La MONUSCO renforce les capacités opérationnelles des FARDC pour lutter contre les groupes armés en Ituri

La MONUSCO renforce les capacités opérationnelles des FARDC pour lutter contre les groupes armés en Ituri. Photo MONUSCO/Jean-Tobie Okala

La MONUSCO renforce les capacités opérationnelles des FARDC pour lutter contre les groupes armés en Ituri. Photo MONUSCO/Jean-Tobie Okala

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11 juin 2020

La MONUSCO renforce les capacités opérationnelles des FARDC pour lutter contre les groupes armés en Ituri

Jean-Tobie Okala

Du carburant, des rations alimentaires et de l’eau : c’est ce que la MONUSCO met à la disposition des forces armées de la RDC (FARDC) pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans le cadre de la lutte contre les groupes armés en Ituri. Les premières livraisons (officielles) ont eu lieu ce jeudi 11 juin 2020 au Camp Ndromo, à trois kilomètres de Bunia, en présence d’un représentant du Gouvernement provincial de l’Ituri.

Pendant trois mois, la MONUSCO va apporter ce soutien logistique aux FARDC pour leur permettre non seulement de mener à bien l’opération militaire « Zaruba Ya Ituri » (Tempête de l’Ituri en français) contre les milices qui commettent des tueries et massacres de civils à grande échelle principalement dans les Territoires de Djugu et Mahagi ; mais aussi d’assurer la sécurisation des biens et des personnes le long de la Route Nationale 27.

Si on venait à manquer de carburant, les opérations seraient interrompues, nous ne saurions plus partir de Bunia pour les lignes de front.

« Cet appui de la MONUSCO est un plus qui va beaucoup nous aider. On a besoin de ravitailler nos troupes au front. Si on venait à manquer de carburant, les opérations seraient interrompues, nous ne saurions plus partir de Bunia pour les lignes de front. Cet appui va faire avancer les opérations. Les opérations sans classe 3 comme on dit dans notre jargon, c’est-à-dire sans carburant, c’est une œuvre nulle. Nous saluons cet appui de la MONUSCO envers les FARDC, comme prévu dans son mandat qui lui recommande d’appuyer les FARDC », a déclaré un officier des FARDC présent ce matin pour la première livraison de carburant.

Pendant 90 jours, la MONUSCO va ainsi offrir des milliers de litres de gazole aux Unités des FARDC engagées dans la traque des miliciens qui endeuillent l’Ituri depuis plusieurs années. 

531 civils tués en 6 mois

Ces dernières semaines, les attaques et la nature de la violence commises par des groupes armés sont devenues de plus en plus atroces, se caractérisant notamment par des violences sexuelles, des décapitations et des mutilations de cadavres. Certains témoignages font même état d’actes de cannibalisme.

Selon le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH), entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020, au moins 531 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis mars.

Depuis le début de la crise, la MONUSCO est à Djugu, où des bases militaires ont été installées pour venir en appui aux FARDC et sécuriser les populations civiles, y compris les personnes déplacées. La MONUSCO travaille par ailleurs sans relâche avec les autorités provinciales, locales et coutumières pour mettre fin à la violence.

De jour comme de nuit, des patrouilles pédestres ou motorisées de la MONUSCO sillonnent les rues de Mahagi, Bayoo, Libie, Kondoni, Roe, Fataki, Amee, pour ne citer que ces entités-là, mettant ainsi en deroute les plans d’attaque des miliciens qui n’hésitent pas alors à tirer sur les casques bleus.

A côté de ces opérations purement militaires, la MONUSCO organise aussi des séminaires de formation et ou de sensibilisation des populations locales sur la cohabitation pacifique, les mécanismes et outils de protection des civils…

Dans sa Déclaration faite le 4 juin 2020, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda avait affirmé que son « Bureau va intensifier ses contacts avec les autorités congolaises pour renforcer le travail déjà initié en vue de cartographier les incidents relevant potentiellement de la compétence de la CPI... Une mission de mon Bureau sera déployée en RDC dès que les conditions liées à la crise sanitaire de la COVID-19 le permettront ».

Tout comme la Haute-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme Michelle Bachelet, Fatou Bensouda a déclaré que « certains des incidents impliquant des massacres et d’autres exactions et violations pourraient constituer des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre ».