Pinga : rassurées par la présence des casques bleus et de l'armée, des familles regagnent leurs domiciles

Pinga : rassurées par la présence des casques bleus et de l'armée, des familles regagnent leurs domiciles. Photo MONUSCO/Myriam Asmani

3 nov 2020

Pinga : rassurées par la présence des casques bleus et de l'armée, des familles regagnent leurs domiciles

Sifa Maguru et Amadou BA

Après avoir fui dans la brousse les attaques récurrentes des groupes armés, plus d’une soixantaine de personnes ont regagné, fin octobre 2020, leur domicile à Pinga, en territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu. Cela, grâce au renforcement des unités de l’armée congolaise (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC) déployées dans cette zone, ainsi qu'à la présence d’une base temporaire des casques bleus de la MONUSCO.

Ce retour de la population a été constaté à l’issue d’une visite de réponse intégrée à Pinga de toutes les sections substantives du bureau de la MONUSCO à Goma. Pendant deux jours, la MONUSCO a mené des activités visant à renforcer la capacité des autorités locales et des acteurs communautaires à lutter contre les facteurs contribuant à l'insécurité persistante, à la violence et aux violations des droits de l'homme, ainsi qu'aux tensions communautaires.

La Mission a aussi organisé une série de consultations avec des leaders communautaires sur les défis de la cohabitation pacifique, dans le but aussi de mettre à jour la cartographie de la présence des autorités locales et de leurs besoins. 

Pour Kise Wango Urumbo Siméon, fonctionnaire délégué du gouverneur, Pinga est devenu un foyer d'insécurité parce qu'entouré de tous côtés par les groupes armés.

« Le gouvernement a beaucoup à faire à Pinga pour que la paix soit durable, toujours avec son partenaire la MONUSCO. Il faut d’abord la présence des FARDC partout. La population n’a plus besoin de vivre avec les groupes armés. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de déployer les FARDC », a-t-il affirmé.

Avec l’accalmie qui s’observe depuis quelques semaines à Pinga, les populations retournées tentent timidement de reprendre leurs activités. Pour autant, certains continuent à craindre que la situation, encore précaire, ne se détériore à cause de la persistance des milices tout autour de la cité.

Au cours des consultations organisées par la MONUSCO, les participants, dont des membres de la société civile et les représentants des femmes, soutiennent qu’il faut renforcer la présence des FARDC avant de commencer à réhabiliter les infrastructures, et qu’il faut aussi contribuer à résorber le chômage des jeunes.

Tout en saluant les actions des casques bleus en appui aux FARDC, ces acteurs locaux sollicitent vivement l’installation d’une base permanente de la MONUSCO ainsi qu’un appui aux projets de développement dans cette zone longtemps restée instable suite à l’activisme des groupes armés.