Le Chef de la Police civile des Nations Unies en RDC a visité Uvira

Le Chef de la Police civile des Nations Unies en RDC a visité Uvira
16 mai 2016

Le Chef de la Police civile des Nations Unies en RDC a visité Uvira

 Uvira, le 16 mai 2016 – Dans le cadre de la visite des Secteurs de la Police civile des Nations Unies (UnPol) en République démocratique du Congo, Awalé Abdounasir, Chef de la Police civile de la Monusco,  a effectué ce lundi 16 mai une brève visite à Uvira.

Depuis sa prise de fonction le 22 février dernier, c’était la première fois que le numéro de la Police Monusco se rendait dans ce Territoire frontalier du Burundi où depuis un an, la situation sociale et politique et l’insécurité qui y règne ont poussé des centaines de milliers de personnes à se réfugier dans les pays voisins. C’est le cas de la RDC où plus de 22,905 Burundais ont trouvé refuge à ce jour, principalement dans les deux Territoires de Fizi et d’Uvira au Sud-Kivu.

C’est donc Suffisant, pour que le Commissaire général A. Abdounasir fasse le déplacement de Lusenda à une soixantaine de kilomètres d’Uvira pour visiter ce camp qui héberge à ce jour près de 16,848 réfugiés burundais (chiffres disponibles au 30 avril 2016). Un des objectifs de cette visite du Commissaire général Abdounasir était aussi de venir voir comment renforcer les capacités des policiers (congolais) commis à la protection et la sécurisation du camp de ces réfugiés burundais, et dont les conditions de travail sont plus que précaires : sur une soixantaine de policiers, à peine une (vieille) tente pour les héberger. Le matériel de maintien de l’ordre public fait également défaut, tout comme les moyens de transport et de communication. « Je suis venu voir comment les soutenir », a déclaré le Chef de la Police Monusco à son arrivée à Uvira où il a été accueilli par le Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, Ould Mohamed El Hacen, en compagnie de la Cheffe du Secteur de la Police civile de la Monusco-Uvira, Clémence Doamba.

L’appui de la Monusco à la Police nationale congolaise, que ce soit pour la sécurisation du camp de Lusenda ou pour la protection des civils, est à la fois qualitatif et quantitatif : une quarantaine de Talkiwalkies offerts aux policiers du camp de Lusenda, des rations alimentaires et du carburant pour les patrouilles mixtes, des bâtiments construits à Sange ou Luvungi, etc.  Un projet de dotation de la PNC en motos (une trentaine) verra bientôt le jour, ainsi que la mise à disposition de deux numéros verts entièrement supportés par la Mission onusienne. Mais vu la situation géographique du Territoire d’Uvira frontalier à 3 pays étrangers, vu le nombre sans cesse croissant des pensionnaires du camp de Lusenda (où entre 30 et 40 nouveaux réfugiés arrivent quotidiennement), des efforts supplémentaires sont indispensables.

C’est le message que les membres du Conseil Territorial de Sécurité que le Chef de la Police Monusco a rencontrés ont répété avec insistance. Dans son exposé, l’Administrateur du Territoire d’Uvira Samuel Lungenga Lenga, a brossé la situation générale de sa juridiction. Situation marquée, au plan sécuritaire par la porosité des frontières, la libre circulation des armes, la présence de nombreux groupes armés rétifs à toute intégration aussi bien à la Police qu’aux FARDC. Ajoutés à cela l’insuffisance voire le manque d’infrastructures pour abriter les différents Services de sécurité ou encore les problèmes d’équipements desdits services.

Des doléances que le numéro un de la Police Monusco a écoutées attentivement, avant de promettre qu’une fois à Kinshasa, il en parlera à qui de droit. Tout en reconnaissant que « ce n’est pas en une journée ou une visite que l’on pourra apporter des solutions idoines aux problèmes de la Police nationale congolaise », le Commissaire général Awalé Abdounasir a redit la disponibilité de la Monusco à poursuivre son appui à la Police nationale congolaise, mais dans la limite de ses moyens. 

Jean-Tobie Okala