Des médecins de la force de la MONUSCO remettent des médicaments aux détenus de la prison de Beni

Comme tout citoyen lambda, les détenus ont le droit d’avoir accès à un environnement sain et à des soins de santé en cas de maladie, malgré la privation de liberté. / Photos Joël Bofengo

25 oct 2023

Des médecins de la force de la MONUSCO remettent des médicaments aux détenus de la prison de Beni

Joël Bofengo

Des médecins de la brigade d’intervention de la force de la MONUSCO (FIB) sont depuis lundi 23 octobre à la prison centrale de Beni où ils forment le personnel de santé, remettent des médicaments et consultent des détenus malades.

D’une capacité d’accueil de 250 détenus, cette maison carcérale en héberge actuellement environ 1400 qui vivent dans la promiscuité, occasionnant de nombreuses maladies.

« Nous étions ravis quand nous avons vu nos partenaires de la MONUSCO apporter des médicaments pour nos détenus. Ils ont pensé à eux. Nous avons une surpopulation ici », a fait savoir la directrice adjointe de la prison, Kavira Kitsa.

Le médecin responsable du centre de santé de la prison cite les infections cutanées, le paludisme, la diarrhée, la malnutrition et la tuberculose parmi les pathologies qu’il est souvent amené à soigner.

Un soutien qui soulage

Docteur Robert Mwira salue ainsi l’intervention des médecins de la Mission qui viennent soulager un centre pénitencier qui connaît souvent des problèmes d’approvisionnement en médicaments.

Dans le lot de produits apportés récemment aux détenus, il y a notamment des flacons de quinine et d’artésunate, du sel de réhydratation orale, du diclofénac, des vitamines, ainsi que du matériel médical comme des tests rapides pour détecter le paludisme et des seringues.

« A la prison, toute aide est importante pour cette population qui est globalement vulnérable. Le plateau médical est limité ici. Et il nous arrive aussi de manquer de médicaments. Comme nous sommes loin de la ville, on a quelquefois des problèmes quand il faut rapidement trouver des médicaments afin de soigner un patient. C’est pour cette raison que ce don en médicaments est le bienvenu », se réjouit Docteur Robert Mwira.

Une dotation d’autant plus bienvenue que les médecins de la force de la MONUSCO ont tenu à discuter avec les détenus pour leur prodiguer quelques conseils sur l’hygiène et la prévention du paludisme, la pathologie la plus fréquente en prison.

Rappeler « les gestes qui sauvent »

La veille de la dotation en médicaments et en matériel médical, c’est le personnel médical de la prison qui a été formé. Pas vraiment une formation, insiste-t-on à l’unité d’appui à l’administration pénitentiaire. Plutôt un recyclage.

Un agent de la clinique de la base de la MONUSCO de Mavivi leur a rappelé les gestes de premier secours : comment réanimer un patient, comment prendre en charge rapidement un blessé, etc.

« On nous a rappelé les gestes qui sauvent. C’était très important pour nos infirmiers et certains détenus. C’est une formation importante. Lorsqu’un détenu fait un malaise, au moins l’un de ses camarades doit savoir ce qui peut être fait ou ce qui ne doit pas être fait pour venir en aide au détenu mal-en-point », explique Docteur Robert Mwira.

Mercredi 25 octobre, une centaine de détenus de la prison centrale de Beni ont été vus en consultation et soignés par les mêmes médecins de la force de la MONUSCO. Des tests de dépistage volontaire au VIH-Sida leur ont également été proposés à cette occasion.

Comme tous les citoyens, les détenus ont également le droit d’avoir accès à un environnement sain et à des soins de santé en cas de maladie, malgré la privation de liberté que représente la détention carcérale. C’est ce que tente de soutenir l’unité d’appui à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO à Beni comme dans d’autres villes du pays.