Beni : la MONUSCO présente à la presse le bilan annuel de la Mission pour 2023

Le 2 janvier 2024, la MONUSCO à Beni a convié des journalistes locaux pour une présentation des réalisations de la Mission onusienne dans la région du « Grand Nord » couvrant l'année 2023. / Photos Joël Bofengo

3 jan 2024

Beni : la MONUSCO présente à la presse le bilan annuel de la Mission pour 2023

Joël Bofengo

En ce deuxième jour de l’année 2024, le bureau de la MONUSCO à Beni a convié des journalistes locaux à discuter des réalisations de la Mission onusienne dans la région du « Grand Nord » située dans la partie nord de la province du Nord-Kivu. Région toujours confrontée à l'activisme de groupes armés tels que les ADF et les milices Mai-Mai. La MONUSCO y est fréquemment critiquée pour son inaction ou sa passivité face aux massacres de civils commis par ces groupes armés.

« La protection des civils, ce n’est pas seulement une question militaire », a déclaré d’entrée de jeu, Josiah Obat, chef de bureau de la MONUSCO à Beni. Une affirmation soutenue non pas pour dissimuler le bilan de la force onusienne, mais plutôt pour mettre en avant les efforts déployés par toutes les composantes civiles de la Mission, sans lesquelles l’action militaire perdrait en solidité et en substance.

Impact pour les populations civiles

Dans le document de vingt pages remis à la vingtaine de journalistes présents, on peut notamment découvrir les activités menées au cours de l’année qui vient de s’achever, auprès des juridictions civiles et militaires, de la police congolaise, de la société civile et de l’administration pénitentiaire.

Au total, près de 600 000 dollars américains ont été utilisés pour des projets en faveur des institutions et des habitants de Beni, Butembo et Lubero.

Au mois de mars, par exemple, la construction du bâtiment qui abrite l’auditorat militaire de Beni a été achevée. Les magistrats du parquet militaire travaillent désormais dans de bonnes conditions et les personnes interpellées sont désormais détenues dans des cellules où leurs droits à la dignité et à l’intégrité physique sont respectés.

A Kamango, la MONUSCO a financé un projet d’éclairage public et d’électrification de l’hôpital général de référence, qui risquait de ne plus être alimenté en électricité en raison de la fermeture d’une base des Casques bleus.

« La protection des civils, c’est aussi cela. Quand les civils peuvent circuler sans crainte le soir grâce à des lampadaires, c’est leur sécurité qui s’en trouve renforcée », martèle devant les journalistes, Jean-Tobie Okala, responsable de l’information publique du bureau.

« C’était comme une revue des activités de la MONUSCO de l’année passée où on a achevé beaucoup de projets malgré un climat compliqué marqué par un sentiment anti-MONUSCO qui freinait les mouvements des employés de la MONUSCO », explique, pour sa part, Josiah Obat, énumérant pêle-mêle les projets de formation et d’équipement de la police, l’appui au processus électoral, l’assistance aux détenus de la prison de Beni, etc.

Informer pour limiter la désinformation

La vingtaine de journalistes présents à cet échange ont salué une initiative qui leur permet de connaître en détail les activités de la Mission dans cette région où circulent souvent sur les réseaux sociaux des commentaires sur la MONUSCO, souvent éloignés de la réalité.

« Il faut répéter ce genre d’exercice pour que la population se rende compte de ce que la MONUSCO fait exactement. Auparavant, il y avait un sentiment de désaccord entre la population et la MONUSCO parce qu’il n’y avait pas ce genre d’échange », estime Dieubon Mughenze, qui écrit pour le média en ligne election-net.com.

Selon lui, c’est le partage de la bonne information qui peut faire reculer la désinformation et faciliter la compréhension entre la population et les acteurs engagés dans la restauration de la sécurité à Beni.

Sa consœur Nono Iyhemopo de la radio-télévision Rwanzururu partage la même opinion : « Si nous ne participons pas à des telles activités, nous aurons du mal à comprendre ce que fait réellement la MONUSCO. Et aussi, ce qui nous tenait le plus à cœur, c’était de comprendre ce qui va se passer après le départ de la MONUSCO. Et comment ce retrait se passe. Pour comprendre tout cela, ce type d’échange est important ».

La question du départ de la Mission a effectivement été abordée lors de la séance des questions-réponses. Avec pédagogie, le chef de bureau a rappelé la récente fermeture des bureaux de Butembo et de Lubero. Fermeture qui entre dans le cadre du plan de retrait décidé conjointement par les autorités congolaises et les Nations Unies.