La MONUSCO réitère son engagement à soutenir les initiatives des médias dans la lutte contre les discours de haine

Selon Sakuya Oka, les Nations Unies surveillent la façon dont les discours de haine peuvent menacer la réalisation des objectifs de développement durable.

7 aoû 2023

La MONUSCO réitère son engagement à soutenir les initiatives des médias dans la lutte contre les discours de haine

Pamela Lubaki

Adoptée le 25 juillet dernier, la Charte des médias d’information en ligne contre les discours de haine en période électorale en RDC a été officiellement présentée jeudi 3 août à Kinshasa au cours d’une journée de plaidoyer et d’appropriation de la campagne de lutte contre les discours de haine en période électorale organisée par le groupe Next Corp, société éditrice du média en ligne Actualité.cd.

Invitée à cette cérémonie, la directrice de la division de la Communication stratégique et de l’Information publique de la MONUSCO, Sakuya Oka, a, dans son allocution, salué cette initiative et félicité toutes les associations professionnelles des médias qui ont travaillé à l'élaboration et l’adoption de la charte, au moment où la République démocratique du Congo (RDC) organise les élections générales qui auront lieu en décembre prochain.

Sakuya Oka a indiqué que les Nations Unies surveillent la façon dont les discours de haine peuvent menacer la réalisation des objectifs de développement durable.

Elle a  rappelé que, pour répondre à la montée de la xénophobie, du racisme, de l’intolérance, de la misogynie, de l’antisémitisme et de la haine islamophobe, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé en juin 2019 la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine 

C’est dans le cadre de la mise en œuvre de cette Stratégie et du Plan d’action que la MONUSCO et l'équipe pays des Nations Unies en RDC soutiennent l'action des autorités de l'État à tous les niveaux. Cela notamment pour lutter et contrer les discours de haine et promouvoir la cohésion sociale, la paix et la stabilité, tout en vérifiant que la législation et les mesures prises par l'État respectent les limites étroitement définies de la liberté d'expression autorisées par le droit international.

La cheffe de la division de la Communication stratégique de l’Information publique de la MONUSCO a soutenu qu’étant donné qu’il a été observé, lors des précédents processus électoraux en RDC, que les plateformes numériques ont non seulement permis aux partis politiques et aux candidats d’atteindre leurs électeurs, mais qu’elles ont également favorisé un climat de tension susceptible de compromettre le processus électoral. « Les plateformes digitales ont entretenu une cyberguerre sans merci, caractérisée par la multiplication des fake news, des insultes et des propos discriminatoires », a-t-elle déploré.

Sakuya Oka a donc encouragé les médias à s’approprier cette charte afin de renverser cette tendance et de faire en sorte que les médias, surtout les plateformes numériques, soient des outils au service du développement durable et non pas des armes de destruction. Enfin, elle a réitéré l’engagement de la MONUSCO à soutenir toutes les initiatives des associations des médias afin de lutter ensemble contre les discours de haine.

Notons que cette charte a été élaborée et adoptée dans le but de contrer l’usage des discours de haine dans les plateformes des médias numériques en cette période électorale en RDC, à la suite d’une série d’actions entreprises depuis le début de cette année par les représentants des associations professionnelles des médias ainsi que des experts des organisations professionnelles, telles que l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM), l'Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (ACOFEPE), l’Association des médias en ligne de la RDC (MILRDC), l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et le délégué du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).