La MONUSCO remet aux autorités de la province de l’Ituri des infrastructures réhabilitées dans le cadre de ses projets de Réduction de la Violence Communautaire

La MONUSCO remet aux autorités de la province de l’Ituri des infrastructures réhabilitées dans le cadre de ses projets de Réduction de la Violence Communautaire

La MONUSCO remet aux autorités de la province de l’Ituri des infrastructures réhabilitées dans le cadre de ses projets de Réduction de la Violence Communautaire. Photo MONUSCO/Guy Karema

5 oct 2017

La MONUSCO remet aux autorités de la province de l’Ituri des infrastructures réhabilitées dans le cadre de ses projets de Réduction de la Violence Communautaire

La cheffe intérimaire du Bureau MONUSCO-Bunia, Madame Claudine Chassigneux, a remis officiellement, ce mercredi, au Gouverneur de la province de l’Ituri, M. Abdallah Pene Mbaka, des infrastructures réhabilitées par la Section Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDR / RR), dans le cadre de ses projets de Réduction de la Violence Communautaire (RVC), à Gety et à Kagaba, à environ 60 kilomètres au Sud de Bunia, dans la collectivité de Walendu Bindi du territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri. Il s’agit de deux sites de marché locaux, d’une capacité de 96 vendeurs chacun, et 46 kilomètres de routes de raccordement.

Lwindi Kibamba, la trentaine, ancien milicien du Front de Resistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), se réjouit de la réhabilitation de ces infrastructures par la MONUSCO.  Il explique que, non seulement, ces marchés vont leur permettre de vendre leurs produits, mais aussi, les 32 kilomètres de routes réhabilitées vont les désenclaver et permettre aussi l’intervention rapide des forces de l’ordre, en cas d’insécurité.  M. Lwindi Kibamba, qui explique, que pour son cas, il avait été obligé de rallier la milice du FRPI parce qu’il ne voyait pas très bien son avenir, confirme qu’avec ces projets de réduction de la violence communautaire, initiés par la MONUSCO, il entrevoit devant lui un avenir radieux.

Même son de cloche pour Kashindi, la vingtaine, ex-milicien du FRPI démobilisé également, il affirme, sans ambages, que ces deux projets de réduction de la violence communautaire, de près de 100 000 dollars chacun, ont permis, durant leur exécution, à 232 ex-combattants démobilisés et 398 membres des communautés locales, y compris 22 anciens enfants soldats, d’avoir du travail, sur la base de la rotation. De plus, dit-il, « je n’ai pas de doutes quant à l'impact positif de ces projets  sur  la vie des ex-combattants démobilisés et des communautés d'accueil, en raison de la promotion du dialogue interne et de la réconciliation réelle entre les majorités des membres de la communauté. Déjà, sur 242 ex-combattants, qui sont retournés à Irumu des centres de formation professionnelle (Programme National de DDR), 7 seulement ont été capturées ou soupçonnées d'être en complicité avec les miliciens du FRPI. C’est un grand pas. Je dis merci à la MONUSCO. »

A l’unanimité, les bénéficiaires de ces projets de la Section Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDR / RR) disent que ces derniers, en Ituri, facilitent le dialogue communautaire avec les acteurs locaux et nationaux, y compris les institutions de sécurité et les autorités gouvernementales. Madame Sifa, la cinquantaine, veuve qui vit à Gety, ajoute, elle, que ces projets sont très utiles parce qu’ils visent les populations les plus démunies, les victimes de violence et les populations marginalisées. Elle trouve que ces projets renforcent la cohésion de la communauté, facilitent le démantèlement des groupes armés et la réinsertion des ex-combattants en répondant aux préoccupations et aux besoins des communautés à haut niveau de vulnérabilité et d'insécurité socio-économique.

Selon le chef de la Section Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDR / RR) au Bureau de la MONUSCO-Bunia, M. Vladimir Erokhin, le concept des projets de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) a rapidement pris de l'ampleur dans le secteur de la consolidation de la paix. Son objectif global est de prévenir et de réduire la violence organisée dans des contextes instables, qu'il s'agisse de conflits armés actifs ou de conflits postérieurs. Il indique que les initiatives de ces projets sont flexibles et à court terme et se concentrent sur les zones à haut risque, les personnes et les comportements. M. Vladimir Erokhin explique aussi que les principaux indicateurs de rendement des projets de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) comprennent des réductions de la victimisation mortelle et non létale, des moyens de subsistance améliorés des bénéficiaires à risque, des gains sociaux et économiques tangibles dans les communautés d'accueil et l'extension de l'autorité et de la légitimité de l'État.

Les projets de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) ont été introduits dans le Sud d’Irumu depuis le mois de janvier 2017. Ce choix se justifiant par le fait que ce territoire demeure l'une des régions les plus démunies et les plus marginalisées, sujettes à des niveaux élevés de violence armée et à une forte présence de la violence intercommunautaire.

Guy Karema