Lubero : la MONUSCO soutient la justice militaire dans des procès pour violences sexuelles

La MONUSCO intervient pour rendre la justice accessible aux victimes, lutter contre l’impunité et rapprocher la justice des justiciables.

1 juil 2025

Lubero : la MONUSCO soutient la justice militaire dans des procès pour violences sexuelles

Martial Mukeba wa Mukeba

Des audiences foraines du tribunal militaire de Butembo ont débuté jeudi 26 juin dans la cité de Lubero, au Nord-Kivu. Quatre-vingt-douze prévenus, dont 45 militaires congolais et 47 civils, sont poursuivis pour viols, violences sexuelles, enlèvements d’enfants et extorsion de fonds. Ces crimes ont été commis entre 2021 et 2024. Ces audiences, prévues pour durer une dizaine de jours, sont organisées avec le soutien technique, logistique et financier de la section Appui à la justice de la MONUSCO.

Ces procès s’inscrivent dans un contexte marqué par une forte militarisation de cette partie de la province du Nord-Kivu, en lien avec les opérations Sukola I contre les groupes armés. Des sources judiciaires signalent que la cohabitation prolongée entre civils et militaires a favorisé une augmentation des cas de violences sexuelles, notamment envers les mineures.

Saisie officiellement par le tribunal militaire de Butembo, la MONUSCO intervient pour rendre la justice accessible aux victimes, lutter contre l’impunité et rapprocher la justice des justiciables. À travers ces audiences foraines, il s’agit de faciliter la participation des victimes aux procès, de réduire les cas de détention préventive prolongée à la prison urbaine de Butembo et de dissuader les auteurs potentiels d’actes similaires.

L’organisation de ces audiences s’inscrit dans le plan stratégique de la MONUSCO dont l’objectif global est de réduire les violences, de protéger les civils et de renforcer l’État de droit. La MONUSCO fournit un appui technique et logistique, notamment pour le transport des parties au procès, l’organisation des audiences et le suivi juridique.

La Ligue des femmes du Nord-Kivu salue cette initiative. Sa coordinatrice, Hélène Makule, y voit une avancée, tout en appelant à un suivi rigoureux des condamnations. « Nous voulons que les auteurs soient sévèrement punis selon la loi. Trop souvent, on croit qu’ils sont incarcérés, mais ils sont encore en liberté, ce qui met en danger les défenseurs des droits humains », déclare-t-elle. Ce partenariat entre la justice militaire congolaise et la MONUSCO constitue un levier important dans la lutte contre l’impunité.

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