Les femmes de Bunia en Ituri invitées à dénoncer les auteurs des violences sexuelles

Les femmes de Bunia en Ituri invitées à dénoncer les auteurs des violences sexuelles. Photos MONUSCO/UNPOL

26 nov 2019

Les femmes de Bunia en Ituri invitées à dénoncer les auteurs des violences sexuelles

Jean-Tobie Okala

Bunia, le 25 novembre 2019 – A l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale dédiée à l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la Monusco, à travers sa composante Police civile (UnPOL), a organisé ce lundi 25 novembre 2019 au Quartier dit « Police des Frontières » à Bunia, une session de sensibilisation à l’intention de cinquante femmes de la Ville.

L’activité a été menée en collaboration avec la Police Nationale congolaise (PNC) et l’Association féminine 'Kipangi' qui encadre des femmes et œuvre dans la lutte contre les violences sexuelles. Elle coïncide, par ailleurs, avec le lancement sur le plan national, par les Nations Unies, des 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et basées sur le Genre. 

Cette sensibilisation a abordé plusieurs points, avec un focus sur les viols. Parmi les principaux points abordés : la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les lois nationales en matière de viol, l’impact physique et psychologique des violences sexuelles sur les femmes, les conséquences des violences sexuelles dont les maladies sexuellement transmissibles (MST et IST), la stérilité, le rejet social, etc.

Pour l’équipe de l’UNPOL Bunia, les femmes doivent s’impliquer dans la lutte contre les violences dont elles sont victimes et non être des spectatrices. Cela passe entre autres par la dénonciation systématique des auteurs de ces violences. Pour Wiem Jadlia Jrad, Cheffe du Secteur de la Police Monusco Bunia, « il est important que les femmes refusent de négocier avec leurs bourreaux en cas de violences commises contre elles, elles doivent obligatoirement les dénoncer et non se taire ».

Aussi, des « numéros verts » leur ont-ils été distribués pour leur permettre de contacter gratuitement les autorités et les forces de l’ordre afin de signaler tout acte de violence à l’égard des femmes (mais aussi des enfants, personnes vulnérables), et de briser ainsi le silence qui entoure généralement ces actes. Protéger les femmes, c’est aussi protéger les enfants, la famille, la société, bref, nos vies, a insisté l’équipe de la Police Monusco. Les participantes ont également été sensibilisées sur quelques procédures à suivre en cas de viol, notamment le respect du délai des 72 heures pour informer les autorités afin de pouvoir bénéficier d’une prise en charge efficace.

Wiem Jadlia Jrad, Cheffe Secteur de la Police Monusco Bunia a dit sa confiance en la capacité des femmes à prendre à bras le corps ce combat qui les concerne au premier plan : « cette activité est très importante pour nous, parce que je voudrais que les femmes soient davantage impliquées dans la lutte contre les violences sexuelles, aussi bien à l’échelle locale, provinciale, nationale que régionale. Elles devraient être en première ligne dans cette lutte ».

A l’issue de cette activité, les 12 points focaux de l’Association Kipangi présents à cette formation vont, à leur tour, sensibiliser d’autres femmes dans leurs Quartiers sur la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le Genre. Il y a urgence, car à l’occasion de cette Journée mondiale, la Division provinciale du Genre, Famille et Enfant de l’Ituri présentait un tableau sombre de la situation des violences dont sont victimes les femmes et filles dans la Province.

Elle évoque notamment le cas du Territoire de Djugu où plusieurs femmes ont été massacrées, d'autres violées par leurs bourreaux. Elle plaide auprès du Gouvernement et de ses partenaires afin que les victimes de ces agissements puissent continuer à bénéficier de leur attention.