CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 22 AOUT 2012

22 aoû 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 22 AOUT 2012


Madnodje Mounoubai
: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Activités des Composantes de la MONUSCO
Affaires civiles :
Du 17 au 18 août 2012, le bureau des Affaires Civiles de la MONUSCO a apporté un appui technique, matériel et financier dans la tenue de l' « Atelier préparatoire à la participation de la Société civile dans le processus de la mise en œuvre national du ''New Deal'' pour l'engagement international en faveur des états fragiles », organisé à Kinshasa par les Groupes thématiques de travail de la Société civile, le lendemain du lancement officiel dudit processus par le Ministre du Plan.
Le ''New Deal'' est le processus d'engagement international dans les Etats fragiles, qui a été conçu par les pays du réseau G7+ (dont la RDC est membre) dans le cadre de la concertation dénommé « Dialogue » International sur la Construction de l'Etat et la Consolidation de la Paix des Etats fragiles. Il engage les acteurs nationaux et internationaux sur une nouvelle façon de travailler ensemble pour soutenir la construction des Etats fragiles. Il préconise notamment d'utiliser les 5 objectifs de consolidation de la paix et de renforcement de l'Etat comme fondement pour le développement. Ces objectifs sont notamment la légitimité politique, la sécurité, la justice, les fondements économiques ainsi que les revenus et services.
En soutenant cette activité de la Société civile, la MONUSCO répond à un des aspects de son mandat, à savoir l'appui à la restauration et consolidation de l'autorité de l'Etat et à la mise en œuvre des programmes de stabilisation et de consolidation de la paix. De ce fait, la MONUSCO contribue substantiellement au renforcement des capacités de la Société civile afin de l'amener à la compréhension du processus ''New Deal'' et de son rôle en vue de sa participation effective dans tout le processus.
La contribution du bureau des Affaires civiles à cet atelier portait sur l'analyse des conflits non-armés en RDC (causes, acteurs, analyse des risques de fragilité). Cet appui se poursuivra afin de parachever les travaux de l'atelier sur l'analyse des facteurs de fragilité du pays et l'identification des actions prioritaires pour l'atteinte de 5 objectifs du ''New Deal'' en RDC, avant la participation de la Société civile dans l'atelier national portant sur la définition des indicateurs et la matrice de fragilité et l'atelier technique de mise en œuvre du ''New Deal'' qu'organise le Ministère du Plan à la fin du mois d'août. Dans les limites de son mandat, le bureau des Affaires civiles s'engage à accompagner la Société civile tout au long du processus pour la stabilisation et la consolidation de la paix en RDC.
Police MONUSCO :
Le contingent de la Force de Police Constituée (FPU) Bangladeshi de la Police MONUSCO a procédé le mercredi 15 août dernier, à la clinique médico-chirurgicale de la Police d'Intervention Rapide (PIR) de la Police Nationale Congolaise (PNC), à une consultation médicale gratuite et à une remise de don de médicaments au dit centre de santé.
Une action, du même genre, est prévue le 29 août 2012, par le contingent FPU Indien de la Police MONUSCO, à l'endroit du 14ème bataillon de la Police d'Intervention Rapide, basé à Maluku, à 60 kilomètres de Kinshasa. Ces actions humanitaires des FPUs Bangladeshi et Indienne rentrent dans le cadre du renforcement des relations entre les deux Polices.

Activités de l'Equipe-Pays
Humanitaire
Le Coordonnateur humanitaire en République Démocratique du Congo, Fidèle Sarassoro, en visite au Katanga où la situation humanitaire se détériore suite à l'insécurité.
Le Coordonnateur de l'action humanitaire en République Démocratique du Congo, M. Fidèle Sarassoro, a entamé le 21 août, une mission humanitaire de trois jours dans la Province du Katanga, afin d'attirer l'attention des partenaires humanitaires, des autorités congolaises et des donateurs sur les besoins humanitaires croissants liés à l'augmentation exponentielle de la population déplacée interne du fait de l'insécurité. Au cours de cette visite, M. Sarassoro mettra notamment l'accent sur la nécessité de renforcer la protection des populations civiles dans des zones affectées par l'insécurité.

Le centre de la Province du Katanga est actuellement en proie à l'insécurité lié à l'activisme des groupes armés qui provoque des mouvements de populations. Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) y est passé de 71 692 au 31 mars à 149 812 fin juin, soit un accroissement de plus de 100% en un trimestre. Par ailleurs, la population civile continue à être victime des cas de tracasserie, pillage, viols, et autres violations des droits de l'homme de la part des groupes armés et des éléments de l'armée nationale.

Après des entretiens, ce 21 août à Lubumbashi, avec notamment la communauté humanitaire, le Coordonnateur humanitaire visite ce mercredi 22 août, le site des déplacés internes de Mpenge situé à 15 km de Mitwaba. Il clôturera sa visite le 23 août à Kalemie, une zone qui accueille près de 50 000 PDI.
Fièvre hémorragique à virus Ebola en Province Orientale : 15 cas cumulés dont 10 décès alors que l'épidémie s'étend sur les zones de santé de Pawa et de Viadana dans le District du Bas-Uélé.
Un total de 15 cas cumulés avec des signes hémorragiques dont 10 décès, a été rapporté au 20 août 2012 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit un taux de létalité de plus de 66%, selon la dernière réunion du Comité de crise qui s'est ténue à Kisangani sous la présidence du ministre provincial de la santé. Cette réunion avait pour objectif de faire un état des lieux de la situation de l'épidémie et de réfléchir sur la réponse à apporter.
Par ailleurs, outre les Zones de santé de Dungu et d'Isiro – épicentre de la maladie –, l'épidémie aurait atteint deux zones de santé voisines, celle de Pawa et de Viadana dans le District du Bas-Uélé. Ces zones ont rapporté respectivement deux et un cas dont autant de décès. Des alertes auraient également été enregistrées dans d'autres zones de santé voisines.
L'épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola, souche de Bundibugyo, a été officiellement déclarée le 17 août dernier par le Ministre congolais de la santé publique. Depuis lors, deux comités d'urgence ont été mis en place à Kinshasa et à Kisangani pour répondre à cette flambée. L'OMS, MSF, CDC-Atlanta et d'autres partenaires ont dépêché des experts sur place et apportent leur appui technique, logistique et financier aux autorités pour enrayer l'épidémie. Le Ministre de la Santé Publique et le Représentant de l'OMS en RDC sont attendus à Isiro ce jeudi 23 août pour une mission d'évaluation rapide en vue de renforcer la lutte contre cette épidémie.
Développement
La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est commémorée le 23 août de chaque année.
Pour votre mémoire, c'est dans la nuit du 23 août 1791 qu'a commencé à Saint Domingue (aujourd'hui Haïti et République dominicaine) l'insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l'abolition de la traite négrière transatlantique. La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire de tous les peuples.
Conformément aux objectifs du projet interculturel "'La route de l'esclave", elle doit être l'occasion d'une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d'une analyse des interactions qu'elle a générées entre l'Afrique, l'Europe, les Amériques et les Caraïbes. Dans son message prononcé à l'occasion de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, la Directrice générale de l'UNESCO, Madame Irina Bokova, souligne que cette journée s'inscrit en 2012 dans le cadre de la préparation de la Décennie des personnes d'ascendance africaine (2013-2022) que l'ONU doit proclamer cette année. Cette initiative doit être le moyen de remobiliser toutes les énergies au service d'engagements politiques plus forts et plus durables en faveur des personnes d'ascendance africaine.

Elle invite en ce jour les gouvernements, les organisations de la Société civile et les partenaires publics et privés à redoubler d'efforts pour la réconciliation, la solidarité et l'épanouissement des peuples concernés par cette histoire.

Le message de la Directrice Générale de l'UNESCO vous sera remis à la fin de cette conférence.
Situation militaire
L'Ouest de la République Démocratique du Congo, a été jugé calme la semaine dernière, exception faite d'incidents sporadiques liés à des actes de banditisme et de pillages, ainsi que des conflits fonciers et ethniques.
Au Kasaï Occidental, le 13 août 2012, le Commandant de la 4ème Région Militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le Colonel Tchibangu John, a fait défection en compagnie d'autres militaires de l'armée nationale. Selon les derniers rapports, cet officier aurait créé le ''Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes''.
En Province Orientale, l'environnement sécuritaire a connu une légère perturbation à cause d' incidents mineurs perpétrés par les éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), passant ainsi d' une phase de stabilité durant la semaine écoulée à celle de calme relatif pour la période sous examen dans le triangle Bangadi-Ngilima-Niangero, et dans la région Bangadi-Duru,
Les opérations « Bienvenue à la paix » et « Chuma Ngumi » (Iron Fist, Poing d'Acier) menées conjointement dans la région de Dungu par la Force de la MONUSCO et les FARDC, dans le but d'inciter à la reddition volontaire les éléments de la LRA, et d'assurer la protection des populations civiles, se sont normalement poursuivies durant la semaine écoulée.
La présence des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) continue d'être rapportée dans certaines localités au Sud du territoire d'Irumu en Ituri, notamment à Gety, Aveba, Kagaba, Bukiringi, Chekele, Kagoro et Nyamavi.
La Force de la MONUSCO et les FARDC poursuivent conjointement dans cette région, leurs efforts de sensibilisation dans le cadre de l'opération « Eagle Claw » (Les Serres de l'aigle), visant à convaincre les civils de ne pas rallier les miliciens du FRPI, mais aussi de dissuader toute commission d'actes de violence par ces derniers sur les populations.
La tension est demeurée perceptible la semaine dernière au Nord-Kivu, mais la situation sécuritaire reste sous le contrôle de la Force de la MONUSCO et des forces gouvernementales congolaises.
La Brigade de la MONUSCO du Nord-Kivu a intensifié ses patrouilles dans le territoire de Rutshuru, dans le but de dissuader l'expansion des activités du M23 vers d'autres régions menacées, et de sécuriser les populations locales.
Les troupes de la Force onusienne sont également déployées autour de Goma, afin d'empêcher toute incursion d'éléments du M23, et de protéger la ville ainsi que ses habitants. Elles maintiennent une présence vigoureuse dans les régions affectées, dans le but de rassurer les populations civiles, et d'interdire toute velléité des groupes armés susceptible de menacer leur sécurité.
Dans le cadre de l'opération unilatérale dénommée « Nguvu Ukuta » (Strong wall, Muraille renforcée), la Force de la MONUSCO a dès le 15 août 2012, établi des postes opérationnels à Kibati et Mugunga, dans le but de contrôler ces zones et d'assurer la protection des populations civiles.
Les 15 et 16 août 2012, le Commandant de la Force de la MONUSCO a effectué une tournée d'inspection à Goma et à Kiwanja, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire prévalant dans ces localités.
Le 18 Aout 2012, la MONUSCO a mené des patrouilles aériennes au-dessus des régions d'Otobora et de Walikale, avec pour objectif de reconnaitre la zone, et de rassurer les populations locales.
Au chapitre des redditions, entre les 14 et 18 août 2012, un grand nombre d'éléments armés issus des rangs du M23 (parmi lesquels deux (02) enfants soldats), du groupe Mayi-Mayi Forces de Défense Nationale (FDN), des FDLR et de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), s'est rendu aux postes opérationnels de la Force de la MONUSCO de Rugari, Katale et Masisi, ainsi qu'aux FARDC.
Malgré un environnement sécuritaire volatile et imprévisible au Sud-Kivu, la Force de la MONUSCO et les FARDC maintiennent le contrôle de la situation dans cette province.
Le redéploiement tactique des FARDC au Nord-Kivu a créé un vide sécuritaire à travers la province, qui a conséquemment favorisé la recrudescence des activités des FDLR et des Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans les territoires de Kalehe, Walungu, Mwenga, Shabunda et Fizi.
En dépit de la suspension temporaire de l'opération conjointe « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), la Force de la MONUSCO continue de mener des patrouilles intensives à partir des postes conjoints de commandement de Bunyakiri, Walungu et Mwenga ; ainsi que d'autres postes opérationnels établis à travers la province, pour mieux sécuriser les populations civiles.
Le 13 août 2012, pendant l'attaque simultanée menée par les FARDC au Nord-est de Sebele et au Nord-ouest de Ngandja contre les Mayi-Mayi Yakutumba, cinq (05) militaires FARDC et treize (13) Mayi-Mayi ont été tués, cent soixante-cinq (165) armes AK-47 récupérées, et un (01) ''Colonel'' Mayi-Mayi, dénommé Samosun, appréhendé.
Les 14, 15 et 17 août 2012, dans le cadre de l'opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Safari Kitoko » (Good trip, Bon voyage) lancée sur les Lacs Kivu, et Tanganyika, ainsi que le long de la frontière entre le Congo et le Rwanda, des patrouilles ont été menées par la compagnie Uruguayenne de Patrouille Navale (URPAC), le bataillon Uruguayen de la Force de la MONUSCO et la Force Navale FARDC, sur l'axe Minova-Sake-Goma, dans la région de Goma ainsi que le long de la frontière avec le Rwanda jusqu'à Talilgeza. L'objectif était d'évaluer la situation sécuritaire et de dissuader les activités des groupes armés sur ces axes navigables.
En outre, dans les territoires de Walungu, Fizi, et Kabare, la Force de la MONUSCO poursuit ses opérations unilatérales dénommées « Kimbilio salama » (Refuge sûr), « Mkesha » (Protecteur), « Kuwamacho 1 » (Vigilance 1), « Outreach » (Présence sur le terrain), « Restoration of roads » (Réhabilitation des axes) et « Swift protection » (Protection rapide), en menant des patrouilles intensives à partir de ses postes opérationnels établis dans ces territoires.
L'environnement sécuritaire demeure relativement calme dans le Secteur de Katanga, mais reste toujours volatile, à cause de la recrudescence des activités des FDLR sur les collines de la Mitumba, et des Mayi-Mayi dans les régions de Manono et de Pweto.
Le Secteur 2 est demeuré relativement calme.
Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1325 patrouilles armées, dont 548 nocturnes et fourni 60 escortes, pendant que 297 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.