La MONUSCO renforce son mécanisme d’alerte sur les conflits à Kamako

La MONUSCO renforce son mécanisme d’alerte sur les conflits à Kamako. Photo MONUSCO/Laurent Sam OUSSOU

4 avr 2019

La MONUSCO renforce son mécanisme d’alerte sur les conflits à Kamako

Laurent Sam OUSSOU

Kamako, 04 Avril-19. : La section des affaires civiles de la MONUSCO a organisé du 30 au 31 mars une formation en faveur de 52 leaders de la société civile de Kamako dont 17 femmes.

Cette formation a porté sur le concept de comité local de protection (LPC) qui vise à identifier les menaces qui guettent la population locale, les auteurs de ces menaces et à identifier les personnes ou les instituions ressources qui peuvent répondre à ces menaces.

Cette formation a débouché sur la mise en place du comité locale de protection de Kamako composé de 15 membres dont 5 femmes tous élus par leurs pairs.

Cette formation fait suite à la visite de travail à Kamako de la Cheffe de Bureau de la MONUSCO, Sophie Stecher le 29 Mars qui s’est entretenue avec l’Administrateur de territoire adjoint (ATA) du territoire de Tshikapa qui est basé à Kamako.

Il était accompagné d’un chef coutumier et des membres de la société civile locale. Lors de ces rencontres, Sophie Stecher a discuté avec ces parties prenantes de l’évolution des questions de sécurité et de protection des civils depuis les évènements du 24 février 2019.

En effet, Kamako, cette ville frontalière d’avec l’Angola a connu, le 24 Février 2019 des soubresauts qui ont entrainés la mort de plusieurs personnes suite à une altercation entre les FARDC et des ex-miliciens Kamuina Nsapu.

Depuis lors, la tension entre les communautés locales qui existe depuis le phénomène Kamuina Nsapu s’est exacerbée à cause de l’assimilation des communautés Baluba/Lulua aux Kamuina Nsapu par les communautés Tetela, Pende et Tshokwe.

Les communautés Baluba et Lula à leur tour soupçonnent les forces de défense et de sécurité locales d’être des soutiens des autres communautés dont la milice Bana mura commet des exactions contre eux dans les champs où ils n’ont plus accès et ailleurs dans la cité sans aucune réaction de leur part.

Cette situation aussi complexe qu’explosive nécessitait donc pour la MONUSCO de mettre en place ce comité local de protection à Kamako pour mettre fin à cette poussée de suspicion, encourager à une résolution pacifique des conflits et pour également profiter de « l’accalmie qui est revenue après ces tristes évènements » selon l’ATA de Kamako en vue de renforcer son mécanisme d’alerte.

Ainsi, le LPC de Kamako à la suite de cette formation a élaboré son plan local de protection qui a identifié sept menaces capables de raviver les conflits si aucune action n’est entreprise par les parties prenantes qu’ils ont également identifiées.

Ces menaces sont : la Présence des miliciens de Kamuina Nsapu, et de Banamura; Les tracasserie et extorsion de fond aux multiples postes de contrôle/Barrières ; Les tracasserie et vandalisme des soldats Angolais sur le territoire Congolais; Le tribalisme ; L’absence de pont sur la rivière Mwadi qui réduit la fluidité du passage en temps de pluie entre Kamako et le marché frontalier; Les tête d’érosion qui risque de couper la route Kamako-Kamonia et Kamako-frontière; La rareté de l’eau potable dans la cité de Kamako.