Le Conseil de Sécurité de l'ONU séjourne au Burundi

22 jan 2016

Le Conseil de Sécurité de l'ONU séjourne au Burundi


Bujumbura, le 22 janvier 2016

– Une forte delegation du Conseil de sécurité des Nations Unies est arrivée ce jeudi 21 janvier 2016 a Bujumbura, la Capitale du Burundi. Forte de 33 personnes, dont les Représentants des 15 pays membres de l’Organe decisionnel des Nations Unies, la delegation a eu droit à un accueil plutôt glacial.

Outre des danses et pancartes arborant des messages au ton quelque peu provocateur, on retiendra surtout les détonations de grenades et autres explosions qui ont émaillé une bonne partie de la nuit de jeudi à ce vendredi. Même certains Quartiers de Bujumbura, jusque-là épargnés par la violence, ont connu la nuit dernière un regain de violence inhabituel. Certaines sources parlent d’au moins une personne tuée lors de ces derniers incidents.

Au menu des activités de la délégation onusienne, de nombreuses rencontres, dont les premières ont eu lieu à son arrivée ce jeudi ; c’est ainsi qu’elle a rencontré tour à tour le Ministre des Affaires étrangères burundais Alain Aime Nyamitwe, deux anciens Présidents (Domitien Ndahizeye et Jean-Baptiste Bagaza) ou encore l’Equipe Pays des Nations Unies à Bujumbura. Ce vendredi 22 janvier 2016, la série de rencontres devait se poursuivre avec notamment un entretien avec le Premier Vice-Président burundais Gaston Sindimwo, la Société civile, les Partis politiques…

A chacune des rencontres, les diplomates onusiens insistent sur deux points clés : la nécessité d’un dialogue inclusif entre pouvoir et Opposition pour faire baisser la tension, et la disponibilité des Nations Unies à jouer les bons offices pour accompagner ce processus.

Pour l’instant, rien n’a encore filtre de ces consultations, la délégation n’ayant encore fait aucune déclaration a la presse ; il faut dire que « le contexte est tendu et des plus sensible », commente un diplomate membre de la délégation. Un autre ajoute cependant : « pour l’instant, le message semble passer ; nos interlocuteurs prêtent plutôt une oreille attentive au message du Conseil de sécurité …».

Mais c’est peut-être de la rencontre avec le Chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza ce vendredi après-midi que sortira le vrai bilan de cette visite du Conseil de sécurité des Nations Unies au Burundi. Pour ce rendez-vous crucial et périlleux, la délégation – qui n’a pas reçu l’autorisation de survoler l’espace aérien burundais par des hélicoptères de la Mission onusienne en RDC (Monusco), devait se déplacer à Karuzi à 156 kilomètres de Bujumbura ou dit-on, « le Président de la République est retenu pour des activités communautaires ». Preuve ( ?) de la méfiance avec laquelle Bujumbura reçoit cette mission des Nations Unies, dont elle dit ne pas comprendre l’utilité. Car pour le pouvoir burundais, la situation est sous contrôle, rien ne justifie les gesticulations de la Communauté internationale qui parle de génocide en gestation ou d’envoyer sur place une Force de maintien de la paix de quelque 5000 hommes. Une position loin d’être partagée par les Burundais ou même par les Nations Unies, dont le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme affirme que « tous les voyants sont au rouge » !

Par Jean-Tobie Okala

Photos: MONUSCO/Fiston Ngoma

Legende: Reunion de la delegation du Conseil de securite de l'ONU avec la Societe civile burundaise