Carlos Araujo : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.
ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire
La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) se félicite de la reddition du rebelle congolais Bosco Ntaganda et de la décision des Etats-Unis de le transférer à La Haye, où il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en Ituri entre 2001 et 2003.
« La reddition de Bosco Ntaganda et son transfèrement prochain à la CPI permettront de faire avancer le processus de paix en République démocratique du Congo », a déclaré M. Roger Meece, Représentant spécial du Secrétaire général en RDC. « C'est également un message fort adressé aux autres auteurs de violations des droits de l'homme signifiant qu'ils ne peuvent échapper à la justice », a-t-il ajouté. Plus de détails, dans le communiqué de presse.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé, lundi 18 mars, la nomination de Mme Mary Robinson, ancienne Présidente de l'Irlande, comme Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs d'Afrique. Mme Robinson jouera un rôle clef dans l'appui à la mise en œuvre, par ses signataires, de « l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs d'Afrique ». La notice biographique de Mme Robinson vous sera remise à la fin de cette conférence.
Veuillez noter également que la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en matière de violences sexuelles dans les zones de conflits, Zainab Hawa Bangura, effectue du 20 au 30 mars 2013, une visite de travail en République démocratique du Congo. Au cours de cette visite, Mme Bangura se rendra dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, et en Province Orientale. Son agenda prévoit également des rencontres avec les autorités du pays, des Nations Unies, des organisations nationales et internationales ainsi que des médias.
Activités des Composantes de la MONUSCO
QIPs :
Deux projets à impact rapide (QIPs) ont été inaugurés au cours de la semaine du 11 au 15 mars 2013, dans la commune de Bumbu (12 mars 2013) et la commune de Bandalungwa (14 mars 2013).
Le premier est un lot d'équipement ultramoderne destiné au Centre de santé maternité Siloe, situé à la limite des Communes de Bumbu et Makala. Estimé à 25.000 dollars US au total, cet équipement a été remis officiellement par le Chef de la Section Médicale de la MONUSCO, le Dr. Abdoulaye Diallo. Il est constitué, entre autres, d'une couveuse, d'un autoclave électrique (30 litres), d'un appareil d'échographie avec sonde et imprimante, spectrophotomètre, de deux centrifugeuses électriques, etc.
Le deuxième projet concerne la construction d'un bloc de 12 toilettes à l'Institut scientifique de Bandalungwa dont le coût total est de 24.340 dollars US. L'inauguration de ce projet aura lieu au courant de ce mois de mars. C'est l'un des moyens pour la MONUSCO de commémorer la Journée Internationale de la Femme.
Par ailleurs, sur l'ensemble de la Mission, 78 projets repartis dans les 11 provinces ont été approuvés au cours de cette année budgétaire, soit du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013, pour un montant de 1.528.726 dollars. Les détails sur tous les projets dans les documents qui vous seront distribués à la fin de la conférence.
Affaires civiles :
La Section des Affaires civiles a participé le 15 mars dernier, à la rencontre du Secrétariat technique national du Comité de suivi du Symposium de la Société civile de la RDC (STN), organisée sous l'autorité d'un leader des confessions religieuses. Cette réunion s'inscrivait dans le cadre des préparatifs de l'organisation du prochain Forum national de la Société civile. Des chefs d'équipe des Groupes Thématiques nationaux de la Société civile et une déléguée d'une Coordination provinciale de la Société civile y ont pris part. A cette occasion, le Secrétariat Technique National a désigné les animateurs des 5 cellules ou commissions (plaidoyer, communication, logistique, finances, pédagogique et scientifique) chargés de mener à bien le processus qui devra conduire aux ateliers provinciaux et au Forum national.
Par ailleurs, la Section des Affaires civiles a informé le Secrétariat Technique National et le leader des confessions religieuses que le Fonds de la Société civile (FSC), à travers Christian Aid, a marqué son accord pour financer l'organisation de six ateliers de consultations provinciales (Equateur, deux Kasaï, Katanga, Sud-Kivu et Kinshasa). Le FSC contribuera aussi au budget du Forum national qui doit se tenir prochainement à Kinshasa.
Police MONUSCO:
Inauguration ce mercredi 20 mars, de deux commissariats de police au profit de la Police nationale congolaise, dans la Province Orientale (Kisangani et Banalia). Ce projet est mis en œuvre par OIM et UNPOL rentre dans le cadre de la 2ème tranche de financement du programme ISSSS-STAREC.
La 4ème session de formation en informatique à Kinshasa et de la formation de base de longue durée (6 mois) du centre d'instruction de Kapalata, à Kisangani se sont clôturées respectivement le 18 et le 20 mars 2013. Débutée le 19 septembre dernier, cette formation a regroupé 491 apprenants dont 23 femmes. Ces actions rentrent dans le cadre du renforcement des capacités de la Police nationale congolaise.
Activités de l'Equipe-pays
Développement
BIT :
Le Bureau International du Travail (BIT) a procédé, le mardi 19 mars 2013 à Lubumbashi, au lancement officiel du Programme d'Activités pour l'Emploi des Jeunes au Katanga (PAEJK), un programme qui s'inscrit dans le cadre du Plan d'action pour la mise en œuvre de la Politique nationale de l'Emploi et de la Formation professionnelle (PNEFP) et du volet « Emploi » du Document Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté 2, DSCRP II.
Ce Programme, approuvé par le Gouvernement du Royaume de Belgique, est financé à la hauteur d'un montant total d'US $ 5 170 428, pour une durée de 36 mois. La cérémonie de lancement officiel des activités du PAEJK qui a eu lieu à Lubumbashi, le mardi 19 mars 2013, en présence du Ministre belge de la Coopération a été suivie par la visite de quelques réalisations du projet sur le terrain, près de quatre mois après son démarrage.
Le programme vise à produire des résultats visibles et rapides par rapport à ses quatre objectifs spécifiques, à savoir : le renforcement des capacités entrepreneuriales des jeunes femmes et hommes ; l'accès accru des jeunes entrepreneurs à la micro finance ; une plus grande employabilité des jeunes sortants des établissements de formation professionnelle ; et une amélioration de la gouvernance provinciale du marché du travail.
UNMACC :
UNMACC annonce le lancement, le lundi 25 et mardi 26 mars 2013, de l'enquête nationale sur la contamination par mines anti personnelles en République démocratique du Congo, sous le haut patronage du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo.
Cette enquête, qui se focalise sur une évaluation de la contamination par mines et sous-munitions, va se dérouler pendant 7 mois, soit de mai à novembre 2013. Elle couvrira 10 des 11 provinces du pays, à l'exception du Bas-Congo, où la dépollution des mines et sous munitions est déjà terminée et cette province sera officiellement déclarée, le lundi 25 mars « province sans mines ni sous munitions ».
UNESCO :
« Bâtir l'avenir : comment mieux assurer l'éducation des filles, de l'alphabétisation à l'enseignement supérieur ? ». Tel est le thème d'une table ronde qui se tient à Paris, ce mercredi 20 mars 2013, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Francophonie. Environ 400 femmes francophones du monde entier prennent part à cette rencontre organisée par l'UNESCO, en partenariat avec le Ministère français des Affaires étrangères et l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Cette rencontre offre au public l'opportunité d'échanger avec des femmes expertes sur la question de l'éducation des filles et des femmes dans les pays en développement. Les intervenantes aborderont spécialement les enjeux liés à l'alphabétisation des femmes, la prévention du décrochage scolaire chez les jeunes filles et l'accès des femmes à l'enseignement supérieur, en particulier dans les domaines de la science et la technologie.
Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO ouvrira le Forum, avec Yamina Benguigui, Ministre de la Francophonie, Abdou Diouf, Secrétaire général de l'OIF, et Michelle Bachelet, Secrétaire générale Adjointe et Directrice Exécutive de l'ONU Femme. Pour conclure ce Forum, un plan d'action pour promouvoir la parole des filles et des femmes dans tous les domaines de la vie sera soumis à François Hollande, Président de la République Française, et à Abdou Diouf.
Sur la question de l'éducation des filles en RD Congo, les données disponibles, produites par le Ministère de l'EPSP avec l'appui technique de l'UNESCO et l'appui financier de l'UNICEF, indiquent qu'il y a une augmentation du nombre des filles à l'école. L'indice de parité est de 1,06 au niveau du pré-primaire, de 0,93 au niveau du primaire, de 0,81 au niveau secondaire et il demeure très faible au niveau du supérieur où plus on monte en formation, plus on a moins de filles. En ce qui concerne l'alphabétisation, 51% des jeunes filles âgées de 15 à 24 ans sont alphabétisées, mais de manière générale, les femmes sont moins alphabétisées que les hommes en RD Congo, aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
Deux autres journées internationales célébrées ce jeudi 21 mars. D'abord, la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, qui est l'une des plus anciennes Journées internationales célébrées par les Nations Unies. Elle nous ramène aux sources des principes qui fondent la solidarité internationale et la vie en société. Elle incarne aussi la raison d'être de l'UNESCO, dans son effort pour construire les conditions de la compréhension mutuelle et de la tolérance dans l'esprit des hommes et des femmes.
Ensuite, la Journée internationale de la poésie, ce genre littéraire très ancien aux formes variées, écrit généralement en vers et qui s'est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations, les aires culturelles et les individus. Conçue comme vecteur privilégié de dialogue interculturel et de diffusion des valeurs humanistes, « la poésie est l'une des plus pures expressions de la liberté de la langue. Elle est un élément constitutif de l'identité des peuples, elle incarne l'énergie créative de la culture, dans sa faculté à se renouveler sans cesse », souligne la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans son message consacré à cette journée.
Les textes des différents messages de la Directrice générale de l'UNESCO vous seront distribués à l'issue de la Conférence de presse.
Situation militaire
L'Ouest de la République Démocratique du Congo, a été jugé globalement calme pendant la période sous examen.
En Province Orientale, certes une stabilité relative a été observée durant la semaine écoulée ; toutefois, la situation sécuritaire dans cette partie du territoire demeure imprévisible.
Par ailleurs, les différents rapports font état d'une augmentation significative d'activités liées au banditisme dans les districts des Haut et Bas-Uélé.
A cet effet, la Force de la MONUSCO a relancé dans le district du Haut-Uélé, notamment dans le triangle Niangara, Bangadi, Ngilima ; l'opération unilatérale dénommée « Chuma Ngumi » (Poing d'Acier), dans le but d'interdire toute liberté d'action aux groupes armés présents dans le secteur, mais surtout de protéger les populations civiles.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, un (01) officier des FARDC, commandant d'un détachement devant prendre part aux funérailles d'un de leurs camarades tué la veille au cours d'une patrouille, a été abattu à Rumu, situé à 100 kilomètres au Nord d'Aru, par des éléments armés non identifiés .Un (01) civil a également trouvé la mort au cours de cette attaque, ainsi qu'un (01) militaire FARDC blessé, qui succombera plus tard à ses blessures.
En Ituri, les tensions intercommunautaires entre les tribus Hema et Ngiti, aggravées par la recrudescence d'activités criminelles perpétrées par les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) et celles d'autres groupes armés ; ont singulièrement caractérisé l'environnement sécuritaire au Sud du territoire d'Irumu.
A cet effet, la MONUSCO et les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) mènent des patrouilles intensives dans ce secteur et ce ; dans le cadre de l'opération conjointe dénommée « Eagle Claw » (Les Serres de l'Aigle).
En outre, des séances de sensibilisation à l'endroit des notables et des populations des localités situées au Sud d'Irumu, notamment celles de Gety, Aveba et Bukiringi, ont été initiées pour décourager tout soutien aux activités du FRPI.
Depuis le 11 mars 2013, la Force onusienne a établi un poste opérationnel dans la région du port de Mahagi, dans le but d'en assurer le contrôle par la conduite régulière de patrouilles motorisées et à pied, mais aussi dissuader toute activité des groupes armés, et protéger les populations civiles riveraines.
Le 14 mars 2013, la Brigade d'Ituri de la Force de la MONUSCO a organisé des campagnes médicales à Bunia et Mahagi, au cours desquelles plusieurs patients souffrant de pathologies diverses ont été consultés et ont reçu des traitements appropriés, à titre gracieux.
Les dissensions internes au Mouvement du 23 Mars (M23), et les combats fratricides que se sont livrées ses deux factions rivales, ont rendu la situation sécuritaire tendue et préoccupante au Nord-Kivu.
Dans cette province les Casques bleus de la MONUSCO poursuivent la conduite de leurs opérations unilatérales ; notamment « Wide awake » (Réveil total) par le déploiement de patrouilles d'intervention rapide dans la ville de Goma, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Protection Interne de cette agglomération urbaine, afin de prévenir toute menace, et d'y maintenir la paix et la stabilité.
A travers l'opération « Formidable » (Formidable),la compagnie de Génie du contingent Sud-africain de la MONUSCO poursuit son chantier d'édification d'un mur autour du périmètre de l'aéroport de Goma, dans le but de prévenir et dissuader toute velléité d'attaques des groupes armés contre cette infrastructure importante, notamment le M23.
Dans le cadre de l'opération « Silent Guns » (Armes silencieuses), d'autres patrouilles mobiles d'intervention rapide et des Observateurs Militaires sont continuellement en mouvement à l'intérieur et autour de Goma. Un détachement des unités des Forces Spéciales Jordaniennes est en déploiement sur les hauteurs de Rusayo et Moja, en vue d'interdire tout mouvement des groupes armés.
Des troupes du 2ème bataillon Indien sont également pré-positionnées à Katale et Kiwanja, dans le but de surveiller tout déplacement nocturne du M23 sur l'axe Goma-Rutshuru, afin d'anticiper sur toute menace susceptible de compromettre l'environnement sécuritaire.
Le 13 mars 2013, en prévision du déploiement de la Brigade d'Intervention de la Force au Nord-Kivu, une équipe conduite par le Général de Division Abdi Mohamed de la Tanzanie et composée de dix-huit (18) officiers, a effectué une mission de reconnaissance de quelques jours, au cours de laquelle des briefings exhaustifs sur la situation sécuritaire prévalant dans la province leur ont été livrés par la Brigade du Nord Kivu de la MONUSCO.
Le 14 mars 2013, à 6h05 les combats ont repris entre les deux factions rivales du M23, celle pro-Bosco Ntaganda et l'autre pro-Sultani Makenga.
Aux environs de 8h00, les collines de Ngugo, Gikeri et Rugari ont été conquises par la faction Makenga, qui a repoussé celle de Ntaganda vers le Sud en direction de Kakomero, et dès 12h00 prendra le contrôle des localités situées dans la région de Rugari.
A 17h00, à l'approche des troupes de Makenga, les éléments fidèles à Bosco Ntaganda ont commencé à se retirer de Kibumba pour fuir en direction de Gasizi. La fin des combats observée autour de 19h00 aura provoqué le déplacement d'environ deux cents cinquante personnes (250), de Kibumba vers Goma.
A l'issue de ces affrontements, Bosco Ntaganda a perdu plusieurs positions stratégiques y compris ses bastions de Kibumba et Kanyaruchina
La Force de la MONUSCO a déployé des patrouilles énergiques dans le but d'escorter en toute sécurité les populations locales fuyant les combats en direction de Goma.