Ituri : la MONUSCO renforce sa présence dans le territoire de Djugu

Afin de mieux répondre aux enjeux sécuritaires, la MONUSCO renforce sa présence dans le territoire de Djugu (Ituri). Photo / MONUSCO Force

4 fév 2022

Ituri : la MONUSCO renforce sa présence dans le territoire de Djugu

Jean-Tobie Okala

La MONUSCO renforce sa présence dans le territoire de Djugu, principalement dans la zone autour du camp des personnes déplacées de la Plaine Savo, théâtre d’une attaque meurtrière dans la nuit du 1er février dernier. Quelque 90 casques bleus (uruguayens) supplémentaires lourdement équipés viennent d’être redéployés à la base militaire temporaire de la Mission onusienne à Bayoo, à une dizaine de kilomètres de Djugu-centre. C’est l’une des réponses de la Mission à cette attaque qui a causé la mort d’au moins 60 personnes et fait 36 blessés. Parmi les victimes, on compte des personnes à mobilité réduite, des femmes enceintes ou encore des enfants. Tard jeudi soir et tôt ce vendredi 4 février, les casques bleus uruguayens étaient déjà à pied d’œuvre en train de dominer la zone et de rassurer les populations et les déplacés encore transis de peur.

Première à arriver sur le lieu de l’assaut dans la nuit du mardi 1er février, la Force de la MONUSCO a repoussé les assaillants après un échange de tirs au sortir duquel aucune victime n’a été déplorée côté soldats onusiens. Avec les FARDC, des patrouilles robustes ont été organisées toute la nuit du mardi 1er au mercredi 2 février. Elles se poursuivent encore chaque jour autour de ce site de déplacés qui héberge plus de 20,000 personnes. De plus, la MONUSCO a maintenu la communication avec le gouverneur militaire de l'Ituri pour discuter ensemble des arrangements de sécurité et surtout de la nécessité d'une présence accrue des forces de sécurité congolaises dans la zone. Tous ces efforts ont permis le retour progressif au camp des déplacés, lesquels l’avaient déserté à la suite de cette attaque inique.

Mercredi 2 février, la MONUSCO a mobilisé deux hélicoptères pour faciliter l'évacuation médicale de 19 civils blessés vers Bunia. La Mission onusienne reste activement engagée au côté des communautés locales pour les exhorter à intervenir afin de désamorcer les tensions et empêcher une augmentation de la violence communautaire dans ce territoire en proie à la violence depuis des années.

« Nous sommes contents de la présence de la MONUSCO qui nous rassure ; tout n’est pas parfait, mais les soldats uruguayens nous sécurisent. Nous demandons qu’ils puissent continuer à rester ici et surtout à aider au retour de la paix pour nous permettre de rentrer dans nos villages. Nous demandons que la MONUSCO augmente l’effectif de ses militaires ici et nous assiste à rebâtir nos abris parce qu’on a tout perdu dans l’attaque de mardi dernier », ont déclaré, vendredi 4 février, des habitants et déplacés internes contactés à la Plaine Savo où les casques bleus uruguayens ont patrouillé toute la matinée.

A noter enfin que le chef de l'ONU, António Guterres, et la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, ont fermement condamné cette attaque des milices du groupe armé Codeco, Coopérative pour le développement du Congo. António Guterres a « appelé les autorités congolaises à enquêter sur ces incidents et à traduire les responsables en justice, notant le caractère répréhensible de ces attaques sur un site où des civils déjà déplacés par le conflit avaient cherché protection et assistance humanitaire ».