Inondations à Uvira : la MONUSCO engagée aux côtés des populations et des autorités

Inondations à Uvira : la MONUSCO engagées aux côtés des populations et des autorités. Photo MONUSCO/Force

Inondations à Uvira : la MONUSCO engagées aux côtés des populations et des autorités. Photo MONUSCO/Force

18 avr 2020

Inondations à Uvira : la MONUSCO engagée aux côtés des populations et des autorités

Jean-Tobie Okala

Les pluies torrentielles tombées sur la Cité d’Uvira, dans le Sud-Kivu, de jeudi 16 à vendredi 17 avril 2020, ont causé des inondations avec des dégâts matériels importants et plusieurs morts (une trentaine à ce jour).

Si le bilan évolue au fur et à mesure que les secours avancent, l’urgence est aussi de rétablir la circulation sur les routes endommagées, retrouver d’éventuels survivants sous les décombres des maisons détruites ou encore de rétablir la distribution d’eau dans cette Ville de près d’un million d’habitants, dans ce contexte difficile de coronavirus.

L’aide de la MONUSCO … nous donne l’espoir pour surmonter cette catastrophe. 

Les installations de la Compagnie nationale de distribution de l’Eau (Regideso) ont en effet été emportées, voire détruites par les eaux de pluie. Et le comble, c’est qu’on redoute des risques de cholera. « Nous sommes fiers de l’aide de la MONUSCO que nous félicitons très sincèrement. Cela nous donne l’espoir pour surmonter cette catastrophe », déclare Alexis Rachidi Kasangala, Administrateur du Territoire d’Uvira.

Aux côtés de la Cellule de crise mise en place par les autorités, la MONUSCO et ses partenaires humanitaires (dont des Agences des Nations Unies) sont activement engagés depuis le déclenchement de cette catastrophe pour aider les autorités et les populations à y faire face. D’abord, en parant au plus pressé par l’évacuation des victimes bloquées dans leurs maisons inondées, notamment des enfants et des personnes âgées. Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies - OCHA - a fourni des cordes pour tirer certains survivants des eaux. 

Ensuite, en identifiant avec les autorités les besoins urgents : selon la Mairie de la Ville, 75 000 personnes sont sans abri, soit environ 21% de la population totale d'Uvira ; 15 000 maisons inondées partiellement ou totalement détruites, 7 ponts endommagés ou complètement effondrés à Runingu, Luberizi, Sange, Luvungi… dans la Plaine de la Ruzizi, là même où la MONUSCO a déployé une équipe d'évaluation routière afin de voir comment rétablir au plus vite le trafic sur cette (vitale) route nationale numéro Cinq.

Et au terme d’une autre évaluation ce samedi au Quartier Mulongwe, dans plusieurs Avenues d’Uvira, avec le Ministre provincial des Infrastructures, la MONUSCO va construire une digue de protection de 60 mètres de longueur et de 2 mètres de hauteur sur la rivière Mulongwe pour canaliser les eaux. Le début des travaux – qui seront exécutés par des casques bleus chinois – est prévu pour ce dimanche matin.

La sécurisation des biens et des personnes n’est pas en reste : « nous sommes aux cotés de la Police congolaise pour sécuriser les maisons sinistrées et empêcher ainsi que les badauds ne volent les biens abandonnés par leurs propriétaires », dit Clémence Doamba, Cheffe du sous-Secteur de la Police MONUSCO à Uvira.

Pour rappel et selon les derniers chiffres officiels, ces pluies ont provoqué 36 morts, dont 26 dans la Ville d'Uvira (16 enfants, 6 femmes et 4 hommes) et 6 dans le Territoire d'Uvira (tous des hommes). On dénombre aussi 42 blessés qui ont été évacués vers divers Centres de santé.

La Croix-Rouge du Congo, quelques acteurs humanitaires ainsi que des volontaires se sont lancés à la recherche des sinistrés. La morgue de l’hôpital général de référence a déjà dépassé sa capacité qui est de quatre corps, souligne le Maire adjoint d’Uvira.