Goma, 14 mai 2013 - Une délégation de 15 Ambassadeurs, membres du Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine, en séjour en République démocratique du Congo, a effectué le 13 mai 2013, une visite de travail d'une journée à Goma. La délégation était venue s'enquérir de la situation sécuritaire et du déploiement de la nouvelle Brigade d'intervention dans la province du Nord-Kivu.

Le gouverneur de la province, Julien Paluku Kahongya, a remercié la délégation de sa visite et de son soutien avant de lui présenter la situation sécuritaire et humanitaire de cette partie de la RD Congo en proie aux attaques des nombreux groupes armés qui s'y trouvent, notamment dans les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru. Parlant du groupe rebelle M23, le gouverneur a dit que celui-ci « administre un espace réduit de 1.400 km2 dans le territoire du Nyiragongo sur les 59.000 km2 du Nord Kivu ». « La population sous contrôle du M23 connait les pires violations des droits de l'homme : assassinats ciblés, travaux forcés, enrôlement d'enfants, viols de femmes et de filles, racket. Cette occupation a provoqué un déplacement massif des population, tandis que la situation humanitaire dans les camps de déplacés est catastrophique », a indiqué Monsieur Paluku à ses interlocuteurs.

Répondant ensuite aux questions des Ambassadeurs sur le rôle et l'efficacité de la Mission onusienne en RD Congo (MONUSCO), le gouverneur a reconnu l'importance du travail de la mission onusienne sans lequel la région serait dans le chaos : « C'est connu de tous, sans la présence de la MONUSCO dans l'Est de la RDC, le pays vivrait une catastrophe. Mais la population confond le rôle d'une mission de maintien de la paix et celui d'une force d'imposition de la paix », a t'il a jouté. Quant à la délégation, elle s'est dite concernée par cette grande instabilité, et a exprimé sa disponibilité à contribuer, à travers certains pays membres, à l'envoi de troupes pour faire partie de la Brigade d'intervention dont le rôle sera de surveiller les mouvements de groupes armés à la frontière entre la RD Congo, le Rwanda et l'Ouganda.

La délégation de l'Union Africaine a quitté Goma vers 17 :00 (locales) non sans avoir rencontré les responsables de la MONUSCO.

Clara Padovan/ MONUSCO