La MONUSCO appuie l’organisation d’un atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine en RDC

La MONUSCO appuie l’organisation d’un atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine en RDC. Photo MONUSCO/Kevin Kaela

28 sep 2021

La MONUSCO appuie l’organisation d’un atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine en RDC

David Fundi

La Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO), l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture ( UNESCO), le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) et le Bureau des Nations Unies  pour l’Afrique  Centrale (UNOCA), ont organisé du 22 au 24 septembre 2021 à Kinshasa, un atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine en République Démocratique du Congo (RDC). 

Cet atelier a été motivé par le constat amer selon lequel la RDC a connu, depuis les élections présidentielles et législatives de 2018, un regain de discours et messages incitatifs à la haine qui, compte tenu du contexte historique et politique du pays, est préoccupant.

L’alerte lancée par le BCNUDH

C’est le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) qui, dans son rapport rendu public en mars 2021, a attiré l’attention des parties prenantes – autorités nationales, organisations de la société civile, partis politiques et organisations internationales présentes en RDC – sur la gravité de la situation actuelle concernant les discours de haine au pays et les risques potentiels d’escalade.

Les intervenants à l’atelier de Kinshasa ont unanimement reconnu que les causes de la propension de ce phénomène en RDC proviennent presque de toutes les organisations sociétales et professionnelles de la RDC, notamment la famille, l’école, le milieu du travail, les médias, les partis politiques, etc.  Elles sont notamment l’égocentrisme, l’instrumentalisation, la fragmentation sociale, l’effondrement de l’Etat, la médiocrité de l’élite. Elles ont pour conséquence de saper l’unité nationale, provoquer la violence sous toutes ses formes, faire fuir les investisseurs, engendrer les querelles, les divisions, le racisme et la xénophobie.

Que faire ?

Représentant à ces assises la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en RDC, David McLachlan-Karr, a reconnu que ‘’le discours de haine est une menace pour la stabilité sociale et la paix en RDC. Les Nations Unies devront l’affronter. Ne rien faire, c’est en être complices’’.

Pour Madame Manwanina Kiumba Nana, Ministre Près le Président de la République, représentant le Premier Ministre, ‘’l’incitation à la haine a abouti à l’escalade de ne pas vouloir vivre ensemble’’.

Face à ce double constat, quelle solution faut-il envisager ? Le Professeur Mabika  Le Professeur Kabwita Kabulo, Secrétaire général académique de l’Université pédagogique nationale (UPN) estime qu’il est préférable d’agir à deux niveaux : l’éducation et la culture.

Et parlant de la culture, le Professeur Toussaint Ndeba, Professeur à l’Université de la paix (UNIPAC) propose la culture de la paix comme alternative au discours de haine en RDC et l’adhésion par le gouvernement congolais au Cadre d’actions communes pour la paix, adopté en 2013 en Angola.

L’ONU soutient les prochains rendez-vous visant la lutte contre le discours de haine

Monsieur Abdoul Aziz Thioye, Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH), a rappelé que les Nations Unies ont élaboré une Stratégie pour lutter contre le discours de haine, qui vise à encourager et à appuyer les initiatives des institutions étatiques.

Il a réitéré la disponibilité de l’ONU pour le suivi des actions faites, notamment en RDC. Il a également  annoncé que les réflexions autour de ce phénomène vont se poursuivre au pays dans l’élaboration d’une stratégie nationale à travers une Feuille de route.

Mais comme la lutte contre le discours de haine a une portée régionale, trois autres forums identiques seront organisés au Cameroun, au Tchad et en République démocratique du Congo sur des thématiques portant sur les acteurs de la Société civile, les médias et les acteurs étatiques.