Retrait de la MONUSCO du Tanganyika : mission accomplie, selon Bintou Keita

Selon la cheffe de la MONUSCO, même si tout n’est pas réglé, « ce qui reste à gérer est gérable avec une continuité d’accompagnement ». Photos MONUSCO

22 juin 2022

Retrait de la MONUSCO du Tanganyika : mission accomplie, selon Bintou Keita

Lydie Betyna

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Bintou Keita, a assuré mardi 21 juin 2022 que la MONUSCO se retire de la province du Tanganyika après avoir accompli sa mission. 

« Mission accomplie, très certainement, dans la mesure où nous pouvons de façon responsable partir et, en se disant qu’il y a une continuité du travail par l’autorité provinciale, il y aura un accompagnement du gouvernement national. On ne part pas en laissant tomber. On part d’une façon responsable en sachant que les structures sont là pour continuer à accompagner la province du Tanganyika », a-t-elle affirmé. 

Bintou Keita répondait aux questions des journalistes après la cérémonie officielle de clôture des opérations de la Mission dans le Tanganyika. Elle était accompagnée de ses deux adjoints, Khassim Diagne et Bruno Lemarquis, du ministre congolais des Droits humains, Albert Fabrice Puela, et de la gouverneure de la province du Tanganyika, Julie Ngungwa. 

La cheffe de la MONUSCO a expliqué que, même si tout n’est pas réglé, « ce qui reste à gérer est gérable avec une continuité d’accompagnement ». Selon elle, sur les six territoires de la province du Tanganyika, au moins quatre sont aujourd’hui dans la même situation que les autres provinces où il n’y a pas eu de conflit.  

« Il y a deux territoires, Nyunzu et celui de Kalemie, au nord de Nyunzu, et aussi dans le triangle de la mort, et là on parle de Bendera, où il y a encore des défis au niveau sécuritaire, mais aussi de l’état de droit puisqu’à Bendera, c’est essentiellement de la grande criminalité au-delà des attaques des groupes Mai-Mai », a-t-elle reconnu. 

C’est pour cela que la MONUSCO maintient une présence de ces troupes dans ces régions du nord de la province qui font encore face à une réelle insécurité. « D’une façon responsable, nous disons, pour tout le reste il va continuer à y avoir des agences, fonds et programmes et surtout de l’autorité provinciale, dans la partie gouvernorat, mais aussi l’Assemblée provinciale. Et il y aura encore des rôles pour le gouvernement central dans la continuation du renforcement des capacités de l’appareil sécuritaire ici et particulièrement pour ces deux territoires », a-t-elle expliqué.

Et de conclure : « Les critères majeurs c’est : est-ce que les gens sont oui ou non libres de vaquer à leurs occupations traditionnelles, pouvoir aller aux champs, pouvoir se déplacer, sans avoir à craindre pour leur vie. C’est un élément important de mesure de progrès ». 

Pour sa part, le ministre national des Droits humains a assuré que son gouvernement va accompagner la province du Tanganyika. « La République démocratique du Congo est souveraine. Et c’est dans des incidents de parcours de la vie que l’ONU était obligée de voler au secours de la RDC qui accusait des problèmes sérieux dans sa vie au quotidien. Mais cela ne veut pas dire que lorsqu’on vient vous appuyer, que vous demeuriez des enfants. Il faut que la RDC sache assumer ses responsabilités », a-t-il déclaré. 

Et d’ajouter : « Le gouvernement remercie l’ensemble des partenaires des Nations Unies, à travers la Représentante spéciale. Il revient maintenant au gouvernement congolais d’assumer pleinement ses responsabilités. D’abord le gouvernement national, puisqu’il y a des compétences qui lui sont exclusives telles que la sauvegarde de l’intégrité territoriale, le maintien de l’ordre et la sécurité ; puis il y a des domaines de collaboration et des domaines exclusifs réservés au gouvernement provincial ». 

Enfin, le ministre Albert Fabrice Puela a salué l’arrivée d’une femme, Julie Ngungwa, à la tête de la province du Tanganyika, conformément à la politique nationale d’inclusion des femmes ainsi qu’à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la paix, les femmes et la sécurité. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour les accompagner », a-t-il conclu.