La Monusco appuie le dialogue entre leaders des communautés Twa et Bantou à Kalemie

La Monusco appuie le dialogue entre leaders des communautés Twa et Bantou à Kalemie

La Monusco appuie le dialogue entre leaders des communautés Twa et Bantou à Kalemie. Photo MONUSCO/Marcelline Comlan

17 aoû 2017

La Monusco appuie le dialogue entre leaders des communautés Twa et Bantou à Kalemie

Kalemie, le 17 août 2017 – Le conflit entre les communautés Twa et Bantou dans la province du Tanganyika était encore au centre des discussions entre les représentants des deux communautés. C’était au cours du dialogue organisé  le 15 août 2017 à la Maison de la femme de Kalemie par la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP), en partenariat avec la Monusco et la coordination de la société civile. L’autorité provinciale était également représentée par le Ministre de l’intérieur.

Depuis le mois de juin 2017, on assiste à un regain de violence entre les deux communautés en territoire de Kalemie. Les groupements de Moni, Kasanga, Mtoa et Miketo sont les plus touchés. Les affrontements ont fait des victimes et provoqué des déplacements de populations.  Cette rencontre avait dont pour objectif de rapprocher les deux parties en leur offrant un espace d’échanges sur la situation de l’heure et trouver le moyen de mettre un terme à cette situation préoccupante.

Les responsables Twas et Bantous ont été unanimes pour reconnaitre que le regain de violence observé depuis quelques semaines dans le territoire de Kalemie a des conséquences fâcheuses sur le vécu quotidien  des habitants, notamment  pour l’approvisionnement en produits de première nécessité. S’ils sont  unanimes sur la nécessité de mettre fin à la violence, les revendications divergent. 

Le représentant de la communauté Twa a appelé à la paix. Cependant, il a précisé que « le peuple Twa voudrait que les Eléments [une milice bantoue] lèvent l’interdiction faite aux femmes d’aller dans les villages Twa ; on leur interdit de vendre les produits de première nécessité : le sel, le sucre, le savon etc. Nous  aimerions voir la levée des  barrières ». Le représentant de la milice Bantou « Elément » a, quant à lui, dit défendre sa communauté : « Nous, nous sommes les protecteurs de nos villages attaqués par les Twa. Il faut que nos tantes, nos oncles puissent accéder à leurs champs. Pour nous, il faut que nos frères puissent vaquer en toute sécurité à leurs activités champêtres ».

De leur côté, les chefs coutumiers Bantou parlent de la difficulté à trouver des véritables interlocuteurs au sein de la communauté Twa, comme l’a souligné le représentant du grand Chef traditionnel Tumbwe, qui laisse entendre les communautés Twa ne sont pas encore bien structurées.

Le coordonnateur de la CDJP, facilitateur de l’activité, a insisté sur la nécessité « d’enterrer la hache de guerre ». Il a exhorté les communautés à s’engager dans la voie de la pacification. Pour l’ensemble des participants, la sensibilisation au niveau des communautés reste l’activité principale qui pourrait contribuer rapidement au rétablissement de la paix et à la cohabitation pacifique. La sensibilisation serait  la première étape d’une série d’actions devant conduire ensuite à la création de Baraza communautaire dans le territoire de Kalemie.

La tenue à Kalemie du Forum sur la paix et la réconciliation organisé par les autorités provinciales en février 2017 a suscité beaucoup d’espoir pour un retour à une paix durable dans le Tanganyika. On observe en effet un peu d’accalmie dans certains territoires de la province. Toutefois, le regain de tension dans le territoire de Kalemie retient l’attention. Le nombre des déplacés dans les camps  autour de  la ville de Kalemie est important. Leurs conditions de vie se trouveraient affectées  par l’arrivée prochaine de la saison des pluies et la rentrée scolaire.

Marcelline Comlan/Kalemie