Béni – 11 avril 2017 : Après la mise en place de réseaux communautaires sur le territoire de Beni et de Lubero, la Section Conduite et Discipline de la MONUSCO a réuni la police nationale congolaise de ces territoires et les réseaux communautaires pour mettre en œuvre la seconde phase de sa stratégie de Tolérance Zéro contre les actes d’abus et d’exploitation sexuels.

Malgré tout le dispositif interne de la MONUSCO, dont la formation du personnel avant et tout au long du déploiement et une police interne pour assurer le respect des règlements et du code de conduite du personnel civil et militaire, des cas isolés d’abus et d’exploitation sexuels existent toujours.

Alors, pour lutter contre l’impunité du personnel des Nations Unies, civil ou militaire, qui commettrait des actes d’abus et d’exploitation sexuels, la Section Conduite et Discipline de la MONUSCO travaille avec les communautés depuis janvier 2016.

« C’est à travers les réseaux communautaires que nous avons pu faire ressortir des cas d’abus et d’exploitation datant de 2014, 2015, 2016, et qui nous ont permis de faire les enquêtes et s’assurer qu’il y a des sanctions prises », confie Adama Ndao, Directrice de la Section Conduite et Discipline de la MONUSCO.

Les membres de ces réseaux connaissent bien leur communauté. Ils savent ce qui s’y passe et ils peuvent faciliter la dénonciation des cas suspects.

En territoire de Beni, le réseau communautaire a communiqué 13 dossiers en 2016 et 2 dossiers au 1er trimestre 2017 ; des cas suspects d’abus et d’exploitations sexuels pour ouverture d’enquête.

Avec cette deuxième phase, il s’agit maintenant de renforcer la collaboration entre la police nationale congolaise, les réseaux communautaires et la MONUSCO.

Après une présentation de la définition de l’abus et exploitation sexuels et des mesures internes mises en place par la MONUSCO, les réseaux communautaires et la police nationale congolaise des territoires de Beni et de Lubero ont formulé des recommandations pour allier les efforts.

Par exemple, la police nationale congolaise en charge de la protection de l’enfant et de la lutte contre les violences sexuelles a proposé des patrouilles conjointes avec la police interne de la MONUSCO. Ces patrouilles conjointes permettraient à la police nationale congolaise de renforcer sa lutte contre la prostitution des mineures et à la police interne de la MONUSCO d’identifier des victimes d’abus et d’exploitation sexuels, afin de les prendre en charge et de poursuivre le personnel auteur de ces actes.

L’opérationnalisation de cette deuxième phase de cette stratégie Tolérance Zéro est un message clair. Les Nations Unies, la MONUSCO en particulier, sont engagées à lutter contre tout acte d’abus ou d’exploitation sexuelle commis par son personnel. Les actes d’abus et d’exploitation sexuels sont humainement inacceptables et vont à l’encontre du mandat de la MONUSCO et des Nations Unies.

Anne HERRMANN