Consolidation de la paix : la MONUSCO sensibilise les Chefs de Quartiers d’Uvira sur l’importance du renseignement dans la prévention de l’insécurité.

Consolidation de la paix : la MONUSCO sensibilise les Chefs de Quartiers d’Uvira sur l’importance du renseignement dans la prévention de l’insécurité.
17 juin 2016

Consolidation de la paix : la MONUSCO sensibilise les Chefs de Quartiers d’Uvira sur l’importance du renseignement dans la prévention de l’insécurité.

Uvira, le 17 juin 2016 – Ce sont les Chefs des Sections de la Police-Monusco et des Affaires civiles de la Mission onusienne qui ont animé cette séance de sensibilisation à la Salle des Conférences de l’Administration du Territoire d’Uvira au Sud-Kivu. Le thème central de cette sensibilisation qui a eu lieu ce jeudi 16 juin portait sur « l’intérêt du renseignement dans la prévention » de l’insécurité. Soixante-dix participants y ont pris part, dont les Chefs de Quartiers de la Cité d’Uvira et leurs adjoints, trois Chefs de Cité, mais également des responsables de la Police nationale congolaise et des Services de renseignements (Direction Générale des Migrations et Agence Nationale des renseignements).

Clémence Doamba, Cheffe du Secteur de la Police Monusco-Uvira, a d’abord rappelé  l’importance du renseignement dans la réussite des défis sécuritaires dans « le Territoire d’Uvira où des groupes armés et bandits de grands chemin sont aisément confondus aux populations civiles ». Elle a ensuite exhorté les Chefs de Quartiers à comprendre que la réussite des missions sécuritaires n’est pas l’apanage des seules Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ; pour cette Commissaire de Police Burkinabè, toute la communauté doit collaborer activement avec les FDS : cela passe notamment par le signalement à temps et aux forces de l’ordre de toute information pouvant impacter positivement la prévention de l’insécurité pour la bonne protection des civils.

Abondant dans le même sens, le Chef de la Section des  Affaires civiles de la Monusco-Uvira, Armand Forster, a insisté sur la nécessaire collaboration entre les populations et les Forces de sécurité. S’appuyant sur la première phrase de l’hymne national congolais (« Debout Congolais, unis dans le sort… »), A. Forster a expliqué les raisons pour lesquelles il est vital pour les populations civiles de collaborer avec les autorités ; car pour lui, l’insécurité affecte tout le monde, sans exception, en tant que citoyens. Il a ensuite développé quelques-uns des mécanismes de prévention de l’insécurité mis en place par la Monusco, notamment les Réseaux d’Alerte Communautaire (CAN). Enfin, Armand Forster a rappelé aux participants ce qui est loin d’être une évidence pour tous, à savoir que les autorités (locales ou nationales) sont les protecteurs primaires des populations civiles, la Monusco ne leur vient qu’en appui, et encore sous certaines conditions. D’où la nécessité pour les Chefs de Quartiers, Chefs de Cités, Police, Services de renseignements, FARDC et autres, de prendre les devants dans la prévention de l’insécurité dans la Cité.

Les nombreux échanges qui ont suivi ces deux présentations ont permis de mettre en exergue quelques-unes des difficultés auxquelles se heurte la collaboration entre les populations civiles et les Forces de sécurité en matière de renseignement. Parmi ces difficultés recensées, il y a d’abord que certains agents des Forces de Défense et de Sécurité seraient eux-mêmes à l’origine de cette insécurité, par des liens qu’ils auraient avec des malfaiteurs dans le but de nuire aux populations. Ainsi, il apparait que les réseaux de renseignements ne fonctionnent pas convenablement parce que certains éléments de la Police ou des FARDC ne cessent de les dénoncer aux criminels ! Ensuite, la prolifération des armes au sein de la population. Il y a aussi le refus (par peur de représailles ?) de certains habitants de dénoncer les détenteurs illégaux d’armes… Autant de freins à la lutte contre l’insécurité donc que les participants ont convenu de briser, et qui font que, malgré l’existence de systèmes de collecte de renseignements dans la Cité d’Uvira, l’insécurité y persiste malheureusement toujours.

Pour y parvenir, des séances de sensibilisation à l’intention des  jeunes vont être multipliées, les jeunes constituant la cible la plus manipulable pour des individus pervers ; il faudra aussi renforcer le partenariat entre les Forces de l’ordre et les responsales des Quartiers d’Uvira pour un meilleur partage des renseignements. Pour clôturer la séance, l’Administrateur du Territoire d’Uvira a mis l’accent sur le sens patriotique de tout Congolais qui  doit œuvrer pour la paix au Congo. Pour lui, les brebis galeuses existent dans toute corporation, mais cela ne doit pas décourager les populations éprises de paix et d’amour pour leur pays  à faire leur travail.

 

Jean-Tobie OKALA

Photos: Police Monusco-Uvira/UN POL Constant Lambert