Peu d’avancées dans la lutte contre la torture en Province de l’Equateur, constatent les acteurs

18 juil 2014

Peu d’avancées dans la lutte contre la torture en Province de l’Equateur, constatent les acteurs

Mbandaka, le 15 juillet 2014 – Une table-ronde initiée par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) et réunissant 35 acteurs étatiques et non étatiques à Mbandaka, chef-lieu de la province, pour faire le point sur l’application de la loi du 9 juillet 2011 portant criminalisation de la torture en RD Congo, a constaté le peu de progrès enregistré jusqu’ici dans la lutte contre ce problème, dans cette province.

Ils ont avant ce constat, ensemble, procédé à un état des lieux de la situation actuelle de la torture dans la province. Une évaluation dont il ressort que cette pratique barbare s’exerce encore quasi quotidiennement. Et que les efforts de lutte pour l’éradiquer sont entravés notamment par : l’impunité dont jouissent les auteurs, du fait de leur statut d’autorité ou position de commandement ou rang social; la non dénonciation de ces crimes par les victimes craignant des représailles; l’ignorance des lois et des droits humains par les populations ; la persistance de certaines coutumes et traditions discriminatoires.

Puis, de l’interaction entre les représentants du BCNUDH et les participants, est né un ensemble de recommandations susceptibles de rendre plus efficace la lutte contre la torture en Equateur. Celles-ci préconisent, pour l’essentiel, de renforcer l’action de la Justice dans la province, notamment par : la vulgarisation de la loi portant criminalisation de la torture en RDC, la sensibilisation des populations sur ses droits, la formation des officiers de Police judiciaire, la multiplication de tables-rondes à l’intérieur de la province, l’implication de l’Etat pour mobiliser davantage les moyens de lutter contre la torture.

A l’issue de leurs échanges, les participants, dont le Ministre provincial de la Justice, de la Lutte contre la corruption et des Droits humains, le Chef de Bureau intérimaire de la MONUSCO/Equateur, le Commandant de la troisième région militaire des FARDC, des responsables provinciaux des services de renseignements (ANR, DGM…), des officiers de Police, des magistrats civils et militaires, et des défenseurs des droits de l’homme, ont propose des recommandations pour faire avancer la lutte contre la torture. .

Rappelons que cette table-ronde s’est tenue dans le cadre de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, célébrée le 26 juin de chaque année. Notons qu’en prélude à cet événement, une émission a été réalisée sur la chaine de Radiotélévision Sarah (RTS) à Mbandaka, toujours dans le cadre de la vulgarisation de la loi du 9 juillet 2011 portant criminalisation de la torture en RDC. Elle a été animée par les ONG Avocats Sans Frontières et ’Association des Femmes Juristes du Congo, avec l’appui technique et financier du BCNUDH/Equateur.

Jean-Tobie Okala/MONUSCO