ITURI : Face aux exactions des groupes armés, les femmes de Djugu lancent un cri d’alarme à la MONUSCO

Face aux exactions des groupes armés, les femmes de Djugu lancent un cri d’alarme à la MONUSCO

1 déc 2020

ITURI : Face aux exactions des groupes armés, les femmes de Djugu lancent un cri d’alarme à la MONUSCO

JEAN TOBIE OKALA

En visite en Ituri, David Gressly, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC), chargé des Operations et de la Protection, s’est rendu ce mardi 1er décembre 2020 à Fataki et Bayoo, dans le Territoire de Djugu où les populations civiles subissent des exactions des groupes armés. Les femmes de ce territoire ont interpelé le chef adjoint de la MONUSCO sur la situation sécuritaire dans leur contrée ainsi que son impact sur leur vie quotidienne.

« La femme iturienne est livrée aux massacres. Elle est violée, torturée, engrossée sans son consentement, sans compter les massacres perpétrés à son égard, car soucieuse de ses enfants… La femme iturienne et du Territoire de Djugu en a marre ! C’est pourquoi nous disons non aux exactions, non aux violences de toutes sortes, non aux tueries », tel a été le cri de cœur lancé par la représentante des Femmes de Djugu, Prisca Acae-Mola.

« Le Territoire de Djugu est le moins développé du pays, à cause des exactions multiples des groupes armés contre les civils et qui affectent plus les femmes et les enfants… La guerre nous divise avec les frères et sœurs, elle bloque la cohabitation pacifique, la cohésion sociale, elle nous rend veuves, nous sommes fatiguées de la guerre », a-t-elle poursuivi.

Répondant aux femmes de Djugu, David Gressly dit être venu pour échanger avec les populations locales sur les voies et moyens pour restaurer la paix dans cette partie de l’Ituri. « Je suis venu vous écouter, vos problèmes sont réels et je transmettrai vos préoccupations à qui de droit, pour trouver des solutions. Par rapport aux projets de Stabilisation en cours d’exécution ici à Djugu, je demande l’implication de la communauté locale, mais aussi des autorités pour leur réussite en vue du retour de la paix dans ce territoire », a-t-il déclaré.

Les femmes de Djugu disent espérer que le Représentant spécial fera écho de leurs doléances aux niveaux national et international.

« Nous, les mamans de Djugu, sommes très ravies de votre présence ici dans notre contrée. Grâce à votre arrivée ici, nous savons que nos cris atteindront le Gouvernement provincial, central et pourquoi pas, la Communauté internationale », conclut Prisca Acae-Mola

La visite de David Gressly à Djugu intervient au moment où au moins 9 personnes, dont 6 enfants et 3 femmes, ont péri dans une attaque de miliciens, la veille, lundi 30 novembre, à Bule. Trois autres personnes grièvement blessées au cours de cette attaque, ont été évacuées par des casques bleus bangladais de la MONUSCO vers l’hôpital de Bule.

La MONUSCO appuie les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans le Territoire de Djugu avec des reconnaissances aériennes, des patrouilles (motorisées et pédestres) diurnes et nocturnes, l’évacuation de soldats blessés pendant les combats, des opérations militaires spéciales. La Mission a également déployé des bases militaires à Fataki et Bayoo… pour traquer les groupes armés qui entretiennent l’insécurité dans cette partie du pays.