Ituri : les Casques bleus initient des jeunes à la culture de la pastèque pour les éloigner des groupes armés

L’objectif de ce projet est de remplacer les armes par des outils agricoles en misant sur une culture rentable.

17 mai 2025

Ituri : les Casques bleus initient des jeunes à la culture de la pastèque pour les éloigner des groupes armés

Jean-Tobie Okala

Des jeunes du groupement de Tsere, en Ituri, ont récolté plus de deux tonnes de pastèques dans le cadre d’un projet agricole mené par les Casques bleus indonésiens de la MONUSCO. Lancée il y a trois mois, cette initiative communautaire concerne des habitants d’une zone marquée par l’insécurité, à une douzaine de kilomètres de Bunia, capitale provinciale.

L’objectif est de remplacer les armes par des outils agricoles, en misant sur une culture rentable et susceptible d’offrir une source de revenus à des jeunes souvent dépourvus de moyens financiers.

À Bunia, les fruits coûtent relativement cher. Une pastèque se vend en moyenne à 25 000 francs congolais, soit un peu moins de 10 dollars américains. La majorité de ces fruits provient de l’Ouganda voisin.

La clôture de la première phase du projet a eu lieu le 14 mai 2025. Plusieurs centaines d’habitants, dont 300 femmes, y ont participé activement. Jean-Pierre Upar, conseiller de la jeunesse du groupement de Tsere, s’est réjoui du succès de l’initiative : « Nous sommes très contents. Nous avons accueilli ce projet avec beaucoup de satisfaction. La population de Tsere est travailleuse et nous allons faire en sorte de pérenniser cette initiative pour, qu’à l’avenir, même si les Casques bleus revenaient, ils trouvent un projet toujours actif au sein du groupement ».

Le vice-gouverneur de la province, qui a présidé la cérémonie de clôture, a salué cette action de la MONUSCO soulignant qu’elle contribue à la paix et à l’autonomisation des jeunes, en limitant les risques d’enrôlement dans les groupes armés : « C’est ce que nous voulons pour la province : la paix. L’agriculture, la pêche, le travail des champs… C’est ça l’exemple à suivre pour tous », a déclaré le général Raus Chaluwe.

L’officier a également lancé un appel aux jeunes encore engagés dans des groupes armés : « Je demande à tous ceux qui sont encore dans la brousse de revenir. La province a besoin de vous pour avancer. Vous voyez bien qu’avec un hectare on peut produire plus de 500 pastèques. J’ai demandé aux chefs de groupements et de villages d’augmenter à deux ou trois hectares afin que davantage de femmes et de jeunes puissent en bénéficier ».

À cette occasion, les Casques bleus ont également offert des consultations médicales gratuites à 150 habitants, dont 85 femmes. Des médicaments ont été distribués à l’issue de ces consultations.