Les femmes réfléchissent à innover pour le changement

Les femmes réfléchissent à innover pour le changement. Photo MONUSCO/David FUNDI

15 mar 2019

Les femmes réfléchissent à innover pour le changement

Joseph Albert TSHIMANGA

Kinshasa, le 14 mars 2019 – En RDC, la Journée internationale des droits de femmes a été lancée par le Gouvernement vendredi 08 mars à Kinshasa.

Pour commémorer la 44ème édition de cet événement, plusieurs activités ont été organisées, notamment la cérémonie officielle d'ouverture à l’Académie des Beaux-Arts par l’épouse du chef de l’Etat, Dénise Nyakeru Tshisekedi.

Plus de 5000 personnes, hommes et femmes, ont assisté à cette cérémonie placée sous un thème des plus évocateurs : « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement. »

Pour leur part, la MONUSCO, ONU Femmes et PNUD ont organisé des activités à Kinshasa et dans les provinces, une semaine auparavant, des manifestations culturelles de la section Genre de la MONUSCO sur la masculinité positive avaient eu lieu à Bukavu dans la province du Sud Kivu.

A Kinshasa, l’Organisation des Nations Unies a sensibilisé les femmes journalistes, d'anciennes et nouvelles femmes parlementaires, à réfléchir aux moyens innovants permettant de bâtir intelligemment leurs carrières.

Echanges professionnels à l'IFASIC

Le jeudi 07 mars, l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) a abrité des échanges professionnels entre des femmes journalistes venues de différents médias et des étudiantes.

Ce, à travers une émission grand public de Radio Okapi dénommée « Okapi Service » et animée par Jody Nkashama en présence de quatre journalistes expérimentées invitées. Y ont pris part, près d’une centaine de jeunes étudiantes en journalisme et communication.

’Comment bâtir intelligemment sa carrière de journaliste’’, tel a été le thème sélectionné et sur lequel les participantes ont suffisamment échangé. Elles ont partagé leurs expériences de vie professionnelle, des difficultés rencontrées et des perspectives.

S’exprimant lors des débats, Nancy Odia (journaliste de la RTNC), Feza Micka (Bi-One TV), Francine Buela Konde (RTNC), Suzy Kibira (UCOFEM) ont toutes encouragé les jeunes étudiantes de l’IFASIC d’avoir accepté ces discussions, indiquant que le métier de femme journaliste n’est pas différent de celui des autres journalistes masculins. Les femmes journalistes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de leurs propres droits et leur carrière.

 « Le rôle que vous avez est fondamental pour bâtir intelligemment votre future carrière, pour barrer la route aux différences et stéréotypes à l’encontre des femmes. Vous devez mieux vous former, vous informer et continuer à apprendre tous les jours », a déclaré Françoise Buela Konde.

Nancy Odia a, pour sa part, exhorté les jeunes futures journalistes à ne pas dormir sur leurs lauriers, mais à déployer des efforts innovants pour surmonter des problèmes tels que ceux liés à l’accès à l’information, et à la discrimination.

Les femmes journalistes ont été enthousiastes, fières d’exercer librement leur métier malgré de multiples difficultés rencontrées. Leurs parcours et expériences professionnelles ont plus que jamais motivé des étudiantes. 

Rencontre des femmes parlementaires à l’ISP Gombe

L’expérience et les conditions du travail d’anciennes femmes parlementaires, ainsi que des difficultés rencontrées ont fait l’objet de la troisième activité, à Kinshasa, à l’Institut Supérieure Pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe), le 08 mars 2019. Un groupe de femmes parlementaires se sont rencontrées pour réfléchir, à leur tour, aux moyens qui peuvent innover leurs actions pour le changement.  

Ces femmes ont tiré, de leurs échanges, plusieurs leçons et fait de nombreuses recommandations. L’une d’entre elles, Mme Bernadette Nkoy Mafuta, ancienne parlementaire et vice-gouverneur honoraire de la ville province de Kinshasa, a appelé au besoin pressant d’outiller les femmes parlementaires nouvellement élues.

Selon Mme Mafuta, le travail des femmes parlementaires doit être soutenu par d’autres femmes leaders au sein de la société.

« Le travail qu’elles font doit être porté par d’autres femmes leader au sein des partis politiques et des organisations de la société civile », a-t-elle soutenu.

Cela devrait, selon elle, leur « permettre de trouver des solutions aux problèmes spécifiques qui se posent en rapport avec les besoins réels de la femme », a-t-elle expliqué.

L’oratrice a reconnu que la production des femmes parlementaires reste faible jusque-là. Elle recommande notamment de renforcer les capacités de ces femmes à pouvoir légiférer. Mme Mafuta a aussi épinglé l’importance d’une collaboration avec la société civile qui est régulièrement sur terrain.

La réflexion devrait également proposer des stratégies pour surmonter les difficultés que rencontrent les femmes parlementaires dans leur mission. D’après Solange Masumbuko Miyezi, (nouvelle élue à l’Assemblée nationale) et Me Irène Munyahu (membre de la société civile), ces difficultés sont notamment : des barrières d’ordre politique, des discriminations, la faible et mauvaise représentation des femmes dans les institutions, le manque de vulgarisation des lois et leur non- application en ce qui concerne les droits des femmes.