Dans la région du Kasaï, « la situation est sous contrôle. Elle reste volatile.»

7 juin 2019

Dans la région du Kasaï, « la situation est sous contrôle. Elle reste volatile.»

Kananga, 07Juin-19 : Le Commandant de la force de la MONUSCO, le Lt général Elias s’est rendu du 04 au 6 juin dans les provinces du Kasaï et du Kasaï central pour s’enquérir de l’évolution de la situation sécuritaire et de la protection des civils.

Cette visite a pour objectif selon lui de renforcer la collaboration entre la MONUSCO et les nouvelles autorités provinciales du Kasaï et du Kasaï central notamment avec les nouveaux gouverneurs élus et d’échanger avec les commandants des forces de défense et de sécurité locales.

 « Le but de ma mission est tout d’abord de rencontrer les autorités locales et les féliciter pour leurs récentes élections. C’est aussi pour rencontrer les dirigeants des FARDC, les dirigeants de la PNC et m’assurer qu’ils comprennent que la MONUSCO est ici pour appuyer les institutions nationales et protéger les civils. Il s’agit également de rendre visite à mes troupes qui sont parfois déployées dans des zones éloignées dans des conditions très difficiles et de les encourager à faire ce qu’elles doivent faire de la manière la plus efficace qui soit. » a-t-il dit Ainsi, le 05 Juin, Le Lt général Elias a procédé à la remise de médaille de mérite de l’ONU aux casques bleus marocains en fin de mission. Ce fut lors d’une cérémonie présidée par l’Ambassadeur du Maroc en RDC.

Situation critique à la prison centrale de Kananga Au cours de sa rencontre avec Martin Kabuya, le Gouverneur du Kasaï central, Elias accompagné du Chef du bureau adjoint de la MONUSCO à Kananga a abordé avec le Gouverneur sur la demande de ce dernier, la situation de la prison centrale de Kananga qui est devenue une préoccupation sécuritaire majeure. En effet, depuis plusieurs semaines la tension à la prison est papable. Elle est caractérisée par une désobéissance des détenus qui a occasionnée plusieurs évasions. Avec pour conséquences l’insécurité grandissante dans la ville où l’on note la hausse de la criminalité et la justice populaire à l’encontre de voleurs généralement des évadés qui sont brulés vifs par la foule.

Malgré le transfèrement de 45 prisonniers les plus récalcitrants vers d’autres prisons du pays, la situation n’a pas changé. Les prisonniers refusent toujours de dormir dans leurs cellules, ils cassent les portes de ces cellules et préfèrent rester dans la cour de la prison tout en exigeant leur libération comme cela a été fait pour d’autres détenus.

Cette situation a été présentée par Kabuya au commandant de la force de la MONUSCO qui a promis d’en discuter au sein de la MONUSCO avec les sections concernées afin d’apporter l’appui nécessaire au gouvernement provincial dans le cadre de la protection des civils.

DRR

Dans la province du Kasaï, Elias s’est d’abord rendu à Kamako, une ville frontalière d’avec l’Angola par où plusieurs milliers de congolais ont été refoulés de ce pays ces derniers mois. Il y a encouragé les soldats de la base militaire de la MONUSCO et échangé avec l’ATA de cette localité qui a admis que « la présence de la MONUSCO ici, c’est très nécessaire et d’une importance capitale. Avec toutes les difficultés que nous avons connues ici, sans sa présence, rien ne pouvait se faire. » Ce qui a fait dire au Lt général Elias, que « Nous allons maintenir notre base ici. » Lors de sa rencontre avec le Gouverneur de la province du Kasaï en présence de quelques membres de son cabinet, il a été question de la démobilisation, du désarmement, et de la réinsertion des ex-miliciens issus des Bana mura, écurie bembe et Kamuina Nsapu. Pour le gouverneur, les membres de ces groupes armés tentent de se rendre et de rejoindre le programme DDR. Mais l’administration locale n’a pas toujours tout ce qu’il lui faut pour les prendre tous en compte au même moment. Selon le Lt général Elias, « le DDR est synonyme de paix pour l’avenir de cette partie du pays. Nous allons apporter notre expertise à ceux qui dirigent ce processus notamment aux gouverneurs à travers notre expérience et parfois les ressources que nous pouvons mettre dans ce programme. » S’adressant au contingent marocain basé à Tshikapa en présence de leur chef le Colonel Zakaria, le commandant de la force de la MONUSCO a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre un système d’alerte précoce renforcé avec la participation de toutes les composantes de la MONUSCO, afin d’assurer « un déploiement préventif et rapide de la force, dès qu’il y a une alerte pour protéger efficacement les civils afin de continuer de faire ce qu’il faut pour construire la confiance au sein de la population et exercer totalement votre leadership à Kananga et à Tshikapa. Ne demandez pas de permission quand il s’agit de la protection des civils allez-y et tenez-moi informé. Si vous avez besoin de soutient faite le moi savoir et je vous l’accorderais. » Pour lui, « Nous devons neutraliser les groupes armés. La neutralisation des groupes armées ne signifie pas forcement les tuer tous, mais de les encourager à désarmer. Le mandat de la mission met bien un accent sur le DDR. » Ainsi face à la presse à Kananga, le Lt général Elias parlant de la situation sécuritaire dans la région du Kasaï a dit que « malgré toutes les activités criminelles dont nous sommes témoins ici dans la région du Kasaï, je peux vous dire que cette situation est sous contrôle. Bien sûr, elle reste volatile. Nous devons garder les yeux ouverts. »

Laurent Sam OUSSOU