Beni : des étudiants sensibilisés à la résolution 2773 et à la lutte contre la désinformation
« J’ai compris que la communauté, en particulier la jeunesse de Beni, a une certaine perception de la MONUSCO qui ne reflète pas la réalité. Cela nous incite, en tant que Congolais, à ne pas nous fier aveuglément aux informations que nous recevons sur ce que fait ou représente la MONUSCO ». Ketya Camara est étudiante à l’Université Chrétienne Bilingue du Congo, située à Beni, au Nord-Kivu. Elle s’exprimait ainsi vendredi 4 avril 2025 lors d’une discussion organisée par la MONUSCO avec une quarantaine d’étudiants issus de plusieurs institutions universitaires de la ville et du territoire de Beni.
Cette rencontre avait pour objectif principal de mieux faire comprendre la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui encadre le mandat de la MONUSCO, ainsi que d’alerter sur les dangers de la désinformation, notamment dans un contexte de crise sécuritaire et sociale qui perdure depuis des années dans cette région de la RDC.
Comme nombre de ses camarades, Ketya reconnaît qu’elle avait une perception erronée de la MONUSCO et ne saisissait pas réellement le rôle de la Mission. Elle admet avoir parfois relayé de fausses informations à son sujet. À la sortie de cette séance d’échange, elle affirme avoir changé de regard et espère que ce type d’initiative sera élargi à d’autres universités de la ville : « Pour être honnête, j’avais une vision complètement différente de la MONUSCO. Cette séance était vraiment utile. Si possible, il faudrait inviter toutes les universités lors des prochaines rencontres. Les connaissances acquises aujourd’hui m’aideront énormément dans tout ce que je fais ».
Elle s’engage désormais à lutter contre la désinformation dont la MONUSCO est souvent victime, en raison de la méconnaissance de son mandat : « En tant que jeune, je pense que je peux contribuer en sensibilisant d’autres jeunes comme moi, ainsi que ma famille, aux objectifs réels de la MONUSCO. Tout commence par-là », affirme-t-elle.
Pour la MONUSCO, cet échange visait précisément à impliquer les jeunes dans sa mission, notamment dans la protection des civils, en encourageant une collaboration franche et la remontée d’alertes sécuritaires.
Les participants ont ainsi découvert plusieurs initiatives concrètes, telle la mise en place par la MONUSCO de numéros verts, accessibles gratuitement, que les populations peuvent appeler pour signaler des menaces. Elle collabore également avec les FARDC dans la lutte contre les groupes armés, dont les ADF. Grâce à sa présence, de nombreux agriculteurs peuvent se rendre dans leurs champs sous escorte et des milliers de civils bénéficient quotidiennement d’une meilleure sécurité, comme dans le territoire de Djugu.
Des réalités que Ketya, comme nombre de ses camarades, ignorait totalement jusqu’à cet échange. « Nous devons chercher la véritable information et laisser la MONUSCO accomplir sa mission. Ce qu’elle fait, c’est pour notre sécurité et notre bien-être », a ainsi conclu la jeune femme.