Ituri : les casques bleus de la MONUSCO déjouent une attaque de miliciens à Schubert

Le CAN, ou système d’alerte précoce, est un système d’alerte communautaire mis en place par la section des Affaires civiles de la MONUSCO. Photo MONUSCO / Force

7 fév 2022

Ituri : les casques bleus de la MONUSCO déjouent une attaque de miliciens à Schubert

Jean-Tobie Okala

A la suite d’une alerte de la population reçue vendredi 4 février 2022, aux environs de 22h30, les casques bleus bangladais de la MONUSCO basés à Amee, à 120 km de Bunia, sont intervenus pour déjouer une attaque que des miliciens du groupe armé Codeco préparaient contre des civils dans le village appelé Schubert, situé à 3 km d’Amee dans le territoire de Mahagi. A leur arrivée dans le village, les casques bleus ont rapidement dominé et sécurisé le village, après avoir constaté que de nombreux habitants avaient quitté leurs maisons craignant une énième incursion de ces assaillants. Ensuite, la patrouille s'est déplacée plus à l'ouest du village où elle a effectivement observé des mouvements suspects d’assaillants munis de torches à une distance d’environ 500 à 600 mètres dans la ligne de crête de la colline. Les casques bleus de la MONUSCO se sont lancés à la poursuite des miliciens qui se sont d’abord cachés dans des hautes herbes avant de s’enfuir. Les casques bleus ont dominé la zone toute la nuit afin d’empêcher toute nouvelle tentative d’attaque de la part desdits rebelles. Il est à noter que c’est grâce au système d'alerte précoce (CAN) mis en place par la MONUSCO dans la communauté que l’intervention des casques bleus a pu être efficace et rapide et ainsi épargner de nombreuses vies.

« Le CAN, ou système d’alerte précoce, est un système d’alerte communautaire mis en place par la section des Affaires civiles de la MONUSCO pour faciliter l’interaction et l’échange d’informations (les alertes) entre les communautés et les forces de défense et de sécurité congolaises et la MONUSCO. A cet effet, la MONUSCO a mis à la disposition desdites communautés des « numéros verts » qui leur permettent d’appeler gratuitement les assistants de liaison communautaires (CLA) qui sont déployés dans les différentes bases militaires de la MONUSCO pour donner des alertes sécuritaires en temps réel afin que les autorités et la MONUSCO puissent coordonner des réponses promptes en vue d’interventions rapides dans le cadre de la protection des civils. A ce jour, en Ituri, une cinquantaine de CAN sont en place principalement dans les trois territoires d’Irumu, Djugu et Mahagi », explique un officier de la section des Affaires civiles de la MONUSCO à Bunia qui rappelle l’importance de cet « outil » dans la longue chaîne de protection des civils.

De fait, un habitant de Schubert joint au téléphone ce samedi matin confirmait que « c’est grâce à l’alerte donnée hier soir que le village a été sauvé. Chaque fois que ces miliciens menacent de nous attaquer, nous donnons rapidement l’alerte à la MONUSCO qui la partage avec les FARDC et la PNC et ils interviennent toujours aussi rapidement. Merci à la MONUSCO une fois de plus pour sa prompte réaction d’hier soir. Ce que nous demandons, c’est le rétablissement total de la paix pour que nous puissions vivre comme tout le monde, sans peur d’aller aux champs ou au marché », a conclu cet habitant. Samedi matin (5 février 2022), la situation était toujours calme à Amee.

Plus tôt ce même vendredi 4 février, vers 8h30 du matin, c’est grâce à une autre alerte du CAN de Roe, à 90 km de Bunia, que les casques bleus de la MONUSCO ont empêché un autre groupe de ces mêmes assaillants de la Codeco d’attaquer la localité d’Okapi à environ 16 km au sud-est de Djugu-centre qui commençait déjà à se vider de sa population. En coordination avec des éléments des FARDC et de la police nationale congolaise, vers 8h50, la MONUSCO a dépêché une patrouille vers Okapi. Sentant l’arrivée des casques bleus, les miliciens de la Codeco ont fui, ce qui a ramené le calme dans la zone et permis le retour dans leurs maisons des villageois qui avaient fui.