La MONUSCO exprime sa vive préoccupation face à la vague d'arrestations et de détentions en cours en RDC

20 déc 2016

La MONUSCO exprime sa vive préoccupation face à la vague d'arrestations et de détentions en cours en RDC

Kinshasa, le 20 décembre 2016 – Maman S. Sidikou, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MONUSCO, a exprimé sa profonde inquiétude face à la vague d'arrestations et de détentions au cours des trois derniers jours dans toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC). En outre, il déplore le caractère arbitraire de certaines de ces arrestations. Depuis le 16 décembre, l'Organisation des Nations Unies a recensé 113 arrestations dans le pays, dont des dirigeants et des sympathisants de l'opposition, des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l'homme, des professionnels des médias, ainsi que d'autres personnes. La plupart de ces arrestations ont été effectuées par la Police Nationale Congolaise (PNC), l'Agence Nationale de Renseignement (ANR) et la Garde Républicaine, et ont eu lieu à Goma, Kinshasa et Bukavu. Les Nations Unies n'ont pas été systématiquement autorisées à avoir accès aux lieux de détention afin de vérifier les conditions dans lesquelles se trouvent les détenus.

« Je suis sérieusement préoccupé par les arrestations dont font l’objet certaines personnes qui ne font qu’exprimer leurs opinions politiques. J'exhorte les autorités nationales à respecter scrupuleusement leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme, à créer un climat de tolérance et de respect politiques, en ce tournant décisif de l'histoire de la RDC, et à garantir au personnel des Nations Unies un accès libre et sans restriction à tous les centres de détention. Je lance également un appel aux autorités compétentes pour un strict respect de la loi, afin de garantir à toutes les personnes détenues une procédure judiciaire équitable, mais aussi pour mettre fin à toutes les détentions à caractère politique », a déclaré Maman S. Sidikou.

Le Représentant spécial souhaite revenir sur son communiqué de presse daté du 18 décembre 2016, dans lequel il souligne la nécessité pour tous les Congolais, et en particulier les responsables des institutions judiciaires et des agences de l’Etat en charge de la sécurité, de respecter les lois de la République et d'assurer la promotion et la protection des droits de l'homme, y compris la liberté d'opinion, d'expression et de réunion pacifique consacrée dans la Constitution, et ce, dans un espace politique ouvert. Cela est essentiel pour créer un environnement propice à la tenue prochaine d'un dialogue constructif en RDC.