La MONUSCO exhorte la communauté locale de Fizi à jouer son rôle dans la protection des civils

2 juil 2015

La MONUSCO exhorte la communauté locale de Fizi à jouer son rôle dans la protection des civils


Uvira, le 27 juin 2015 -

Une mission multidisciplinaire MONUSCO-Uvira composée des différentes sections: Information Publique, Affaires Civiles, Protection de l’Enfant, BCNUDH, DDR-RR et Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme s'est rendue le mardi 23 juin 2015 à Lulimbi, à l'extrême-sud du Territoire de Fizi, dans la Province du Sud Kivu pour rencontrer la communauté locale, à plus de 220 kms d'Uvira afin de l'encourager à perpétuer le mécanisme de protection des civils dans la région, après la décision prise par la MONUSCO de fermer sa base militaire opérationnelle dans cette localité.

Il y a cinq ans, la Mission onusienne, à travers sa Section des Affaires civiles, avait mis en place plusieurs mécanismes de protection des civils, notamment par des alertes précoces avec les communautés locales. Il s’agit des alertes précoces suite aux conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la localité de Kilicha, des incursions des groupes armés dans la zone d'exploitation artisanale de minerais d'or dans la localité de Misisi, ainsi que des violences sexuelles et autres tracasseries impliquant des combattants rwandais des FDLR; «cet outil avait permis à la MONUSCO d'arrêter le mal à la porte », rappelle un habitant de Lulimbi.

Par ailleurs, des patrouilles mixtes MONUSCO-FARDC s'effectuaient régulièrement dans et autour de Lulimbi, tout comme des contacts presque quotidiens avec les chefs coutumiers locaux, les autorités militaires et civiles. Pour la MONUSCO, après son retrait de la zone, il faudrait que les populations locales capitalisent ces acquis. Ainsi, la communauté de Lulimbi a été invitée à prendre l'initiative de la mise en place d'une structure locale devant désormais s'occuper de la question de protection des civils.

Cette action est une réponse au vœu des autorités congolaises et l’application de la dernière Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la RDC (2211) (Dramane introduire un lien sur la Résolution en question) qui recommande, entre autres, à la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo, MONUSCO, de réduire progressivement ses effectifs; en vue d'une sortie en douceur du pays. Une décision que les populations civiles congolaises appréhendent, mais qui est déjà en cours d'exécution. Ainsi par exemple, au Sud-Kivu, plusieurs centaines de Casques bleus égyptiens sont rentrés au pays depuis avril 2015. C'est pour expliquer le contenu de cette Résolution aux populations habituées depuis 16 ans à côtoyer les Casques bleus onusiens, et tenter ainsi d'apaiser leurs inquiétudes que la MONUSCO organise des sessions d'information et de sensibilisation des populations aux mécanismes de protection des civils.

Malgré cette sensibilisation, les populations civiles de Lulimbi n'ont pas manqué d'exprimer leurs vives inquiétudes suite au désengagement de la Mission onusienne de leur localité. Représentées par une quinzaine d'acteurs dont des membres du Comité de gestion d'eau, des représentantes de femmes, des membres du Comité mixte éleveurs-agriculteurs, des chefs coutumiers et la Société civile, ces populations ont mis en avant « les élections qui pointent à horizon, la période de transhumance où les vaches à la recherche de pâturage dévastent des champs qui approche également.. », avant de se demander : « Comment allons-nous nous comporter face aux menaces de protection de nos populations en l'absence de la MONUSCO ici? ». Question à laquelle la délégation de la MONUSCO a répondu en soulignant que les forces de défense et de sécurité étatiques allaient prendre le relai, surtout qu'elles avaient déjà fait preuve de contrôle et de maitrise de la situation dans le milieu.

La délégation de la MONUSCO a par ailleurs expliqué que même en se retirant de Lulimbi, elle poursuivra ses interventions à distance en termes de formation et même en matière de sécurité à travers ses Sections spécialisées et en collaboration avec les autorités du pays.

Jean-Tobie Okala & Fiston Ngoma
Photos : MONUSCO/ Fiston Ngoma