Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Roger Meece, exprime sa profonde préoccupation aujourd'hui, suite aux rapports de nouveaux massacres de civils et de destructions et pillages d'habitations et de biens dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, au cours du mois d'août. Ces violences entrent dans le cadre d'une série d'attaques et de représailles dont certaines sont commises par le groupe armé Raïa Mutomboki et d'autres par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Un communiqué de presse sera distribué à la fin de cette conférence de presse.

Les activités de sensibilisation sur le mandat de la MONUSCO se poursuivent. Apres la Commune de Barumbu, la Division de l'Information publique et l'Association des Jeunes Intègres pour l'Avenir ont organisé une séance d'information sur la Résolution 2053 à l'intention de leurs membres, dans la Commune de Lingwala. Les Divisions Electorale, Affaires civiles, Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'Homme, Police de la MONUSCO ainsi que la Cellule VIH/Sida ont pris part à cette activité.

Dans les Provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, le PAM nourrit plus de 500 000 personnes ayant fui les affrontements armés entre janvier et juillet 2012.

Goma et Bunia sont les deux localités qui ont été retenues dans le cadre d'un projet de police de proximité financé et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), sur une période de deux ans avec un budget de près de 3 millions et demi de dollars américains.

La mise en place d'une police de proximité, qui prend en compte la demande de sécurité exprimée par la population, favorise les actions de prévention ainsi que la recherche de solutions durables aux causes de l'insécurité, entre dans le cadre de la réforme et réorganisation de la police nationale congolaise soutenue par plusieurs acteurs au développement dont le PNUD.

L'une des clés de la pleine efficacité d'une police de proximité réside dans le strict respect des valeurs qui la guident : intégrité, loyauté, compétence, esprit de service, transparence et respect du droit et de la personne humaine.

Ainsi, outre la formation de policiers et la construction de commissariats, le projet prévoit également d'appuyer les structures de suivi et de contrôle intervenant dans le cadre de la mise en œuvre de cette police de proximité.

En conséquence, 135 inspecteurs auditeurs sont actuellement (mardi 28 et mercredi 29 août) formés à Kinshasa au contrôle de la mise en œuvre de la doctrine de la Police de proximité, en étroit partenariat avec le Ministère de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières.

Sud-Kivu : La prison de Fizi a été remise mercredi dernière au Gouvernement de la République démocratique du Congo, dans le cadre de l'appui au Plan de stabilisation de l'Est de la RDC.

Il s'agit du premier établissement pénitentiaire établi sur le territoire de Fizi. Il est composé de 11 bâtiments équipés. Il pourra accueillir 120 détenus dont 20 femmes.

Les travaux ont été réalisés par des entreprises congolaises pour un coût total de 680 000 dollars américains et ont mobilisés de la main d'œuvre locale.

Le projet à été réalisé par : les Pays-Bas et le Canada pour le financement; l'UNOPS pour la mis en œuvre ; l'Unité des Nations Unies d'Appui à la Stabilisation (SSU) a également été impliquée ainsi que l'Unité Correction de la MONUSCO qui a apporté un appui technique pour le respect des normes carcérales.

Le calme a prévalu dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo (RDC) la semaine dernière, à l'exception de quelques activités de banditisme et de pillage ; ainsi que des conflits fonciers et ethniques signalés dans certaines régions.

Quelques activités de pillages sporadiques motivées par des besoins en approvisionnements logistiques des groupes résiduels de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), encore opérationnels sur l'axe Dungu-Duru, ont été répertoriés la semaine écoulée en Province Orientale, où la situation sécuritaire est demeurée globalement stable.

Les opérations conjointes « Bienvenue à la paix » et « Chuma Ngumi » (Iron Fist, Poing d'Acier) que mènent dans la région de Dungu la Force de la MONUSCO et les FARDC, se poursuivent normalement.

Le 21 août 2012, les FARDC ont reconquis quatre (04) mines d'or et repoussé les miliciens du groupe Mayi-Mayi Morgan vers Pangoy et Itembo, lors d'une opération lancée contre leurs positions sur l'axe Mambasa-Nia Nia.

La Force de la MONUSCO et les FARDC poursuivent au Sud du territoire d'Irumu en Ituri, l'opération conjointe « Eagle Claw » (Les Serres de l'aigle), dans le but de sensibiliser les civils habitant les localités de Gety, Aveba, Kagaba, Bukiringi, Chekele, Kagoro et Nyamavi.

Le 22 août 2012, le bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO a établi un poste opérationnel à Mambasa, situé à 100 kilomètres à l'Ouest de Komanda, dans le but d'assurer la protection du personnel des institutions des Nations Unies, notamment le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l'Organisation pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), en mission de travail dans cette région.

Quelques accrochages de faible intensité entre les FARDC et les éléments du M23 ont été signalés la semaine dernière au Nord-Kivu, où la situation sécuritaire est demeurée tendue. Les FARDC soutenues par les Casques bleus continuent d'occuper des positions autour de Goma dans le but d'y interdire l'accès aux mutins du M23.

Sous un autre registre, les combats se sont intensifiés entre les éléments de la Force de Défense Congolaise (FDC) et les Mayi-Mayi Nyatura, mais aussi entre la FDC et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).

Les troupes de la MONUSCO continuent de dominer par leur forte présence les régions affectées par les activités des groupes armés, dans le but d'assurer la protection des populations civiles et de contrôler ces zones.

Les postes opérationnels établis récemment à Kibati et Mugunga dans le cadre de l'opération unilatérale onusienne dénommée « Nguvu Ukuta » (Strong wall, Muraille renforcée), continuent de surveiller étroitement la situation sécuritaire dans ces localités et de sécuriser leurs habitants.

Le 20 août 2012, le chef du village Kako a été arrêté par les rebelles du M23 pour son opposition à la perception illégale des taxes et des denrées alimentaires auprès des populations locales, exigées par les mutins pour leur approvisionnement. Il est détenu à Rubare et les combattants du M23 demandent une rançon de cent dollars (100 USD) pour sa libération. L'intéressé a été finalement libéré le 22 août 2012.

A la même date, le ''Commandant'' Mayi-Mayi Delphin s'est échappé avec dix (10) éléments Mayi-Mayi Akilo de l'Etat-major du 84^ème secteur FARDC situé à Walikale, pour rallier les Rahiya Mutomboki. Cet incident survient après que soixante-treize (73) combattants de ce groupe Mayi-Mayi se soient préalablement rendus aux forces gouvernementales.

Le même jour, des combats ont opposé environ soixante-dix (70) éléments du M23 aux FARDC à Bilimambili, situé à 2 kilomètres au Sud de Katale. Cinq rebelles du M23 et un (01) soldat FARDC ont été tués, un (01) ''Colonel'' du M23 a été grièvement blessé, et un (01) combattant arrêté.

Le 23 août 2012, un (01) civil a été tué et un (01) autre blessé par six (06) éléments du M23 à Rutsiro, situé à 20 kilomètres au Nord-est de Ntamugenga dans le territoire de Rutshuru, suite à leur refus de donner de l'argent à leurs agresseurs.

Le même jour, le M23 a contraint les habitants de Kiwandja et Rubare, situé à 65 kilomètres au Nord de Goma, aux travaux forcés et à la construction de nouveaux cantonnements pour ses combattants.

Le 25 août 2012, les FARDC en patrouille d'évaluation de la situation sécuritaire vers Mai ya Moto, situé à 35 kilomètres au Nord-ouest de Kiwanja, ont repoussé une attaque du M23 à Bushendo, situé à 8 kilomètres au Sud de Rwindi, occupé la région et déployé leurs troupes à 1 kilomètre au Nord de Bushendo, afin de contrôler la zone et d'interdire toute présence des mutins. Le bilan de cet accrochage fait état d'un (01) militaire tué, et trois (03) autres blessés ; tandis que du côté des assaillants ont note douze (12) tués, et onze (11) blessés.

Le 27 août 2012, les Mayi-Mayi Nyatura ont kidnappé le chef du groupement Muho, et le commandant de la police du groupement Kibabi, situés respectivement à 30 et 20 kilomètres au Sud de Masisi, et les ont transféré à Katoyi, situé à 22 kilomètres au Sud-ouest de Masisi. Les dernières informations révèlent la libération du chef du groupement, mais le commandant de la PNC est toujours en captivité.

Le même jour, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Ngungu a assuré la protection d'environ mille cinq cents (1500) déplacés de cette localité, de Bulengero et de Murambi, suite à l'attaque menée par une coalition M23-Rahiya Mutomboki contre le poste FARDC de Ngungu, au cours de laquelle quatre (04) militaires et un (01) civil ont été blessés.

La province du Sud-Kivu demeure sous contrôle de la Force de la MONUSCO et des forces gouvernementales, qui surveillent étroitement la situation sécuritaire, afin d'interdire toute attaque des groupes armés sur les populations civiles.

En dépit de la suspension de l'opération conjointe « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), la Force de la MONUSCO continue de mener des patrouilles intensives à partir de trois (03) postes conjoints de commandement de Bunyakiri, Walungu et Mwenga ; ainsi que d'autres postes opérationnels établis à travers la province.

Dans la nuit du 17 au 18 août 2012, trois (03) militaires défectueux du 1007^ème régiment FARDC ainsi qu'un (01) Sous-lieutenant FARDC ont été tués, et deux (02) autres déserteurs arrêtés, pendant des accrochages avec les forces gouvernementales dans la localité de Mutale, située à 17 kilomètres au Sud-ouest de Kalonge.

Le 20 août 2012, trois (03) éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont été tués et un (01) déserteur FARDC blessé, lors de l'embuscade tendue par les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki aux militaires FARDC défectueux dans la région de Maibano, située à 16 kilomètres au Sud-est de Bunyakiri. Cependant, les troupes gouvernementales ont réussi à arrêter le Capitaine déserteur Kamanzi, qui a été transféré à Bukavu pour investigation.

Le 21 août 2012, les FARDC ont rendu compte de la reddition de quatre (04) combattants des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) avec quinze (15) membres de leurs familles, pendant leurs opérations à Busolo, situé à 33 kilomètres au Sud-ouest de Walungu. Quatre armes AK-47 ont également été récupérées à la même occasion.

Le 23 août 2012, dans le cadre de l'opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Safari Majini » (Safe sail, navigation sûre), le navire UN-12 de l'unité « Riverine » de la Force de la MONUSCO a mené une patrouille de longue portée sur le lac Tanganyika, entre le port de Kalundu et celui de Kalemie, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire, et d'interdire toute activité des groupes armés sur cette voie d'eau.

Le 25 août 2012, onze (11) personnes ont été tuées, trois (03) autres kidnappées durant les affrontements entre les FARDC et les Rahiya Mutomboki à Kalehe, situé à 65 kilomètres au Nord de Bukavu. Le même jour pendant des accrochages à Luhago, situé à 45 kilomètres à l'Ouest de Kabare, un (01) Mayi-Mayi a été tué et un (01) soldat FARDC blessé.

Par ailleurs, dans les territoires de Walungu, Fizi, et Kabare, la Force de la MONUSCO poursuit ses opérations unilatérales dénommées « Kimbilio salama » (Refuge sûr), « Mkesha » (Protecteur), « Kuwamacho 1 » (Vigilance 1), « Outreach » (Présence sur le terrain), « Restoration of roads » (Réhabilitation des axes) et « Swift protection » (Protection rapide), par la conduite des patrouilles intensives à partir de ses postes opérationnels établis dans ces territoires.

L'environnement sécuritaire demeure relativement calme dans le Secteur de Katanga, mais reste toujours volatile, à cause de la recrudescence des activités des FDLR sur les collines de la Mitumba, ainsi que celles des Mayi-Mayi dans les régions de Manono et de Pweto.

Le Secteur 2 est demeuré relativement calme.