Un mois après le lancement de l’opération d’enrôlement des électeurs en Territoire d’Uvira au Sud-Kivu, la CENI se dit satisfaite du déroulement des opérations. Toutefois, l’Antenne locale de la Commission Electorale Nationale Indépendante déplore quelques difficultés liées aux moyens de survie de certains de ses agents.

Uvira, le 26 janvier 2017 - Cela fait exactement un mois, jour pour jour, que la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, a lancé l’opération d’inscription et enrôlement des électeurs. Tous les 114 centres d’enrôlement prévus fonctionnent normalement dans ce Territoire du Sud-Kivu où à ce jour, quelque 135,22 électeurs ont déjà été enrôlés. Dans le cadre de l’appui aux medias, la Section de l’Information publique de la Monusco-Uvira a organisé ce jeudi 26 janvier une descente dans la Plaine de Ruzizi au profit de quelques journalistes de la presse locale. L’équipe s’est d’abord rendue au centre d’inscription de Kabulimbo à Kiliba, ensuite à Sange et enfin à Runingu. Partout, aucune file d’attente n’a été observée. Les quelques requérants qui arrivent sont directement enregistrés. D’après les présidents de ces Centres d’inscription, beaucoup de gens, surtout les femmes, vont d’abord aux champs le matin avant de venir s’enrôler l’après-midi. Pas de grande affluence donc, la moyenne d’inscrits tourne en effet autour de 75 à 80 enrôlés par kit et par jour, même si dans certains centres d’inscription, il existe parfois deux kits… Partout où l’équipe des journalistes d’Uvira est passée, les pupitres réservés aux observateurs et témoins étaient vides. Dans certains centres, ce sont plutôt des agents de l’ANR (Agence de Renseignements) qui passent comme observateurs.

Si les opérations d’enrôlement des électeurs se déroulent plutôt bien, sans difficultés majeures, cependant, certains présidents de centres d’inscription déplorent le fait certains agents de la CENI aient été déployés sans moyens de survie ; beaucoup en effet se plaignent du manque de nourriture, notamment ceux venus d’autres localités ; une situation qui selon ces présidents de centres, a des conséquences sur leur travail. Autre source d’inquiétude de la CENI, l’on craint ici une diminution du nombre de sièges aux scrutins qui s’annoncent en Territoire d’Uvira, en cas de faible taux d’enrôlement des électeurs qui disposent toutefois encore de deux mois pour se faire inscrire sur les listes électorales. Il faut dire que du fait de la proximité avec le Burundi, beaucoup de Congolais vivant dans ce pays voisin ne se déplacent pour se faire enrôler à Uvira, préférant le faire à l’Ambassade de la RDC à Bujumbura. Par ailleurs, il a été constaté que certains électeurs potentiels de Katogota, Luvungi et Lubarika dans la Plaine de la Ruzizi sont courtisés par des hommes politiques qui leur paient le transport en vue d’aller se faire enrôler à Kamanyola, dans le Territoire voisin de Walungu. C'est pourquoi le chef d’Antenne de la CENI-Uvira, Christian ALIMASI, lance un appel aux requérants pour se faire enrôler dans leurs entités locales. 

Jean-Tobie Okala

Photos: Fiston Ngoma/Monusco