Bunia: Détenus et surveillants de la prison sensibilisés sur les mesures barrières au COVID-19

Bunia: Détenus et surveillants de la prison sensibilisés sur les mesures barrières au COVID-19. Photo MONUSCO/Jean-Tobie OKALA

11 mai 2020

Bunia: Détenus et surveillants de la prison sensibilisés sur les mesures barrières au COVID-19

JEAN TOBIE OKALA

«Nous restons mobilisés auprès des Congolais contre l’épidémie», du Coronavirus, ne cesse de répéter la Cheffe de la MONUSCO. C'est ainsi que, dans le cadre de la protection des civils, l’Unité pénitentiaire de la Mission à Bunia, en Ituri, a organisé du 9 au 11 mai 2020 une double sensibilisation et formation des détenus et du personnel de surveillance de la Prison sur les mesures préventives contre cette pandémie.

Cette formation avait deux volets : une partie théorique dans laquelle les directives des autorités congolaises (Ministre de la Justice notamment) sur les « mesures de lutte contre le Covid-19 dans les prisons » ont été passées en revue ; et une partie pratique dispensée par les deux médecins de cet établissement carcéral et au cours de laquelle les détenus et le personnel ont été sensibilisés sur les symptômes, les modes de transmission et les comportements à adopter en cas de contamination.

«J’entendais toujours dire que le coronavirus vient de Chine, que ça n’existe pas chez ici nous, que c’est chez les autres,. C’était ma perception. Cette formation m’a d’abord permis de changer cette perception et ensuite de comprendre que le coronavirus est une réalité proche de nous; qu’il est partout et que nous devons faire très attention. Désormais, ma façon de travailler va changer, je ferai très attention dans mes contacts avec les détenus, les visiteurs et même en dehors de la prison », a déclaré Benedicte SAFI, surveillante de prison.

Par petits groupes de 10 personnes par séance (distanciation sociale oblige), les animateurs ont rappelé aux détenus et au personnel de surveillance de la prison de Bunia les gestes barrières pour prévenir toute contamination au sein de cet établissement.

Cette formation nous a permis de renforcer notre capacité à barrer la route à ce virus.

Pour Camile Zonzi, directeur, « cette formation est venue à point nommé. Vous savez que par définition, la prison est un milieu confiné par excellence. Le coronavirus ne peut donc venir que de l’extérieur. Et cette formation nous a outillés sur les mesures barrières, elle nous a permis de renforcer notre capacité à barrer la route à ce virus ».

La prison de Bunia accueille actuellement 1 354 pensionnaires pour une capacité théorique de 220 places. Avec un tel surpeuplement et à cause de la promiscuité, les risques de propagation de la maladie en cas de contamination d’un seul détenu, sont énormes.

Les Nations Unies ne s’y sont pas trompées, le Secrétaire général Antonio Guterres déclarait il y a quelques jours que « la pandémie de Coronavirus pourrait causer des ravages dans les centres de détention ».

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a, à la suite de plusieurs ONGs de défense des droits humains, demandé aux Etats de prendre des mesures en vue de décongestionner les prisons en libérant notamment les détenus incarcérés pour des faits bénins.

C’est ainsi qu’à Bunia, 10 prisonniers ont été élargis par l’auditeur militaire de Garnison le jeudi 7 mai 2020, portant à 182, le nombre de prisonniers libérés de cette prison depuis le 22 mars 2020 dans le cadre de ces mesures de désencombrement.