L’observatoire volcanologique de Goma effectue une expédition dans le cratère du Nyamuragira

19 fév 2014

L’observatoire volcanologique de Goma effectue une expédition dans le cratère du Nyamuragira


Goma, 19 février 2014 - Le Nyamuragira est situé dans la région volcanique des Virunga, à l’Est de la République démocratique du Congo. Avec une altitude de 3 070 m, un diamètre de deux kilomètres et un cratère d’une profondeur de 500 m, il est avec le Nyiragongo l’un des volcans les plus actifs en Afrique. Selon une étude récente menée par Honore Ciraba, chercheur de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), l’activité du Nyamuragira semble indiquer la formation d’un nouveau lac de lave. Ce volcan est entré en éruption au moins 40 fois au cours des 100 dernières années, soit en moyenne chaque deux ou trois ans, la dernière en date étant celle de novembre 2011 à mars 2012.

Si les éruptions du Nyamuragira n’ont pas fait de victimes humaines, elles ont à ce jour détruit 950 km2 du parc des Virunga. Ces deux volcans, Nyiragongo et Nyamuragira, sont une préoccupation aussi bien pour la communauté locale qu’internationale, en particulier les Nations Unies, qui ont sur place un staff très important.

Grâce au soutien logistique de la Mission onusienne en R. D. Congo, MONUSCO, qui a doté l’OVG d’une vingtaine de capteurs thermiques et qui met ses hélicoptères à sa disposition, les chercheurs de cet observatoire effectuent régulièrement des missions sur les volcans actifs de la chaine des Virunga.

Le 15 février 2014, une mission conjointe composée des chercheurs de l’OVG et de Dario Tedesco, Professeur à l’Université de Naples 2 en Italie et responsable de la cellule Gestion des Risques et Catastrophes naturelles de l’OIM (Organisation internationale pour la Migration), ont pu atterrir sur le volcan et effectuer pendant quatre heures des relevés sur l’activité du volcan. Des échantillons de roches et de gaz ont été prélevés et seront analysés dans les laboratoires de géochimie de l’Université de Naples.

Selon Dario Tedesco, « l’activité du Nyamuragira ressemble de plus en plus à celle du Nyiragongo, c’est à dire que, très probablement, un lac de lave se formera au fond du cratère du Nyamuragira comme c’est le cas du Nyiragongo. D’autre part le panache émis par le volcan Nyamuragira, semble être de plus en plus riche en dioxyde de soufre. La quantité de soufre émise par un volcan est proportionnelle aux volumes de magna qui se dégagent prêt de la surface. Il est capital de connaitre le volume de magma stocké dans le volcan pour en évaluer le danger ».

Goma et ses environs ont une population de plus d’un million d’habitants. A cela s’ajoute une forte communauté d’expatriés vivant et travaillant dans la région. Il est crucial d’avoir tous les moyens nécessaires et des volcanologues très expérimentés pour effectuer des évaluations scientifiques fiables et correctes, pour mesurer les risques que présentent ces volcans et pour, en cas d’éruption, être capable de d’intervenir rapidement et de sauver des vies.

Clara Padovan/MONUSCO