Beni : la police nationale dotée d’une salle de formation à Oicha

Près de 500 policiers d’Oicha formés à la sécurisation du processus électoral. Ils suivent une formation de trois mois débutée en septembre 2023. / Photos MONUSCO

12 oct 2023

Beni : la police nationale dotée d’une salle de formation à Oicha

Joël Bofengo

Les policiers d’Oicha disposent désormais d’une salle de formation qui peut contenir jusqu’à cinquante personnes. La construction de ce local a été financée à hauteur d’environ 22 000 dollars américains par la MONUSCO pour faciliter les séances de formation en faveur de ces policiers et assurer la relève, une fois effectif le retrait de la mission onusienne de la RDC.

Auparavant, pour se former, les policiers d’Oicha devaient se rendre dans la ville de Beni, trente kilomètres plus loin. Un vrai casse-tête : transport, postes dégarnis. Désormais, plus besoin de se déplacer pour suivre une formation sur la sécurisation du processus électoral ou le respect des droits des personnes en détention. Une salle qui sera bientôt équipée en matériel informatique peut accueillir ce type d’activités.

Formation continue

Lors de la cérémonie d’inauguration de cette salle de formation, le général Mody Berethe, chef de la police de la MONUSCO, en mission à Beni pour cette occasion, a insisté sur la nécessité d’avoir une police formée pour faire face au défi de la sécurité des biens et des personnes dans une zone où, aux dires mêmes du commandant local de la police, la situation sécuritaire est «inquiétante».

Il faut donc former les policiers pour qu’ils disposent d’outils nécessaires afin de remplir correctement leur mission, ainsi que les former pour que le retrait de la MONUSCO soit le plus responsable possible.

«Aujourd’hui, explique le général Mody Berethe, les discussions que nous avons avec nos homologues de la PNC [Police nationale congolaise, NDLR], c’est comment faire pour que les acquis de ces dernières années soient pérennisés et consolidés après le départ de la MONUSCO. Nous souhaitons que, quand nous allons quitter, la PNC à Beni, à Oicha, continue à bénéficier de carburant, à bénéficier de l’appui pour que les lignes vertes puissent fonctionner. Que la population puisse appeler la police et que des policiers bien formés puissent aller répondre aux appels de la population».

Pour sa part, le commandant de la police à Oicha, le commissaire supérieur Michel Mbala, note avec satisfaction que la nouvelle salle de formation permettra à ces policiers de se former continuellement.

«Nous sommes prêts à 90%»

L’officier de policier souligne que le but ultime est d’avoir une police professionnelle, capable d’assurer efficacement le maintien de l’ordre public et toutes les autres missions prévues par la loi congolaise.

« Un médecin sans formation ne peut pas opérer un patient. Pourquoi un policier sans formation devrait sécuriser la population ? », feint-il de s’interroger pour souligner la nécessité d’avoir des policiers correctement formés.

Et à l’approche des élections, la question de la sécurisation du processus électoral est sur toutes les lèvres. «Nous sommes prêts à 90%», assure François Kalonda, commissaire supérieur adjoint de la Légion nationale d’intervention, interrogé sur la capacité de la police à assurer ses missions le jour du vote.

S’il est aussi affirmatif, c’est parce qu’aux côtés des instructeurs de UNPOL/Beni, il forme actuellement les policiers d’Oicha à la sécurisation du processus électoral. Environ 500 policiers doivent suivre cette formation de trois mois qui a débuté en septembre dernier.

Devant les participants à la cérémonie d’inauguration de la salle de formation, les policiers formés ont simulé une intervention qu’ils pourraient être amenés à effectuer le jour du vote. « Nous avons simulé une situation dans un bureau de vote où le vote se déroulait normalement jusqu’à ce qu’un électeur ait commencé à alerter le voisinage sur un prétendu bourrage d’urnes », détaille le commissaire supérieur adjoint François Kalonda.

Pour cet officier de la police congolaise, ce genre d’incident pourrait effectivement arriver le jour du vote en décembre prochain. Les policiers doivent donc être prêts. « Jour après jour, nous nous préparons pour être prêts pour le jour J», lance-t-il, optimiste. Et jusqu’au jour du vote, et même après, les policiers d’Oicha disposent désormais d’un cadre pour se former dans des conditions optimales.