Bâtiments, équipements, formations : à Oicha, la police se félicite de l’appui de la MONUSCO

Le nouveau bâtiment offre des bureaux séparés et une plus grande discrétion dans le traitement de certains dossiers qui nécessitent parfois de la confidentialité. / Photos MONUSCO

16 jan 2024

Bâtiments, équipements, formations : à Oicha, la police se félicite de l’appui de la MONUSCO

Joël Bofengo

Pour souligner l’importance du soutien de la MONUSCO à la police d’Oicha, le commandant du commissariat local recourt à une métaphore animalière : « Une grenouille qui s’isole meurt stérile ». Il met ainsi en avant la collaboration fructueuse entre la police de la MONUSCO et la police congolaise dans cette cité, située à 27 kilomètres de la ville de Beni. L’année dernière, Oicha a notamment bénéficié de la construction d’un nouveau commissariat de police.

« Le mariage entre la PNC [Police nationale congolaise, NDLR] et nos partenaires de la MONUSCO a donné ce fruit, ce beau bâtiment que vous voyez ici », note le commissaire supérieur Michel Mbala en parcourant du regard le nouvel édifice. Depuis douze mois, cinq services et une cinquantaine d’agents et d’officiers y travaillent désormais.

« Avant la construction de ce bâtiment, on travaillait dans des conditions difficiles. On était presqu’étouffé. Dans un même bureau, on pouvait trouver trois ou quatre services », se rappelle l’officier de police.

Actuellement, il occupe seul son bureau, tout comme chacun de ses adjoints. « Les choses ont beaucoup changé. Pour le moment, vous me trouvez seul au bureau. En face de mon bureau, il y a le bureau du commandant second en charge de la police administrative. A côté, il y a celui du commandant second en charge de la police judiciaire », détaille le commissaire supérieur Michel Mbala.

Des bureaux séparés et une plus grande discrétion dans le traitement des dossiers qui nécessitent parfois une certaine confidentialité sont parmi les avantages offerts par le nouveau bâtiment. D’autres points positifs sont également à noter.

Dans les anciens locaux du commissariat de la police d’Oicha, seulement une vingtaine de personnes pouvaient travailler en même temps. Actuellement, ils sont une cinquantaine qui viennent y travailler chaque jour, ce qui permet une plus grande efficacité. C’est du moins le constat fait par le commandant.

L’insécurité a reculé

Le commissaire supérieur Michel Mbala estime que la cité d’Oicha est actuellement mieux sécurisée qu’auparavant. Il se souvient d’une période où il était nécessaire d’avoir une escorte de l’armée ou de la police pour voyager entre Beni et Oicha. « Je dois affirmer qu’il y a un changement. Même si c’est à la population de nous juger, je peux quand même constater qu’à une certaine époque, vous n’auriez pas pu venir tranquillement m’interviewer comme ça à Oicha comme vous le faites à cet instant. Aujourd’hui, vous pouvez circuler tranquillement à pied dans la cité. Ce n’était pas le cas avant. Vous auriez été happés par des ADF », soutient-il. Et la MONUSCO n’est pas étrangère à ce changement positif.

Pour le commandant de la police d’Oicha, les diverses formations organisées par UNPOL en faveur de ses troupes ont considérablement amélioré leur qualité d’intervention. « Nous avions une police mosaïque. Il y en a qui viennent des groupes armés et d’autres qui n’avaient aucune notion en arrivant. Avec l’apport de la MONUSCO et les différentes formations reçues, leur niveau s’est amélioré. A présent, les policiers savent ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne doivent pas faire. Il y a un vrai changement », se réjouit le commissaire supérieur Michel Mbala.

Protection des civils : une priorité

Au cours de l’année 2023, UNPOL a effectivement organisé de nombreuses formations destinées aux policiers d’Oicha, couvrant des domaines tels que le maintien de l’ordre, la sécurisation des élections et la prévention des violences sexuelles basées sur le genre.

Faute de locaux appropriés, certaines de ces formations ont été dispensées dans la ville de Beni. Les policiers d’Oicha devaient s’y rendre pour y participer. Depuis octobre dernier, la police d’Oicha dispose d’une salle de formation pouvant accueillir près de cinquante personnes. Jeudi 11 janvier, la salle a ainsi été équipée. La MONUSCO qui avait financé sa construction a fourni des tables, des chaises, des armoires métalliques, un ordinateur et une imprimante.

Selon l’administrateur assistant du territoire de Beni, le colonel Marcel Kaloni, le partenariat entre la police congolaise et la mission onusienne est «au beau fixe». Le chef de bureau de la MONUSCO à Beni souligne que les bâtiments et formations bénéficiant à la police d’Oicha reflètent surtout la volonté de la mission onusienne de remplir pleinement son mandat de protection des civils, impliquant notamment une police nationale professionnelle et bien formée.

« L’une des institutions qui joue un rôle très important dans la protection des civils est la police. C’est pourquoi, quand la MONUSCO est venue ici, elle a décidé de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement et avec la PNC pour améliorer les conditions de protection des civils. C’est pourquoi on a décidé de construire des bureaux pour la PNC, de donner des formations et de donner du matériel pour le travail. Cela entre dans le cadre du renforcement des capacités de la PNC », a fait savoir Josiah Obat.

Le 12 octobre dernier, lors de la cérémonie d’inauguration de la salle de formation de la police d’Oicha, le général Mody Berethe, chef de la police de la MONUSCO, a insisté sur la nécessité d’avoir une police formée pour relever le défi de la sécurité des biens et des personnes dans une zone où, aux dires mêmes du commandant local de la police, la situation sécuritaire est « inquiétante ».