Ituri : la MONUSCO permet à des journalistes locaux de palper la réalité du terrain sur le site de Roe

Ce voyage de presse avait pour but de donner la possibilité aux professionnels des médias locaux de mener leurs propres investigations. Photo MONUSCO / Jean-Tobie Okala

14 fév 2022

Ituri : la MONUSCO permet à des journalistes locaux de palper la réalité du terrain sur le site de Roe

Jean-Tobie Okala

 

Lundi 14 février 2022, lors d’un voyage de presse organisé par la MONUSCO à Roe à 120 km au nord de Bunia, dans le territoire de Djugu en Ituri, nombre de personnes déplacées ont une fois de plus salué le travail des casques bleus de la MONUSCO « qui nous permettent de garder un peu d’espoir dans la vie ». La Mission onusienne a facilité ce voyage à une dizaine de journalistes de Bunia afin de leur permettre de mieux comprendre comment elle travaille au quotidien dans le cadre du volet protection des civils de son mandat.

Ce voyage de presse avait aussi pour but de donner la possibilité à ces professionnels des médias de mener leurs propres investigations en rapport avec certaines allégations sur les réseaux sociaux qui accusent la MONUSCO de collusion avec des groupes armés ou de retard dans les réponses qu’elle apporte aux alertes reçues des populations ou des déplacés eux-mêmes. Ces journalistes ont pu ainsi discuter avec des femmes et des hommes déplacés, mais également avec des responsables de ce camp qui héberge entre 65.000 et 70.000 personnes déplacées, selon les sources. Leur constant est le même : de Bunia, ils n’ont pas toujours tous les paramètres de ce qu’il se passe sur le terrain. Il y a trop de rumeurs, cependant ils affirment avoir été édifiés par cette visite qui leur a permis de découvrir certaines réalités et de mieux comprendre l’importance de la présence des casques bleus ici.

« Je ne cesserai jamais de remercier la MONUSCO qui m’a permis pour la première fois de venir ici à Roe. Nous sommes venus pour nous imprégner de la réalité sur le terrain et la confronter avec ce que nous entendons depuis Bunia. De mes différentes interactions et interviews avec des déplacés et le président du site, ce que je retiens et qu’ils m’ont dit de leur propre bouche est que s’ils gardent encore un espoir de vie aujourd’hui, c’est grâce à la sécurité que leur apportent les casques bleus de la MONUSCO. Le deuxième de leur témoignage est que, n’eût été la présence de ces casques bleus de la MONUSCO, ils ne seraient plus comptés parmi les vivants depuis longtemps. Enfin, tous mes interlocuteurs ont fait la même recommandation : vu la grandeur de ce site qui n’est pas clôturé, ces déplacés souhaitent que la MONUSCO augmente l’effectif de ses casques bleus surtout dans la périphérie afin d’éviter de possibles infiltrations. Quant à mon appréciation personnelle de journaliste, elle est double, tout en saluant comme il se doit le travail de la MONUSCO : d’abord, il faut absolument et rapidement clôturer ce camp. Puis, que les militaires des FARDC ne s’y promènent plus avec des armes, car ça traumatise ces personnes qui ont fui leurs milieux d’origine à cause des atrocités des groupes armés » a déclaré Jean-Christian Bafwa de la radio Candip/Bunia peu avant d’embarquer à bord d’un hélicoptère de combat de la Mission onusienne de Roe vers Bunia.

A côté de lui, Constant Same Bagalwa, son confrère de la radio télévision Ituri (RTI), ne disait pas autre chose : « C’était très important de faire cette mission ici. De Bunia, on reçoit des alertes et allégations du genre : les enfants de déplacés de Roe mangent de la terre, faute de nourriture, que la MONUSCO distribue des armes aux assaillants, etc. Nous sommes venus à Roe, nous avons travaillé librement, sans instruction aucune ni de la MONUSCO ni de qui que ce soit.  Nous avons vérifié ces allégations et d’autres, même si nous savions qu’elles sont fausses. Nous rentrons édifiés par la réalité du terrain. Chapeau à ce que fait la MONUSCO pour protéger ces gens qui ne tarissent pas d’éloges à l’endroit des casques bleus. Ils nous ont tous dit : si la MONUSCO n’était pas ici, on serait probablement tous déjà morts. Une autre preuve de l’importance des casques bleus ici, c’est la présence d’une école qui ne doit son existence qu’à la présence de la MONUSCO, c’est l’institut Tchomia. En tout cas, tout le monde plaide pour l’augmentation des effectifs de la MONUSCO ici ».