Le DDRRR en atelier à Bukavu pour discuter des Projets de Réduction de la Violence Communautaire

Le DDRRR en atelier à Bukavu pour discuter des Projets de Réduction de la Violence Communautaire

Le DDRRR en atelier à Bukavu pour discuter des Projets de Réduction de la Violence Communautaire. Photo MONUSCO/Alain Likota

20 oct 2017

Le DDRRR en atelier à Bukavu pour discuter des Projets de Réduction de la Violence Communautaire

Bukavu, le 20 octobre 2017 – A Bukavu, la Section DDRRR a réuni une trentaine d’acteurs intervenant dans la lutte contre les violences communautaires. C’était dans le cadre d’un atelier portant sur les projets de Réduction de Violence Communautaire (CVR) et auquel ont pris part le gouverneur Claude Nyamugabo et le Chef de Bureau de la MONUSCO Sud-Kivu, entre autres.

C’était la première activité de la MONUSCO à laquelle le nouveau gouverneur du Sud-Kivu a pris part depuis son investiture ce mois d’octobre. Des projets qui visent à réduire les violences au sein des communautés, offrir des alternatives économiques pour les jeunes du Sud-Kivu de gagner leur vie dans le respect des lois, motiver des éléments des groupes armés à en sortir pour gagner utilement la vie, etc. s’alignent avec la priorité du gouvernement de Claude Nyamugabo : la sécurité. Profitant de l’occasion, Claude Nyamugabo a salué l'intervention de la Force de la MONUSCO pour empêcher le groupe Mai Mai Yakutumba de prendre la ville d’Uvira.

Avec ses partenaires, la Section de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation exécute actuellement cinq projets de Réduction des Violence Communautaire (CVR) dans quatre territoires du Sud-Kivu, selon des axes prioritaires établis.

Dans le territoire d’Uvira, le projet de paix de Kala est un projet CVR de culture de riz, au bénéfice direct de 100 personnes parmi lesquelles 39 ex-combattants, 30 jeunes à risque et 31 femmes vulnérables. Ce projet bénéficierait indirectement à 2000 cultivateurs de Kala – Uvira. Le second projet CVR dans ce territoire est celui de la réhabilitation du mini-stadium d’Uvira ; il bénéficie directement à 100 ex-combattants, 100 jeunes à risque et 100 femmes vulnérables, mais près d’un demi-million d’habitants de la cité d’Uvira sont indirectement visés.

A Kabare, la construction d’un centre d’apprentissage des métiers à Ninja-Ihembe vise 140 personnes dont 43 ex-combattants tandis que l’extension du centre d’apprentissage des métiers de Shabunda est au profit de 143 ex-combattants, 65 jeunes à risque et 65 femmes vulnérables. Le projet CVR pour le territoire de Kalehe consiste en la construction d’un marché à Lumbishi bénéficiant directement à 110 ex-combattants, entre autres.

Tous ces projets créent de l’emploi et diminuent par la même occasion le risque pour ces jeunes et les ex-combattants de rejoindre les groupes armés. Un autre impact est celui d’accélérer le processus de reddition volontaire des combattants actifs ainsi que l’amélioration de la cohabitation entre les ex-combattants et les autres membres de la communauté. C’est ce qu’a constaté Mukio Kulonga Guershom à Ihembe, coordonnateur de l’ONG Women Vision for Action for All dans le territoire de Kabare, où un bon nombre de combattants se sont démobilisés et travaillent dans le projet CVR. Intéressé par les objectifs des CVR, Lochi Muzaliwa de l’Agence de Coopération des Communes Néerlandaises entrevoit de pousser les réflexions plus loin pour qu’on ne prenne plus les ex-combattants comme cibles mais comme des acteurs de changement social qui peuvent jouer un rôle positif dans la communauté.

Lors de l’atelier, le gouverneur Claude Nyamugabo a indiqué que son gouvernement va tout mettre en œuvre pour que les enfants qui sont dans les groupes armés s’en désolidarisent dans la province du Sud-Kivu.

Alain Likota