Sud-Kivu : une coopérative laitière à Bwegera pour réduire les violences communautaires

Au nombre des bénéfices du projet se trouve également la cohésion sociale car ledit projet fait travailler ensemble toutes les communautés. Photo MONUSCO / Rachel Kiesse Mbangu

10 fév 2022

Sud-Kivu : une coopérative laitière à Bwegera pour réduire les violences communautaires

Rachel Kiesse Mbangu et Alain Likota

Afin de réduire les violences communautaires, une coopérative laitière du projet de DDRRR communautaire de la MONUSCO occupe positivement une cinquantaine de démobilisés, jeunes à risque et femmes et filles vulnérables à Bwegera. 

Ce projet de coopérative laitière, appuyée par la MONUSCO et opérationnelle depuis un mois à Bwegera en territoire d’Uvira, a permis de sortir des ex-combattants des groupes armés et la récupération d’une soixantaine d’armes, fournissant en même temps de l’emploi à 50 membres de la coopérative, dont des démobilisés, des jeunes à risque de recrutement par les groupes armés ainsi que des femmes et des filles vulnérables. Grâce à ce projet, chaque mois, 5.000 litres de lait sont transformés en lait caillé, fromage et yaourt. Safari Romain, président de ladite coopérative, reconnaît l’apport social et économique de cette structure dans le village de Bwegera et environs. « L’argent circule… il y a déjà une relance économique qui commence à se [faire] remarquer », relève-t-il.

C’est un ouf de soulagement pour la chefferie de Kikamba où le projet est implanté. Son chef de groupement, Sogoti Rusimbi, est convaincu que « ça va aider les jeunes gens pour quitter la brousse ; ça va aider les mamans aussi qui vont approvisionner la coopérative en lait ; cela leur donne également un peu de moyens pour subsister ». Alphone Mugoyi de la section DDRRR de la MONUSCO a, lui aussi, noté l’impact sur la sécurité dans cette partie de la province. Cela tient du fait que le projet offre la possibilité à des démobilisés de se prendre en charge, décourage d’éventuels nouveaux recrutements et attire à la démobilisation les combattants encore actifs dans la zone. Au nombre des bénéfices du projet se trouve également la cohésion sociale car « il [le projet] fait travailler ensemble toutes les communautés du coin », a ajouté Alphone Mugoyi. Selon Karna Soro, chef de Bureau de la MONUSCO Sud-Kivu, « tous les projets de ce genre sont à la disposition de la coordination nationale de DDRC-S, qui peut naturellement les dupliquer à souhait ».