CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 27 FEVRIER 2013

27 fév 2013

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 27 FEVRIER 2013

Carlos Araujo : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

L'Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région a été signé par 11 dirigeants des pays de la région, le dimanche 24 février à Addis Abeba, dont le Président Kabila de la RD Congo et le Président Kagame du Rwanda. Cet accord se fonde sur les efforts entrepris ces dernières années par des organisations régionales et les Nations Unies. La nouveauté, c'est qu'il comporte des mécanismes de suivi – aux niveaux national, régional et international – destinés à soutenir et à suivre la mise en œuvre des engagements pris.
Les engagements de la RDC seront soutenus par les Nations Unies, l'Union africaine, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et d'autres partenaires bilatéraux ou multilatéraux de la RDC.
Au niveau régional, les 11 dirigeants de la région se rencontreront régulièrement pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre des engagements régionaux. Ils seront soutenus par les quatre garants de ce processus, à savoir le Secrétaire général des Nations Unies, l'Union Africaine, la Conférence international sur la Région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l'Afrique australe.
Le Secrétaire général annoncera bientôt la nomination d'un Envoyé spécial (la semaine prochaine) qui soutiendra la mise en œuvre de l'Accord-cadre, notamment par la mise en place des critères de référence (points de repère) et de son mécanisme d'évaluation destiné à mesurer et à assurer les progrès.
La déclaration du Conseil de sécurité à la presse sur l'Accord-cadre vous sera remise à la fin de la conférence.
Activités des Composantes de la MONUSCO
Droits de l'homme :
Dans le cadre de son mandat de renforcement des capacités, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) appuie régulièrement des formations à l'attention des éléments des Forces nationales de défense et de sécurité congolaises.
Ainsi, le 20 février 2013, dans le cadre d'un projet développé par l'UNPOL et la Police nationale congolaise (PNC), et financé par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le BCNUDH a participé à la formation de 492 agents de la PNC à Kisangani, en Province Orientale. Du 20 au 22 février 2013, dans le cadre d'une formation organisée par l'UNPOL, le BCNUDH a également formé 575 agents de la PNC, dont 23 femmes, à Kasangulu, dans la province du Bas-Congo. Ces formations ont porté notamment sur les notions de base des droits de l'homme, les droits de la personne arrêtée, les violences sexuelles, l'usage de la force, ainsi que les diverses exigences procédurales dans le cadre des enquêtes policières.
Depuis le 18 février 2013, le BCNUDH a commencé à Bukavu un programme de sensibilisation de plusieurs semaines des troupes de la 10ème Région militaire, dans le cadre des opérations conjointes FARDC/MONUSCO au Sud-Kivu. Les sections substantives de la MONUSCO, en lien avec le commandement des FARDC, forment des militaires aux notions de protection des civils, de démobilisation, de droits de l'homme, de protection de l'enfant et de lutte contre les violences sexuelles. Plus de 500 militaires ont déjà été formés dans le cadre de ces activités.
Activités de l'Equipe-pays
Humanitaire
PAM :
Le 20 février 2013, le PAM a fourni, en partenariat avec l'ONG locale CEDERU, de l'aide alimentaire à 4 500 personnes déplacées à Bweremana. Quelques 37 tonnes de nourriture composées de farine de maïs, de petits pois, de l'huile végétale et de sel iodé ont été distribuées pour couvrir les besoins alimentaires de ces déplacés pendant 15 jours. Depuis le début du conflit, fin mai 2012, ces personnes déplacées venues du territoire de Masisi n'ont pas pu accéder à leurs champs à cause de l'insécurité.
HCR :
Une mission conjointe pour l'évaluation de la situation des réfugiés centrafricains identifiés dans la cité de Mobayi-Mbongo et dans la ville de Gbadolité, en district du Nord Ubangui, a eu lieu du 14 au 21 février dernier.
Selon les données statistiques obtenues auprès de la Direction Générale des Migrations, environ 21 352 réfugiés centrafricains ont été identifiés dans ce district. Une évaluation multisectorielle des besoins humanitaires pour mieux préparer la réponse a été faite notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la nutrition et sécurité alimentaire, et de la protection.
Situation militaire
Durant la semaine écoulée, l'environnement sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo a été jugé calme. Cependant, la Brigade Ouest de la Force de la MONUSCO reste confrontée à la gestion sécuritaire d'une crise humanitaire majeure, provoquée par l'afflux de réfugiés Centrafricains au Nord de la partie occidentale du pays.
En Province Orientale, la situation sécuritaire a été marquée par des combats opposant les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), et les éléments Mayi-Mayi du groupe du ''Colonel'' Basele Lutula, alias Thoms, dans la localité d'Obenge, en territoire d'Opala.
Ces accrochages ont eu lieu le 20 février 2013 et le bilan fait état de quatre (04) insurgés Mayi-Mayi tués.
Pour rappel, le ''Colonel'' Thoms s'est évadé de prison en décembre 2010, une année après avoir été condamné à perpétuité par la Cour militaire de Kisangani, pour des viols massifs commis sur des femmes au village Liekelesole.
En Ituri, les tensions ethniques entre les communautés Hema et Ngiti se sont accrues la semaine dernière, suite à la récurrence des vols de bétail commis dans les localités situées au Sud du territoire d'Irumu, notamment à Bukiringi et Aveba.
Le 19 février 2013, les FARDC ont tendu une embuscade aux éléments Mayi-Mayi qui s'apprêtaient à piller la localité de Bandegayido, située à 60 kilomètres à l'Ouest d'Epulu, suite à laquelle (06) insurgés ont été tués, et un (01) autre appréhendé.
Le 23 février 2013, quatorze (14) miliciens du groupe Morgan ont été appréhendés par les FARDC alors qu'ils tentaient de piller le village Makasi, situé à 4 kilomètres de Nia-Nia. Dix-sept (17) armes de type AK-47 ainsi qu'une (01) mitrailleuse ont aussi été récupérées.
Le 24 février 2013, le 2ème bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO a organisé une campagne médicale au profit des habitants de la région, au cours de laquelle soixante-douze (72) patients souffrant de pathologies diverses ont gratuitement bénéficié de soins médicaux.
Au Nord-Kivu, la tension persistante provoquée par les activités des groupes armés dans la province, a rendu l'environnement sécuritaire imprévisible pendant la période sous examen.
Des dissensions internes au M23 opposant le leadership rebelle sur la manière de conduire le mouvement, ont aussi été rapportées.
Le 18 février 2013, les troupes des FARDC ont appréhendé à Ishasha, cinquante-six (56) éléments du groupe Mayi-Mayi Shetani, y compris des responsables politiques de ce groupe.
Du 20 au 21 février 2013, le Commandant de la Force de la MONUSCO, le Lieutenant-Général Chander Prakash a effectué une visite opérationnelle dans la zone de responsabilité de la Brigade du Nord-Kivu ; dans le but d'évaluer la situation sécuritaire et rappeler aux Casques bleus les impératifs liés à l'exécution de leur mandat face aux défis sécuritaires dans la province. A cet effet, il a également eu des entretiens avec les autorités de la 8ème Région Militaire, au cours desquels les problèmes de sécurité ont été passés en revue.
Le 21 février 2013, le médecin du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Nyanzale a organisé une campagne médicale au profit des habitants de la région, au cours de laquelle vingt-trois (23) patients souffrant de pathologies diverses, ont été soignés à titre bénévole.
Le 22 février 2013, le commandant du poste opérationnel de la MONUSCO de Kanyabayonga a déployé avec promptitude une patrouille d'intervention robuste dans la région de Kinyondo, située à 7 kilomètres au Nord de Kanyabayonga, avec pour objectif libérer trois (03) garçons mineurs kidnappés par les Mayi-Mayi Vita Kitambala. Les habitants du village ont exprimé leur profonde gratitude à la Force de la MONUSCO pour cette assistance notable.
Le même jour, trente-sept (37) patients ont reçu des traitements médicaux à titre gracieux, pendant la campagne médicale organisée au profit des populations de la région, par le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kirumba.
Le 24 février 2013, de 20h45 à 21h10, des rapports font état de combats qui ont eu lieu au carrefour de Rutshuru, situé à 3 kilomètres au Sud-est de Kiwanja, entre deux factions du M23, celle de Sultani Makenga et une autre de Bosco Ntaganda.
Les combats se sont déplacés en direction du Sud, vers le rond-point Burai et Rubare. Trois (03) roquettes et une quantité importante de munitions de différents calibres ont été tirées, détruisant un (01) pick-up, et tuant quatre (04) éléments du M23 et quatre (04) civils. Dix-huit (18) autres civils ont été blessés et admis à l'hôpital de Rutshuru, selon les rapports du Chef de la Société Civile et des statistiques hospitalières. Toutefois, ces chiffres restent à confirmer.
Le poste opérationnel de la MONUSCO de Kiwanja a été immédiatement placé en alerte maximale et des patrouilles motorisées robustes ont été promptement déployées vers Rutshuru, jusqu'au rond-point Burai, dans le but de dominer le terrain, d'interdire toute violation des Droits de l'Homme, et de protéger les populations civiles.
Les 24 et 25 février 2013, deux (02) soldats des FARDC et deux (02) éléments de l'Alliance des Forces Démocratiques (ADF) ont été tués au cours des combats qui se sont produits dans la région d'Oicha et au village Mukoko, situé à 5 kilomètres d'Oicha. Trois (03) combattants ADF ont également été appréhendés par les FARDC.
Le 25 février 2013, le 1er bataillon Indien a dans le cadre de l'opération unilatérale de la Force de la MONUSCO dénommée « Blue Eagle » (Aigle bleu), conduit des patrouilles aériennes de longue portée au-dessus de l'axe Goma-Kibati-Rugari-Rutshuru-Tongo-Parc national de Virunga-Goma, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, et de dissuader les activités des groupes armés, notamment le M23.
Le 27 février 2013, aux environs de 7h15, de violents combats ont opposé les FARDC aux Mayi-Mayi de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) dans la cité de Kitchanga, provoquant le déplacement massif des populations, qui ont trouvé refuge au poste opérationnel de la MONUSCO de Kitchanga. Un (01) Casque bleu Sud-africain a été atteint au bras, et neuf (09) civils ont également été blessés. La Brigade du Nord-Kivu de la Force de la MONUSCO conduit présentement des patrouilles aériennes au-dessus de cette localité dans le but d'évaluer la situation sécuritaire et de protéger les populations civiles.
Au chapitre des redditions dans la province, du 18 au 25 février 2013, au total quarante-huit (48) éléments, en provenance de différents groupes armés, notamment les Mayi-Mayi, les rebelles du M23, les Mayi-Mayi de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), les combattants des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda-Forces Combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA), les éléments de l'Union des Patriotes Congolais pour la Paix (UPCP), les Mayi-Mayi Yira, les Mayi-Mayi Shetani, se sont rendus aux troupes onusiennes déployées à Nyamilima, Sake, Walikale, Nyanzale, Loufu ; ainsi qu'aux FARDC déployées à Kala Pathar II, et Kikovu.
La situation sécuritaire au Sud-Kivu demeure volatile et tendue, suite aux attaques répétées lancées par les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki contre les positions des FARDC, situées dans les territoires de Walungu, Shabunda et Mwenga.
Le 24 février 2013, un (01) militaire FARDC et quatre (04) éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont été tués lors de l'embuscade tendue aux FARDC au village Kashala. Cinq (05) autres soldats des FARDC ont également été blessés lors de ces combats.
Du 19 au 25 février 2013, la Force de la MONUSCO a poursuivi la conduite de ses opérations unilatérales dénommées « Outreach » (Présence sur le terrain), « Restoration of roads » (Réhabilitation des axes), « Safari majini » (Navigation sûre), « Kimbilio salama III» (Refuge sûr III), « Safeguard III » (Protection III), « Mkesha » (Protecteur), « Amani ya kudumu » (La paix durable), « Swift shield II » (Protection rapide II) ; dans le but de contrôler le terrain, combler le vide sécuritaire dû au redéploiement des unités des FARDC dans le Nord-Kivu, mais surtout protéger les populations civiles.
Au Katanga, l'évaluation de l'environnement sécuritaire pendant la période sous examen conduit à le considérer préoccupant et instable.
Le 19 février 2013, trois (03) éléments Mayi-Mayi se sont rendus aux FARDC déployées dans la localité de Manono.
Les 19 et 20 février 2013, vingt-deux (22) éléments Mayi-Mayi ont été tués et plusieurs armes récupérées au cours d'accrochages les ayant opposé aux FARDC à hauteur du village Kyenge, situé à 50 kilomètres au Sud de Lukafu. Toutefois, un (01) soldat FARDC a été blessé lors des combats. Les troupes gouvernementales ont libéré cette région de l'occupation des éléments Mayi-Mayi, et repoussé ces derniers vers le village Kisumbu, situé à 25 kilomètres au Nord de Lukafu.
La situation sécuritaire dans le Secteur 2 est relativement calme, mais demeure instable.
Le 22 février 2013, les FARDC ont lancé l'assaut final contre les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans la cité de Kasese, et repris le contrôle total de cette localité.
Le 23 février 2013, des éléments Mayi-Mayi Morgan appréhendés par les FARDC à Nia-Nia, ont été transférés à Kisangani pour des investigations. A ce jour, au total, vingt-cinq (25) miliciens du groupe Morgan ont été arrêtés par les troupes gouvernementales depuis le début des opérations dans la région de Mambasa.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1362 patrouilles armées, dont 619 nocturnes et fourni 47 escortes, pendant que 321 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.