La MONUSCO initie les jeunes d'Uvira à la résolution des conflits

10 juin 2014

La MONUSCO initie les jeunes d'Uvira à la résolution des conflits


A Uvira, dans la province du Sud Kivu, près de 30 jeunes leaders, issus des différentes communautés locales, suivent depuis le mercredi 4 juin 2014, une formation portant sur la résolution de conflits intercommunautaires.

Cette formation qui se tient sur deux jours au Shekina House, est organisée par la section des Affaires politiques de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en RD Congo (MONUSCO), en collaboration avec le Cadre de concertation intercommunautaire, CCI/Uvira. Ces jeunes leaders représentent les communautés Babembe, Bafuliru, Bavira, Banyamulenge, Barundi et Bashi vivant à Uvira et dans la plaine de la Ruzizi, en proie à des querelles ethniques récurrentes. Elle est destinée à permettre à ces jeunes de discuter entre eux, de comprendre comment naissent et se développent les conflits, d’apprendre à les prévenir ou à les résoudre par la négociation, le dialogue, la médiation, la communication, et d’apprendre ainsi à ne pas céder à la manipulation.

Les organisateurs de la formation estiment que les jeunes non seulement constituent la couche sociale qui est souvent victime de conflits, mais sont aussi devenus les principaux acteurs dans la plupart des conflits communautaires qui minent aujourd’hui le territoire d’Uvira. Cette jeunesse est souvent manipulée pour créer des conflits au profit d’intérêts égoïstes de certains individus ou groupes d’individus.

Pendant la première journée, les participants, en particulier ceux venus de la plaine de la Ruzizi, ont eu l’occasion de s’interroger sur la capacité de la communauté internationale, représentée par la MONUSCO, à régler les conflits entre les communautés Barundi, Banyamulenge et Bafuliru.

Mais dans ce domaine, a fait remarquer le Chargé de l’Information publique de la MONUSCO, le rôle de la Mission onusienne et des acteurs humanitaires est d’aider à créer les conditions permettant aux parties aux conflits de dialoguer et de trouver un accord pour vivre en paix les unes avec les autres.

A l’issue de l’atelier les jeunes ont estimé que la MONUSCO devra faire plus pour les accompagner dans ce rôle de médiation compte tenu des pesanteurs culturelles.

Selon Mr Evariste Mufahume, « les territoires d’Uvira ou de Fizi sont plongés dans des conflits intercommunautaires horribles et qu’au niveau des jeunes, il faut toujours organiser des rencontres qui leurs permettent de dialoguer, de se familiariser de dépasser tous les frissons liés à la haine, mais aussi renforcer leur capacité » mais pour Mlle Furaha « la corrélation entre le mandat de la MONUSCO et la résolution des conflits intercommunautaires n’est pas claire car on se demande où se trouve la MONUSCO quand les conflits intercommunautaire éclatent ?»

Pour le Chef du Bureau de la MONUSCO a Uvira Mr. Ould Mohamed Elhacen Mohamed Abdellahi a encouragé les jeunes à se comporter en ambassadeurs de paix pour aider à l’accomplissement du mandat de la mission. Pour lui, « chaque participant doit devenir un ambassadeur de paix dans sa communauté car la MONUSCO va les appuyer dans ce sens à condition qu’aucun de ces jeunes ne soit indexé dans un conflit.»

Laurent Sam Oussou