CONFERENCE DE PRESSE MONUSCO DU MERCREDI 02 MARS 2011

2 mar 2011

CONFERENCE DE PRESSE MONUSCO DU MERCREDI 02 MARS 2011

Toure Penangnini: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Au cours de cette conférence de presse, nous vous parlerons des points suivants:

- Activités des composantes de la MONUSCO
- Situation militaire

Activités des composantes de la MONUSCO
Information Publique
La Radio Okapi a fêté le 25 février dernier son neuvième anniversaire d'existence. Plusieurs cérémonies ont été organisées à travers le pays pour marquer cet événement. Nul n'a besoin de présenter cette Radio que les Congolais, dans leur vaste majorité, se sont appropriée. Je profite donc de ce plateau pour saluer la qualité du travail et le professionnalisme de toute l'équipe de Radio Okapi.Radio Okapi est un réseau radiophonique de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO), fruit d'un partenariat entre celle-ci et la Fondation Hirondelle.
A l'instar des autres régions du pays où la Radio est implantée, Kinshasa a marqué cet anniversaire au centre Walonie Bruxelles, en présence de plusieurs personnalités de la MONUSCO, de représentants d'ONG partenaires et de bailleurs de fonds. La MONUSCO était représentée par Monsieur Fidèle Sarassoro, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que plusieurs autres Chefs de Divisions de la Mission venus exprimer leur soutien et leur adhésion à ce projet de radio dont la réputation va au-delà des frontières congolaises.
Radio Okapi est l'une des chevilles ouvrières de la Division de l'Information publique de la MONUSCO, et à ce titre, elle joue un rôle fondamental dans l'instauration de la paix dans le paysage sociopolitique, conformément au mandat de la Mission.
Droits de l'Homme
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) se félicite de l'ouverture du procès, le 28 février 2011, devant la Cour Militaire du Sud-Kivu, siégeant en audience foraine à Kalehe, province du Sud-Kivu, de 11 officiers des Forces armées de la RDC pour crimes contre l'humanité par viol, pillage, destruction d'écoles, enlèvements d'enfants et autres atteintes à l'intégrité physique commis à Katasomwa (25 km sud-ouest de Kalehe centre), du 26 au 29 septembre 2009.

Parmi les accusés, seuls trois comparaissent devant le tribunal, dont un Lieutenant-colonel. Les huit autres accusés, en fuite, seront jugés in absentia. Cette audience est organisée avec le soutien financier, logistique et matériel de la MONUSCO, du BCNUDH, de l'Agence canadienne pour le développement international (ACDI), du PNUD et d'Avocats Sans Frontières (ASF). Le BCNUDH assurera le suivi des audiences tout au long du procès qui devrait se poursuivre jusqu'au 9 mars 2011.Des patrouilles seront conduites par la Brigade du Sud-Kivu de la MONUSCO devant le cachot du Tribunal de paix où sont détenus les prévenus.
Le 3 mars 2011, un panel d'experts sur les droits de l'Homme et la Protection présentera, à Genève, les résultats et recommandations de son étude sur les besoins des victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC), en présence du ministre de la Justice et des Droits de l'Homme de la RDC, M. Bambi Lessa Luzolo, et de la Haut-commissaire aux Droits de l'Homme, Mme Navy Pillay. Cette étude fait suite à la mission du panel d'experts en RDC, en septembre 2010, au cours de laquelle ils ont rencontré des victimes, des membres d'ONG et des autorités congolaises. Le rapport sera disponible sur le site du Haut-commissariat aux droits de l'homme (www.ohchr.org) le 3 mars à partir de 13h.
Affaires civiles
Une vingtaine de chefs coutumiers et autorités administratives des territoires de Masisi et Rutshuru suivent une formation de trois jours, depuis lundi 28 février à Goma. Organisée par le PNUD et la section Affaires civiles de la MONUSCO, cette formation porte sur le renforcement des capacités des cadres à la base par rapport à leur rôle dans l'administration en tant qu'officiers judiciaires dans des zones sorties de conflits. La formation porte notamment sur le maintien de l'ordre public et la protection civile.
Etat de droit
37 magistrats de l'auditorat et de la cour militaire du Katanga viennent d'être formés en droit pénal international. Cette formation vise le renforcement des capacités du système judiciaire congolais ainsi que la restauration d'un Etat de droit. Cette formation a été organisée par la section Etat de droit de la MONUSCO/Lubumbashi en collaboration avec des formateurs congolais, mais également des militaires américains du Département de la Défense des Etats-Unis, sous la supervision du Ministère de la Défense et des Anciens combattants de la RDC.
Stabilisation
La RD Congo et ses nombreux partenaires du programme STAREC, dont la MONUSCO, inaugurent, ce jeudi 3 mars, des bâtiments dans le territoire Walungu, à environ 45 km au Sud-Ouest de Bukavu. La remise officielle d'un bâtiment administratif, d'un tribunal de Paix et d'un Commissariat aux autorités locales, matérialisent les premiers travaux de STAREC à Walungu.
Les efforts des Nations Unies et de leurs partenaires se sont concentrés sur six « axes prioritaires », notamment dans le Nord-Kivu (Sake-Massisi, Rutshuru-Ishasa), le Sud-Kivu (Miti-Hombo, Burhale-Shabunda et Baraka-Fizi-Minembwe) et l´Ituri (Bunia-Boga) où les différents partenaires de mise en œuvre complètent leurs activités en synergie et en séquence. Pour le Sud Kivu, il s'agit de la construction de bâtiments pour l'administration, la police et la justice sur ces trois axes prioritaires et d'un appui pour la formation et le déploiement des agents de l'état dans ces bâtiments : les fonctionnaires, les policiers et les magistrats.
Division électorale
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) procède actuellement au ramassage des CD contenant les données des électeurs enregistrés dans la province du Maniema avec l'appui de la section électorale de la MONUSCO à Kindu.
UNPOL
Les activités de conceptualisation du cadre légal et opérationnel de la Police nationale congolaise (PNC) se sont poursuivies cette semaine au sein des groupes de travail du Secrétariat Exécutif du Comité de Suivi pour la Réforme de la Police. Les travaux ont porté essentiellement sur l'élaboration de l'avant-projet de décret relatif à l'organisation et au fonctionnement du futur Commissariat général de la PNC, la finalisation des blocs programmes de formation et l'harmonisation des modules existants sur la police de proximité ainsi que la rédaction des rapports annuels d'activités et des plans d'action des groupes de travail.
A Goma, le Groupe de Travail Violences Sexuelles, Protection de l'Enfance et des Droits de l'Homme a participé du 22 au 26 février dernier, à un atelier sur la protection judiciaire des enfants en RDC, organisé en partenariat avec l'UNICEF. Cet atelier visait à attirer l'attention des acteurs de la protection de l'Enfant sur la situation de l'Enfant congolais.
Une mission conjointe d'évaluation composée de la Police de la MONUSCO, des Sections Droits de l'Homme, Affaires civiles, Information publique, Sécurité, du PNUD, de l'UNICEF, de la PNC et du Parquet de Grande Instance de Mbandaka, s'est rendue du 25 au 28 février derniers à Djoa, localité située à 250 km à l'Ouest de Mbandaka. L'objectif principal de la mission était de vérifier les allégations de graves violations des Droits de l'Homme commises par des éléments de la PNC sur la communauté Pygmée. En effet, selon des informations qui nous parviennent, la communauté Pygmée subirait des violences et tracasseries de toutes sortes de la part des éléments du Sous Commissariat de Djoa, qui agissent sur ordre de leur Commissaire.
Autres activités des Nations unies
Une mission conjointe MONUSCO-Agences des Nations Unies-Société civile du Sud Ubangui et quelques ONGs, s'est effectuée le 26 février dernier à Monzaya, dans le territoire de Dongo, en province de l'Equateur dans le cadre de la réconciliation entre les communautés Enyele et Monzaya, en conflit armé depuis fin 2009. Ce processus était entamé par la MONUSCO au lendemain du déclenchement des hostilités, il y a un peu plus d'un an, à travers sa section des Affaires civiles et des séminaires de médiation, résolution de conflits ou encore de réconciliation communautaire organisés à l'intention de ces communautés.
La cérémonie de réconciliation a eu lieu le week-end dernier à Monzaya, où les notables des deux Communautés ont lu solennellement une déclaration dans laquelle ils s'engagent à ne plus recourir à la violence. Cette réconciliation est le couronnement des efforts de la Mission onusienne en RDC, avec bien sûr l'appui de ses principaux partenaires dans la gestion de cette crise que sont les différentes Agences des Nations Unies opérant dans le territoire de Dongo (PNUD, PAM, UNICEF, OCHA, OMS, HCR, UNFPA, FAO...), les autorités locales et provinciales, mas aussi plusieurs ONGs tant locales qu'internationales (Premières Urgences, Search For Common Ground...).
Situation militaire
A l'Ouest de la République Démocratique du Congo, la Force de la MONUSCO continue à apporter un soutien logistique et sécuritaire aux missions d'assistance humanitaire.
Dans la période du 25 au 27 février 2011, les unités de la Brigade Ouest de la Force de la MONUSCO ont escorté une mission conjointe d'assistance humanitaire à Djoa, situé à 250 kilomètres au Nord-est de Mbandaka dans la province de l'Equateur, chargée d'évaluer la situation des Droits de l'Homme et la situation sécuritaire.
Le 26 février 2011, dans la perspective des activités de médiation et de réconciliation entre les communautés Enyele et Monzaya, la section des affaires civiles, les organisations humanitaires, notamment l'Organisation pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ont été héliportés à Monzaya par la force de la MONUSCO.
Dans la Province Orientale, l'opération « EAGLE EYE » menée dans la zone de Faradje du 21 au 26 février 2011 a permis de dissuader les forces négatives, d'améliorer la protection des populations civiles, de restaurer la confiance des communautés et de sécuriser l'axe Dungu-Aba à partir de trois bases Kpodo, Gangala et Djabir. Les unités Marocaines, Guatémaltèques et les Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO, ainsi que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont marqué leur présence dans la zone, suite aux incidents signalés dans la localité de Bamangana, située à 25 kilomètres au Nord-est de Banda.
Le 24 février 2011, la MONUSCO a procédé à l'évacuation médicale de trois individus blessés, dont deux soldats FARDC et une femme, de Banda à Dungu.
En Ituri, la situation sécuritaire est relativement stable malgré la survenance d'incidents isolés dans la zone de Walendu Bindi.
Le 19 février 2011, une patrouille FARDC à Tchekelay a été prise à partie par des tirs de miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI), tuant un FARDC. Par la suite, les FARDC ont conduit une opération spéciale entre Basa et Tsiadu, tuant trois miliciens.
Dans le but de consolider les gains acquis durant l'opération « ITURI UMBRELLA », une autre opération spéciale conjointe, opération « BOKILA YA NKOYI » (Chasse au Léopard) a été lancée dans la zone Aveba-Geti-Araba. L'intention est de maintenir la pression sur les groupes armés et de réduire leur liberté d'action.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire dans les territoires de Rutshuru et Lubero continue à être dynamique, caractérisée par des accrochages épisodiques entre FARDC et groupes armés.
Le 19 février 2011, deux éléments Mayi-Mayi ont été tués lors d'une opération par le 11ème et 12ème secteur FARDC à Kiribata.
Le 21 février 2011, trois autres éléments Mayi-Mayi du groupe du Colonel Ali ont été tués à Kandoli, situé à 7 kilomètres au Nord-ouest de Hutwe.
Le 23 février 2011, les FARDC ont arrêté deux éléments Mayi-Mayi Saperita à Butembo.
Le 24 février 2011, deux éléments Mayi-Mayi Patriotes Résistants Congolais (PARECO), fuyant les opérations à Kauli Lac, situé à 70 kilomètres au Sud-est de Lubero, se sont rendus à la MONUSCO.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est plus stable. Cependant, quelques accrochages sont signalés entre les FARDC et les groupes armés dans les Hauts Plateaux de Minembwe et à Shabunda. C'est ainsi que le 23 février 2011, le 4321ème bataillon FARDC à Kananda a lancé une opération contre les éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) à Monda, situé à 70 kilomètres au Sud-ouest de Minembwe, tuant deux combattants FDLR et confisquant une arme. Le même jour, trois individus armés ont été arrêtés alors qu'ils pillaient les villages environnants de Bunyakiri. Ils ont été remis à la Police Nationale Congolaise de Bunyakiri.
Le 25 février 2011, trois combattants FDLR se sont rendus au camp DDRRR de Bunyakiri et à Baraka.
Le 28 février 2011, les FARDC ont nettoyé le village de Lai-Lai, situé à 18 km au Nord-ouest de Bunyakiri. Au cours de l'opération, six éléments FDLR ont été tués, vingt un combattants FDLR et membres de leurs familles capturés et quelques armes saisies. Aucune perte n'est signalée du côté des FARDC.
Enfin, le 26 février 2011, au cours d'une opération unilatérale menée par la 311ème brigade FARDC à Zingu, situé à 95 kilomètres au Sud-est de Shabunda, cinq FDLR ont été tués, trois armes AK-47 et une mitrailleuse saisies par les FARDC.
Dans un autre ordre d'idées, à l'occasion du procès d'officiers FARDC ( dont un Lieutenant-colonel, un Major et deux Capitaines) poursuivis pour le délit de crimes contre l'humanité et de viols commis en 2009 à Katasomwa et à la demande du coordonnateur du bureau conjoint des Droits de l'Homme de la MONUSCO, les unités de PAKBATT2 de la Force de la MONUSCO effectuent des patrouilles intensives de jour et de nuit dans Kalehe, le long de l'axe Kalehe-Katana et dans les environs du lieu du procès.
Le 28 février 2011, dans le cadre de l'assistance humanitaire, les bases de la Force de la MONUSCO de Bukavu et de Panzi sont parvenues à maîtriser l'incendie qui s'est emparé d'un complexe résidentiel, à deux kilomètres au Sud-ouest de Bukavu, sauvant la vie d'une femme et d'une jeune fille. Grâce à la diligence de leur intervention, plusieurs biens matériels ont pu être sauvés et des soins d'urgence prodigués aux victimes.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1482 patrouilles armées, dont 344 patrouilles nocturnes, et elle a fourni 86 escortes, pendant que 341 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.