était accompagnée de ses deux adjoints, du commandant de la force onusienne et d’autres responsables de la mission s’est rendue au quartier général du commandement des opérations Sokola 1.

« Nous avons échangé sur la nécessité de faire en sorte que l’état de siège réussisse. Et pour cela, nous avons examiné la conduite des opérations et notamment dans le contexte du partenariat entre les FARDC et la MONUSCO », résume la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, à la sortie de la rencontre.

La cheffe de la MONUSCO fait savoir que les discussions ont également porté sur « des éléments qu’il faudra qu’on améliore de part et d’autre pour arriver au succès des opérations ».

« La paix, c’est l’affaire de tous »

Après l’armée, c’était le tour des organisations de la société civile de discuter avec le leadership de la MONUSCO.

« Dans la société civile, on avait tout : les femmes, les jeunes, les hommes, les confessions religieuses, toutes religions mises ensemble. [On voulait] les écouter et voir quels sont les éléments sur lesquels on doit travailler encore davantage, parce que cet état de siège est un outil très important de la lutte contre l’insécurité à l’est et notamment dans ces deux provinces et il faut qu’elle soit une opération réussie », explique Bintou Keita.

Du côté des représentants de la société civile, on se réjouit de cette rencontre.

« Nous avons supplié pour que madame fasse un plaidoyer au niveau supérieur pour qu’on puisse voir comment la population retrouve la paix. Elle nous a promis qu’ils vont prendre les choses en main. Toutes les recommandations émises, elle a dit qu’elle va prendre les choses en main », résume Isabelle Namwezi, défenseure des droits humains qui a participé à la rencontre, ajoutant que la cheffe de la MONUSCO a insisté sur un message : « La paix, c’est l’affaire de tout le monde ». 

L’engagement de chacun pour le retour de la paix dans cette région est aussi revenu dans l’entretien que la cheffe de la MONUSCO a accordé à Radio Okapi à la fin de son séjour à Beni.

Elle a appelé à l’engagement et à la compréhension : « Comprendre qu’on ne fait pas de transformation profonde en quelques minutes.  Et que des accidents pouvaient survenir pendant que la MONUSCO et les FARDC mènent des opérations militaires. Mais que le plus important est de tirer des leçons et continuer à avancer », a-t-elle déclaré en substance.

« J’invite chacun et chacune à se rappeler qu’il n’y a pas de risque zéro dans une opération humaine. Quand on a des accidents, ces accidents doivent nous amener à faire des introspections pour voir comment on doit améliorer, comment on doit faire les choses pour la prochaine fois », conclut la cheffe de la MONUSCO.