Bunia : quand les Casques bleus soutiennent les initiatives de la jeunesse
Une vingtaine de jeunes de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), suit, depuis le 19 août 2024, une formation en agriculture. L’initiative vient du Parlement des jeunes de cette province en proie à l’insécurité, du fait de la présence des groupes armés depuis de nombreuses années. Elle bénéficie de l’appui des Casques bleus bangladais de la MONUSCO, dont le contingent comprend, entre autres, des agronomes. Cette formation, qui se déroule au camp militaire de Ndoromo, vise à renforcer les compétences de ces jeunes dans le secteur de l’agriculture pour leur prise en charge, afin de contribuer au développement communautaire.
S’occuper, pour éviter l’oisiveté
« Aujourd’hui, certains jeunes veulent tout simplement être dans des bureaux, en oubliant que, pour y être, il faut d’abord commencer par les petites choses d’une manière pratique », explique Gloire Abasi, président du Parlement des jeunes de l’Ituri, qui explique que le manque d’occupations et de perspectives pousse souvent certains jeunes à se faire enrôler dans les groupes armés, ou à se tourner vers la criminalité, le banditisme, toutes choses qui ternissent l’image de la jeunesse.
Les violences causées par les groupes armés dans la région ont provoqué le déplacement de plus de 1.7 million de personnes, dont de nombreuses femmes et enfants. Cette insécurité empêche certains enfants d’aller à l’école. De nombreuses entreprises tournent au ralenti, quand elles n’ont pas simplement fermé. Pour les jeunes, trouver du travail, dans ces conditions, est difficile.
C’est pourquoi la structure provinciale d’encadrement des jeunes s’est tournée vers la Mission onusienne, dont les contingents appuient régulièrement les jeunes à travers des formations en maçonnerie, froid et climatisation, électricité, informatique, menuiserie, entre autres.
Les jeunes ainsi formés pourront se tourner vers les métiers de la terre, ainsi que se lancer dans de petites activités génératrices de revenus, pouvant leur permettre de se mettre à l’abri de la pauvreté et des anti-valeurs. Pendant un mois, ils vont apprendre à cultiver efficacement certains aliments courants, dont les choux-fleurs, les carottes, le piment, les amarantes et autres légumes majoritairement importés d’Ouganda.
L’agriculture, secteur prometteur pour la jeunesse
L’agriculture apparaît alors comme l’un des moyens efficaces pour faire face à cette situation, avec les perspectives qu’elle offre. « Le constat que nous faisons est que les jeunes vivent sous l’emprise du stress. Beaucoup s’interrogent sur leur avenir. Tôt ou tard, la province de l’Ituri sera pacifiée et on aura besoin de nourrir les populations. Comme vous le savez, l’agriculture permet à une communauté de vivre. Notre objectif est que les jeunes soient outillés, pour entreprendre dans l’agriculture, afin de contribuer à l’auto-suffisance alimentaire en Ituri », affirme Gloire Abasi.
Si cette formation n’est pas la première, elle pose la question de l’accompagnement des jeunes, pour leur permettre de mettre en pratique les enseignements reçus, afin d’initier de petites activités génératrices de revenus. D’où l’appel du président du Parlement des jeunes en faveur de projets à impact rapide qui auront le mérite de renforcer davantage la collaboration entre la MONUSCO et les populations locales.