En Ituri, les autorités et les groupes armés veulent consolider l’accord de paix signé en 2023
Baptisé « Aru 2 », ce nouveau dialogue lancé le 23 juin vise à prolonger le processus entamé en 2023 pour instaurer une paix durable en Ituri. Il réunit autorités, groupes armés, représentants communautaires et société civile.
Il y a deux ans, presque jour pour jour, une rencontre similaire organisée avec le soutien technique et financier de la MONUSCO avait abouti à la signature d’un protocole d’accord. Plusieurs groupes armés (CODECO, ZAIRE, FRPI, FPIC, TCHINI YA TUNA et MAPI) s’étaient engagés à cesser les hostilités et à œuvrer pour la paix, la sécurité et la cohésion dans la province.
Cet accord, bien qu’imparfait, a permis des avancées. Des déplacés ont regagné leurs localités, les marchés communautaires ont rouvert et le trafic routier entre Nizi et Mongbwalu, autrefois interrompu par les violences, a repris.

À Aru, les participants entendent désormais renforcer ces acquis. Pendant cinq jours, ils réexaminent les engagements pris en 2023. « Aru 1 a été un demi-succès. Tous les engagements n’ont pas été tenus, mais des progrès ont été réalisés », indique Firmin Kone Massagnou de la section des Affaires civiles de la MONUSCO.
Des attentes renouvelées
Les échanges portent sur la paix, la sécurité et la cohésion sociale. L’objectif est de formaliser un nouvel accord de cessation des hostilités. « Il faut aussi relancer les activités socio-économiques dans les zones touchées pour permettre le retour durable des déplacés », ajoute Firmin Kone Massagnou.
Pour sa part, Jean-Marie Ezadri, représentant de la société civile, appelle les leaders communautaires à convaincre les miliciens de déposer les armes et à intégrer le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S). De son côté, Sarah Muderwa, de l’ONG Synergie des jeunes filles de l’Ituri, espère voir cesser les violences sexuelles à la faveur de ce nouvel engagement. Ce dialogue vise également le retour des autorités coutumières et administratives dans leurs entités respectives, condition essentielle pour rétablir la gouvernance locale.
Lors de l’ouverture, le général Antoine David Mushimba, commandant de la 32ᵉ région militaire, a appelé les jeunes armés à saisir la main tendue du chef de l’État pour restaurer la paix. La MONUSCO réaffirme son engagement à accompagner ce processus, aux côtés des institutions nationales, en appui à la protection des civils.
