Ituri : A Roe, les déplacés rassurés par la présence des casques bleus de la MONUSCO

Ituri : A Roe, les déplacés rassurés par la présence des casques bleus de la MONUSCO. Photo MONUSCO/Force

5 avr 2021

Ituri : A Roe, les déplacés rassurés par la présence des casques bleus de la MONUSCO

JEAN TOBIE OKALA & LYDIE BETYNA

« Ce qui nous pousse à être ici, c’est la présence de la MONUSCO. Ils [les casques bleus] nous protègent, quand il y a des atrocités ou attaques des assaillants de la Codeco. Ils interviennent très rapidement. Ils travaillent en collaboration avec nos militaires des FARDC. »

Désiré Bahemuka Heri, secrétaire du site des déplacés de Roe, a fait cette déclaration mardi 30 mars 2021, lors de la visite du nouveau Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies chargé des Opérations et de la Protection à la MONUSCO, Khassim Diagne, dans ce camp des déplacés situé dans le territoire de Djugu, en Ituri, à plus ou moins 105 km de Bunia.

« Rester à côté d’eux, ça nous rassure, parce que si nous sommes ici, c’est grâce à leur présence dans cette colline de Roe. Nous souhaiterions que la MONUSCO puisse continuer à nous protéger jusqu’à ce que les atrocités de Djugu finissent », a poursuivi M. Bahemuka.

Humilité et recueillement

Les déplacés nous ont dit : ici, nous avons la sécurité, grâce à la protection permanente de la MONUSCO et des forces de sécurité congolaises.

15 jours après sa prise de fonction, le Représentant spécial adjoint Khassim Diagne s’est rendu en Ituri pour une visite de familiarisation de trois jours, durant laquelle il a tenu à rencontrer les personnes déplacées réfugiées au camp de Roe, afin de les assurer de l’engagement de la MONUSCO à continuer à leur apporter la protection dont ils ont besoin.

 

« Un sentiment d’humilité et de recueillement m’anime, en voyant ces milliers de jeunes enfants, de femmes. Il y a une souffrance humaine qui est là, visible, devant nous et sur laquelle je pense qu’il faudrait concentrer nos efforts ; les efforts notamment du gouvernement congolais, des autorités congolaises au niveau central, provincial, mais nos efforts également d’accompagnement. Parce-que c’est une situation qui ne peut pas durer », a-t-il affirmé.

Le chef adjoint de la MONUSCO s’est cependant dit rassuré que « ces gens qui ont fui leurs milieux en 2018 et 2019 à cause des attaques des groupes armés et qui sont venus se réfugier dans cette colline », bénéficient de la protection des forces de sécurité, aussi bien congolaises que de la MONUSCO.

« Les déplacés nous ont dit : ici, nous avons la sécurité, grâce à la protection permanente de la MONUSCO et des forces de sécurité congolaises. Je repars avec ce sentiment qu’au moins, une partie du problème est résolu. Maintenant, l’autre partie du problème, c’est de voir comment on va apporter des solutions pérennes, parce-que la vie dans un camp de déplacés, n’est pas une situation qui peut durer », a-t-il déclaré.

1,7 millions de déplacés internes

Les humanitaires estiment à ce jour à plus de 1,7 millions, le nombre de personnes déplacées internes en Ituri. Selon le Gouvernement provincial, une dizaine de groupes armés locaux et étrangers, notamment les ADF venus du Nord-Kivu voisin, sèment chaque jour la terreur à travers la province, avec comme conséquences, des déplacements massifs de populations qui fuient leurs atrocités pour des endroits jugés plus sûrs.

Outre ces personnes déplacées, Khassim Diagne, a aussi rencontré des membres du Comité provincial de sécurité, des responsables d’agences des Nations Unies, des chefs coutumiers, des représentants des Jeunes, des associations de femmes, de la Société civile et de différentes communautés ituriennes.

Les représentants de la Société civile des chefferies des Bahema-Nord et du Secteur de Walendu Tatsi, dans le territoire de Djugu, ont salué le travail des casques bleus de la MONUSCO dans leurs entités.

Ils citent, parmi de nombreux exemples, les systèmes d’alerte précoce et communautaires mis en place par la MONUSCO et qui permettent de sauver des vies, les patrouilles de sécurisation des casques bleus ou encore l'intervention, dimanche 28 mars 2021, des soldats de la paix à Kparangaza, toujours à Djugu, et qui a fait échouer une énième attaque des miliciens de la Codeco.

Conscient de la tâche et des difficultés de la protection des civils face à des bandes de hors-la-loi, Khassim Diagne a rappelé aux uns et aux autres leurs responsabilités ; car pour lui, il s’agit d’un travail collectif. La MONUSCO ne peut être seule responsable, ni même en première ligne dans cette bataille contre les groupes armé.Elle ne vient qu’en appui aux autorités congolaises souveraines.

« C’est un travail collectif, mais la responsabilité première incombe au Gouvernement congolais ; nous sommes là pour les appuyer, et nous ferons de notre mieux en tout cas, pour que cet appui soit renforcé dans le bon sens », a rappelé Khassim Diagne, au sortir de sa rencontre avec le Gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa Saidi.